Précurseur passionné et rigoureux, grande figure du développement personnel, l’éditeur Yves Michel (Le Souffle d’Or) fut également l’introducteur en France de la notion de « créatifs culturels ». Nous le rencontrons à l’occasion des 50 ans de la communauté de Findhorn (Ecosse), dont il est le représentant en France.
– Comment votre aventure éditoriale a-t-elle commencé ?
– Après dix ans passés dans le monde associatif, dont sept au sein de l’association Nature & Progrès, j’ai voulu partager avec le plus grand nombre les magnifiques expériences que j’avais vécues dans l’agriculture biologique et le développement personnel.
J’ai alors créé l’association Éveil à la conscience planétaire pour faire connaître en France la démarche de la communauté de Findhorn, en Ecosse. C’était pour moi la meilleure synthèse entre spiritualité, écologie et vie quotidienne. Je m’étais installé au château de Chamarande (Essonne) qui mettait en œuvre une université éco-artisanale regroupant diverses associations. Je voulais contribuer à l’évolution de la société en accompagnant les personnes dans leur développement à tous les niveaux.
D’où l’idée de créer une maison d’édition, le Souffle d’Or en 1983. Nous publions à la fois des livres, de la musique et des jeux. Un an plus tard, je m’installe à Eourres (Hautes-Alpes) dont je fus maire de 1995 à 2001, après y avoir été premier adjoint depuis 1988. Mes éditions sont à Gap depuis 2006 pour des raisons logistiques.
– Vous représentez de Findhorn en France. Comment cette expérience a-t-elle été reçue ici ?
– Il y a eu un grand enthousiasme dans les années 80, notamment après la publication des Jardins de Findhorn, que nous avons réédité il y a deux ans. A l’époque, Findhorn a inspiré beaucoup de gens, qui voulaient lier la spiritualité et la nature. On peut nommer cela du néo-chaminisme, même si cette appellation n’était pas revendiquée, parce qu’à Findhorn, les esprits sont mobilisés pour guider les jardiniers.
Eourres a représenté l’exemple le plus abouti d’une expérience librement inspirée de l’initiative écossaise. Je n’en connais pas d’autre exemple en France.
Eileen Caddy , l´une des fondatrices |
Après une période de dormance entre les années 90 et 2000, l’engouement revient. Le Jeu de la transformation, né là-bas, fait florès : les gens se forment, participent à des groupes, diffusent ce programme ludique qui permet d´avancer sur soi-même.
Aujourd’hui, Findhorn est plus un village écologique, mais qui n’a abandonné ni la spiritualité, ni l’art. Je m’y rends toujours périodiquement avec grand plaisir.
– Vous avez également introduit le concept de « créatifs culturels » en France.
– Il a eu peu d’échos dans notre pays au moment de son lancement avec la traduction de l’enquête américaine parue sous le titre « L´émergence des créatifs culturels ». La seconde enquête, française cette fois-ci, a eu plus d’impact.
Aujourd’hui, beaucoup de gens s’y réfèrent, ceux qui opèrent des reconversions de vie, des consultants, des journalistes, etc. La notion apparaît de plus en plus dans les médias.
En Belgique, beaucoup de personnes sensibles se sont engagées dans cette approche, elles y sont très actives.
– Quel avenir pour votre maison d´édition ?
– L’ économie de nos éditions demeure fragile. Nous avons régulièrement fait des levées de fond. Le potentiel est là. En ce moment, nous préparons le passage au numérique et nous allons embaucher. Nous lançons une campagne de soutien. Les personnes qui veulent nous accompagner peuvent le faire de plusieurs façons. Par exemple, en apportant leur contribution dont un mécène s’est engagé à doubler chaque fois la mise : chaque euro apporté par un citoyen est abondé d’un euro supplémentaire…
Le Souffle d’Or : carte d’identité La sarl gère deux marques : |