90 % de la croissance urbaine, dans les trois prochaines décennies, se concentrera dans les pays en voie de développement. Or, si l’urbanisation contribue à leur croissance économique, elle a aussi des effets pervers : contribution au changement climatique, pollution, embouteillages et croissance rapide des bidonvilles. La solidarité internationale accompagnera le mouvement par le biais notamment d’un nouveau programme de la Banque mondiale, baptisé Eco2 Cities, lancé cet été. Trois exemples à suivre.
La une de la brochure de présentation du programme. |
Des villes comme Curitiba (Brésil), Stockholm (Suède) et Yokohama (Japon) ont montré qu’elles pouvaient accroître l’utilisation des ressources tout en diminuant la pollution et les déchets inutiles. « La plupart des solutions imaginatives et pratiques utilisées par ces villes sont financièrement accessibles, génèrent de la performance économique et procurent notamment des avantages directs et indirects aux pauvres », a déclaré Hiroaki Suzuki, chef de l’équipe Eco2 Cities.
Le programme Eco2 Cities : Villes écologiques et villes économiques fait partie de la nouvelle stratégie urbaine de la Banque mondiale, qui devait être approuvée officiellement en septembre. Objectif : aider les villes à exploiter leur croissance économique tout en améliorant la qualité de vie de leurs citoyens.
Le référentiel Eco2 est conçu pour s’adapter aux conditions locales. Chaque ville participant au programme s’en servira pour tracer sa propre « voie Eco2 » en fonction de son éventail de défis et de contraintes. La Banque mondiale offrira une assistance technique sous la forme d’études de diagnostic. Ces études passeront également en revue les systèmes d’infrastructure de la ville, la forme urbaine, les politiques et les réglementations, afin de saisir des opportunités de synergies plus importantes par l’intégration et la coordination de ces éléments. L’assistance technique de la Banque encouragera également l’utilisation de la méthode du coût complet sur le cycle de vie, qui examine les coûts totaux, notamment l’épuisement des ressources et l’impact environnemental.
Eco2 : trois cas pratiques
– Curitiba est parvenue à absorber une augmentation durable de la population de 361 000 (en 1960) à 1 797 000 habitants (en 2007), par la planification urbaine innovante, la gestion urbaine et la planification des transports. La ville dispose du taux de fréquentation des transports publics le plus élevé du Brésil (45 %), des pertes économiques liées aux embouteillages les plus faibles, et affiche des taux de pollution urbaine les plus faibles. Tout en préservant la densité urbaine et la qualité de vie, Curitiba a investi dans les grands espaces verts pour la prévention des inondations et les loisirs. Sa collecte de déchets et son programme de recyclage permettent aux pauvres d’échanger des déchets collectés en échange de titres de transport et d’aliments.
– Stockholm a démontré comment la planification intégrée et concertée et la gestion peut transformer une ancienne zone industrielle située en centre-ville en un quartier attractif et écologiquement durable. Les principaux projets environnementaux et d’infrastructures ont été développés par trois agences urbaines en charge de l’eau, de l’énergie et des déchets. L’objectif a été de créer un système cyclique optimisant l’utilisation des ressources et minimisant les déchets. Par exemple, le biogaz est produit dans la station d’épuration à partir de la digestion de déchets organiques et de boue, et utilisé comme carburant dans les voitures et bus respectueux de l’environnement. Résultats : réduction de 30 % de l’utilisation d’énergie non renouvelable, réduction de 41 % de l’utilisation d’eau, et réduction de 29 % du “pouvoir de réchauffement global ” (PRG).
– Yokohama a prouvé comment une approche intégrée de la gestion des déchets, conjuguée à la coopération des parties prenantes, notamment les citoyens, pouvait réduire les déchets solides de 38,7 % au cours d’une période où la population a augmenté de 170 000 personnes. La ville a réalisé des activités environnementales, éducatives et promotionnelles. Ce qui lui a permis de fermer deux incinérateurs, d’économiser 1,1 milliard de dollars et 6 millions de dollars en frais annuels de fonctionnement et de maintenance.
Source : Banque mondiale.