Du 4 au 10 juin 2012, une télévision associative de Caracas (Venezuela) a organisé, avec l’appui d´une télévision publique et participative, un atelier sur le thème des médias populaires. Y ont pris part des délégués d’autres télévisions populaires venus de tout le pays.
Le philosophe Jean-Paul Sartre, qui avait participé au lancement en France du journal Libération, est une référence pour ce mouvement populaire. |
Le site venezuela.infos présente un reportage sur une initiative originale et prometteuse qui fournit aux citoyens des outils résister à la décervellisation médiatique en développant leur capacité critique et en s’impliquant dans le processus de fabrication de l’information.
Au menu de ces journées : des analyses de films et des exercices de caméra et des discussions sur le rôle du média populaire. Pendant tout l’atelier, les participants ont travaillé sur deux axes fondamentaux :
– Comment dépasser peu à peu la forme dominante du JT qui se caractérise par l’absence de temps d’enquête, la monoforme de plans-troncs du présentateur et une réalité superficielle réduite à de simples “plans de coupe”.
– La nécessité de revenir au concept original des médias populaires, nés « non pas pour “concurrencer” d’autres médias mais pour dépasser le mode dominant de production télévisuelle. Dans une société de libre marché la fonction originelle du journaliste – qui est d’enquêter sur le réel – se dégrade en simple “présentateur d’actu” ou “fabriquant de news”. L’information devient une “marchandise” parmi d’autres qu’il faut “vendre” à un client ciblé dans un marché saturé de concurrents (“médias”). L’”info-marchandise” est dotée des caractéristiques de la consommation de masse (brièveté, superficialité, spectaculaire, etc.) Cette concurrence marchande explique pourquoi l’explication structurelle, contextualisée, participative de la réalité (le comment ?, le pourquoi ?…) est vite balayée par les fast-questions du journalisme à la nord-américaine : qui, où, quand ? »
Lorsqu´un pays « dépend d’un quasi-monopole privé de la communication, où le service public se retrouve à la remorque du privé, [il] ne peut s’orienter dans le monde, ne peut plus comprendre ni l’espace ni le temps où [il] évolue ».