Bernard Rappaz, activiste pour la dépénalisation du cannabis, écologiste, journaliste militant, entrepreneur chanvrier et agriculteur suisse, totalise 170 jours non consécutifs sans alimentation. Il fait la grève de la faim pour protester contre une peine de 5 ans et 8 mois pour « violation grave de la loi sur les stupéfiants et d´autres faits ». Le Tribunal fédéral suisse vient de conclure que les médecins peuvent être contraints à alimenter un patient de force.
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Les Hôpitaux universitaires genevois, qui suivent le chanvrier, ont indiqué vouloir respecter sa volonté. En effet, nourrir de force Bernard Rappaz, transféré le 21 octobre au quartier carcéral de l´hôpital de Genève en état d’hypoglycémie, serait « contraire à la déontologie médicale », selon Hans Wolff, médecin-chef de l´Unité de médecine pénitentiaire de Genève et vice-président de la Conférence des médecins pénitentiaires suisses.
Le 26 août dernier, le Tribunal fédéral avait invité l’autorité d´exécution des peines à « ordonner une alimentation forcée quand il s´agit du seul moyen d´éviter des lésions irréversibles ou la mort d´un détenu en grève de la faim ». La Fédération des médecins suisses (FMH) et d´autres groupements de médecins avaient réagi en relevant dans un communiqué qu´une telle décision contredit un principe clé de l´éthique médicale, à savoir le respect absolu de la volonté d´un patient capable de discernement. Un principe qui s´applique aussi aux personnes en détention, avait souligné la FMH.
Mais le Tribunal fédéral a fait la sourde oreille : « En cas de divergence entre une règle de droit et l´éthique médicale, telle qu´elle est conçue par les directives de l´Académie suisse des sciences médicales (ASSM), les médecins ne peuvent se prévaloir de celles-ci pour se soustraire à leur obligation juridique »…
Pionnier des objecteurs de conscience pour raisons idéologiques et non religieuses, Bernard Rappaz a commencé à cultiver du chanvre dans le canton suisse du Valais, en 1971 à titre privé, et depuis 1993 à titre commercial (tout d´abord avec l’aide de subventions de la Confédération suisse) pour en faire de la tisane. Il a fondé avec quelques associés la sarl Valchanvre active dans la promotion des dérivés du chanvre, ainsi que la Coordination suisse du chanvre et l’Association suisse des chanvriers.
>> Sources : TSR, wikipédia, le site de B. Rappaz.