Depuis le 21 avril 2011, Pierre-Michel Piffer, technicien chez FT/Orange et leader du mouvement raëlien en France, se laisse mourir de faim à Metz devant la préfecture de Moselle. Il demande en vain depuis 6 ans réparation pour la discrimination qu’il estime avoir subie.
P.-M. Piffer devant la préfecture de Moselle. |
Après des années de démarches vaines auprès des autorités administratives françaises et des organismes de défense des droits civiques, dont la préfecture de Lorraine et la Halde, Pierre-Michel Piffer, technicien depuis 32 ans chez FT/Orange (anciennement France-Télécom) et leader du mouvement raëlien en France, a décidé, en ultime recours, d´entamer une grève de la faim, depuis jeudi 21 avril, devant la préfecture de Moselle.
Pierre-Michel Piffer est agent fonctionnaire France Telecom à l’unité d’intervention d’Alsace Lorraine. En qualité de technicien France Telecom pour raccordement de gros clients en fibre optique, il était appelé à intervenir sur tout type de site (centrales EDF, gendarmerie, caserne, préfecture, usine chimique etc.), ceci en tant que technicien intervention réseau.
« Il était donc tout naturel pour lui de travailler à la centrale nucléaire de production d’électricité de Cattenom, ce qui a été le cas avant que cela lui soit refusé en 2005 », explique Jean-Thierry Linard, attaché de presse de l’association.
En 2005 en effet, M. Piffer s’était vu refuser le renouvellement des autorisations pour accès à la centrale nucléaire EDF de Cattenom en Lorraine, alors qu´il avait travaillé dans des lieux dits “sensibles” à de nombreuses reprises grâce à ses « compétences professionnelles reconnues ». Il a immédiatement entrepris de multiples démarches auprès du directeur et du chef de sécurité de la centrale, auprès de la préfecture et de nombreuses autres institutions afin de connaître les raisons de ce non-renouvellement.
“J´ai été un citoyen indésirable et méprisé”
« J´ai tout essayé auprès de mon employeur, de la Halde, des instances gouvernementales et même de l´Elysée et de l´ONU : courriers, manifestations silencieuses, free hugs, plainte », explique Piffer. « Pendant 6 ans, j´ai été un citoyen indésirable et méprisé. Les autorités compétentes devront faire face à leur décision, soit avouer la raison de leur discrimination, soit me regarder mourir car je ne lâcherai pas. La situation des raëliens que je représente et de toutes les minorités religieuses est devenue intolérable en France et je ne vois pas d´autres solutions que de mourir pour rappeler aux Français que les droits de l´homme s´appliquent aussi aux membres des minorités religieuses ».
Piffer est convaincu que cette éviction a été due à son appartenance à une minorité religieuse stigmatisée suite à « l´ignoble chasse aux sorcières faites aux dites “sectes”, par le gouvernement français depuis plus de 20 ans ». Les documents Cnil, Cada et autres qu’il a pu consulter, ont montré qu’on l’identifiait comme raëlien avec des commentaires orientés “secte”, notamment ceux des RG (souvent présents aux conférences et actions de diffusion des raëliens).
Liste noire des minorités
« Cela a forcément influencé en 2005 la décision du préfet, ajoute-t-il. Depuis la création de l´odieuse liste noire des minorités philosophiques créée en 1995, de nombreux raëliens ont subi agressions, menaces de mort, ont été licenciés, ont perdu la garde de leurs enfants, pour la simple raison qu´ils sont raëliens, ajoute le représentant français du mouvement. « Le seul Etat à avoir établi une telle liste noire l´a faite le 28 février 1933, c´était la République de Weimar dirigée par le Chancelier Hitler. A grand renfort de manipulation un peuple entier a cru au bien fondé de cette liste. Les français ont été manipulés de la même façon que l´ont été les Allemands des années 30 et nous ne les laisserons pas réduire nos libertés plus avant. »
Or, le 22 juillet 2010, un courrier du préfet de la région Lorraine, Bernard Niquet, lui annonce son acceptation « sans objection » pour accéder dans le cadre de son travail au centre nucléaire de production d’électricité de Cattenom. Pierre-Michel Piffer exige alors des excuses et un dédommagement financier de la part du gouvernement français pour la discrimination professionnelle subie.
Devant la centrale de Cattenom. |
M. Piffer dit ne pas vouloir enterrer ces 6 ans de silence face à ces questions, « 6 ans de remarques désobligeantes, d´interrogatoires, d´arrestations, de multiples contrôles de la police nationale, des RG, des CRS, des gendarmes, des dizaines de journées de congés, d’importants frais de transports (à l’Onu, à Genève en Suisse, à la présidence de la République à Paris, à l’Assemblée Nationale à Paris, au siège de la Halde à Paris, à la centrale de Cattenom), des confiscations de documents personnels, 6 ans pendant lesquels aucune autorité n´a osé répondre à la simple question qu´il posait : « Pourquoi cette interdiction ? »
« Il y a fort à parier que la décision de non-objection provient du fait que le gouvernement français ne pouvait décemment pas rester beaucoup plus longtemps sans répondre et qu´une réponse mentionnant l´appartenance de Piffer à une minorité religieuse l´aurait automatiquement fait condamner par les instances européennes et internationales », avait déclaré à l’époque Brigitte Boisselier, porte parole du mouvement raëlien international.
