Pour tenter de faire passer son message sur la nécessité d’une «médecine écologique», Christian Portal signe, aux éditions Alphée/J-P Bertrand, une œuvre de 420 pages, «fruit d’une longue maturation personnelle». Et égratigne les Verts au passage.
|
Venu à l’écologie «de façon fortuite», ce professeur d’éducation physique et sportive s’est également investi dans le domaine de la santé, jusqu’à devenir conseiller en médecine traditionnelle chinoise : «Je découvris par la suite que les médecines traditionnelles en général pouvaient être également considérées comme des médecines écologiques».
Après avoir «imaginé naïvement» qu’il pourrait «trouver un soutien chez les Verts», il dut rapidement «déchanter» et tracer son propre chemin. Ce qu’il fit en créant avec des partenaires le collectif Acecomed (Act for ecological medecine) et en laçant le Manifeste pour une médecine écologique.
Faisant le rapprochement entre l’agriculture et la médecine, deux domaines investis par «la pensée chimique et les groupes de pression», Christian Portal appelle les consommateurs à «l’autonomie de la pensée» pour se défaire du «clergé thérapeutique».
Cela passe par le «consentement éclairé» du patient pour toute action thérapeutique, seule condition pour que sa responsabilité puisse s’exercer et que les choses puissent changer.
L’ouvrage propose une «vision écologiste de la santé» que fort peu de médecins, thérapeutes ou patients ont aujourd’hui.
« Les Verts n’ont pas une grande culture écologiste » Il est rapidement déçu : «La politique des Verts en matière de santé était totalement verrouillée par un petit groupe soucieux d’une orthodoxie médicale stricte fermée à une pensée de nature écologique. Comment ce parti a pu à ce point s’éloigner de ce qui a fait sa construction historique ? (…) Les Verts n’ont finalement pas une grande culture écologiste». De plus, selon l’auteur, les médecins sont très actifs, dans ce parti comme dans les autres, pour «protéger le lobby médical dominant». Christian Portal reproche également à d’autres, comme au professeur Belpomme, d’incriminer les pollutions pour une trop grande part comme origines de nos maladies, en oubliant les nombreux effets iatrogènes des produits toxiques utilisés dans le système médical occidental. |
Christian Portal reproche également à d’autres, comme au professeur Belpomme, d’incriminer les pollutions pour une trop grande part comme origines de nos maladies, en oubliant les nombreux effets iatrogènes des produits toxiques utilisés dans le système médical occidental.
Pour sortir du système de «peur» dans lequel nous sommes maintenus, l’auteur invite chacun à «retrouver une confiance dans ses propres jugements. (…) Le militantisme et le partage d’expérience sont deux éléments importants pour initier des changements».
Encouragé par le constat des mutuelles qui désormais remboursent les soins en médecine non-conventionnelles, il plaide pour la reconnaissance progressive des pratiques différentes, avec la mise en place d’un «système de surveillance des pratiques alternatives» (mais selon des protocoles spécifiques) ainsi qu’«un moratoire des poursuites» contre les thérapeutes non médecins exerçant avec conscience ou selon un code déontologie.
En effet, ces derniers travaillent dans une semi-clandestinité et se retrouvent périodiquement devant les tribunaux, comme d’ailleurs certains médecins «alternatifs». La situation de ces thérapeutes est «ubuesque», car ce n’est pratiquement jamais à la suite de plainte de patients qu’ils sont inquiétés, mais d’actions menées par la Sécurité sociale ou des confrères plus ou moins jaloux. Dans le même temps, on passe sous silence les dizaines de milliers de morts causées chaque année par les médicaments et les maladies contractées à l’hôpital…
>> Question à Christian Portal : “Comment définissez-vous la médecine écologique ?” Sa réponse.