Le Kuduro, mélange de rap, techno et de rythme africain, fait partie du patrimoine angolais. Titica, une chanteuse âgée de 25 ans, en est devenue l’une des figures de proue. Son ascension rapide vers le succès n’a pas été entravée par sa transsexualité ni par son homosexualité.
Titica, qui a aujourd’hui un album et plusieurs concerts à son actif, lançait en octobre 2011 son 1er single, “Chão”. Ce titre a fait un tabac (voir la vidéo du clip) et a lancé sa carrière.
Depuis, son succès ne se dément pas, principalement auprès des jeunes Angolais. Avec elle, en Angola, homosexuel ne rime plus forcément avec paria.
Dans ce pays majoritairement catholique, le code pénal prévoit en effet une peine de travaux forcés pour toute personne soupçonnée d’ homosexualité. Elle est la première chanteuse à afficher son orientation sexuelle dans ce pays secoué jusqu’en 2002 par une guerre civile meurtrière.
L’histoire d’une vie
Lors d’un entretien accordé à Rfi, elle a déclaré avoir « toujours été comme cela ». Et d’ajouter : « Depuis l’enfance, je jouais avec des poupées, je ne restais qu’avec des filles. J’aimais tout comme une femme ». Rejetée par ses proches à cause de ses penchants sexuels, elle franchit le pas à l’âge de 16 ans, où elle décide de faire les démarches nécessaires « pour se faire poser des implants mammaires ». La dite opération a été faite il y a deux ans au Brésil.
D’origine congolaise et de son vrai nom Teca Miguel Garcia, elle est donc devenue une fille transsexuelle depuis cette date. Le succès frappant allègrement à sa porte, elle espère changer les mentalités bien enracinées en Angola. Quoi qu’il en soit, elle a pu déjà réussir par son ascension à battre en brèche le rejet que subissent les personnes aux orientations sexuelles hors normes.