>> La lettre du préfet de Lorraine annonçant à M. Piffer son acceptation « sans objection » pour accéder dans le cadre de son travail au centre nucléaire de production d’électricité de Cattenom.
Je partage les préoccupations et la philosophie de Pierre-Michel qui vient de terminer son huitième jour de grève de la faim sans pour autant avoir de réponse explicite à son action. Je tiens à féliciter ce site et l´auteur de cet article pour sa neutralité dans le traitement de cette information. Espérons que la large diffusion de cet événement mènera à une réponse équitable et respectueuse des Droits de l´Homme de la part de l´Administration.
La position du Gouvernement n´est pas claire dans cette affaire:ou cet homme est effectivement un danger public et il n´aurais jamais du travailler sur des sites sensibles,ou,comme c´est apparement le cas,c´est un professionnel compétent.
Si monsieur Piffer avait eu l´intention de nuire,il y a longtemps qu´il l´aurait fait,l´appartenance à une secte douteuse ne fait pas automatiquement de ses adeptes une crapule.
Rappelons à cette occasion que de hauts responsables à la tête de l´Etat ont des liens étroits avec l´Eglise de Scientologie,secte autrement plus dangereuse et influente et que ça ne gêne apparement personne
Bonjour,
Je voudrais tout d´abord remercier le rédacteur de cette article pour avoir fait preuve de professionnalisme et transmettre en toute impartialité l´information sans chercher à influencer l´opinion publique. Ce qui n´est très souvent pas le cas chez les médias. Ce magazine porte bien son nom “tribune de l´honnetêté du 21è siècle”.
L´affaire de Mr Piffer démontre à quel point notre société prone des valeurs mais en aucun cas les respecte. A quel point les droits de l´Homme et du citoyen, les libertés individuelles ne sont qu´en théorie applicables en France. Je soutien Mr Piffer car le combat mené pour sauver sa liberté contribue à sauver la liberté de TOUS! Merci à lui de montrer l´exemple!
Les croyances apportent un certain réconfort psychologique, mais qu´elles soient minoritaires ou majoritaires, elles restent des fabrications de la pensée, des non-réalités.
Il n´y a pas plus de liberté, d´égalité, et de fraternité globalement dans la société que de petits hommes verts, et les nations, tout comme les religions organisées, sont basées sur ce genre d´illusions conceptuelles érigées en dogmes collectifs, soit imposés, soit à atteindre dans un futur tout aussi imaginaire et conceptuel, par les autorités religieuses ou par les autorités politiques.
Questionner l´autorité est donc nécessaire, mais cela peut se faire en soi-même, car tout mouvement extérieur ne fait que renforcer cette dépendance psychologique que l´on cultive envers les autres et la société, et cela ne résout pas la question fondamentale de la solitude et de l´isolement, qu´il appartient à chacun de faire face, en soi-même, et ce sans aucune aide extérieure, par la simple observation de ce qui est, intérieurement, que ce cela soit joli ou laid, sans jugement ni condamnation, ni emphase, ni interprétation, ni analyse, qui ne sont que des échappatoires ou diversions mentales
Stéphane,les scientologues Français aimeraient bien connaître les hauts responsables de l´Etat avec lesquels ils auraient des liens étroits.Je ne crois pas que Fenech,président de la miviludes placée sous l´autorité du 1er Ministre,soit de votre avis.Si la scientologie était aussi dangereuse que vous le dites,son fondateur Ron Hubbard ne serait pas connu et reconnu sur toute la planète 25 ans après sa mort,ce qui semble beaucoup ennuyer Fenech ainsi qu´il l´a dit il y a seulement 4 jours sur une radio.La scientologie est surtout dangereuse pour la psychiatrie dont elle dénonce les abus depuis de nombreuses années.Bon courage à M.Piffer.
Il n´y a que les scientologues pour penser que Ron Hubbard soit mondialement connu uniquement pour la scientologie…
C´était avant tout un journaliste et un écrivain SF de talent.
C´est comme cela qu´il s´est défini à de multiples reprises. Et quand on lit ses livres, on y trouve également une grosse note d´autodérision.
Ses adeptes d´aujourd´hui devraient peut être essayer…
La scientologie est dangeureuse aujourd´hui sur beaucoup de points comme toute religion assénant des vérités et des absolus de pensée.
Greg, je ne souhaite pas polémiquer avec vous alors que le leader du mouvement raëlien en France met sa vie en danger pour défendre les libertés fondamentales que la France ne respecte pas.Les 10 tomes de”Mission Terre”qu´une amie scientologue m´a prêtés m´ont bien fait rire!