Vous ne savez-pas combien vous consommez d’eau par an, ni le prix du m3 ? Précipitez-vous sur vos dernières factures ou sur le site internet de votre fournisseur, et remplissez le tableau suivant :
* Un objectif de 30 m3 par an et par personne est assez facile à atteindre, sauf consommations spécifiques (piscine, arrosage potager …).
** L’eau froide coûte environ 3 €/m3, mais en incluant l’énergie pour l’eau chaude, on atteint une valeur de 5 à 7,50 €/m3 (Comment estimer le prix de l’eau ?).
Contrôlez votre installation
Etes-vous certain(e) que votre installation ne fuit pas ?
Une fuite, même petite, peut faire exploser votre facture d’eau si elle n’est pas détectée ou si sa réparation est reportée.
Plusieurs moyens de détecter une fuite :
– Si vous avez un compteur individuel, c’est très simple : fermez tous les robinets et vérifiez qu’aucun appareil électroménager consommateur d’eau n’est en marche (pensez à votre adoucisseur d’eau si vous en avez un) et postez-vous devant le compteur. S’il possède un témoin de consommation (voir photo), vous le verrez tourner s’il y a une fuite. S’il n’en est pas équipé, faites un relevé et revenez une heure après. Si les chiffres ont tourné, c’est qu’il y a une fuite. Estimez-la et cherchez son origine.
Certaines compagnies d’eau (Eau de Paris, par exemple) ont des compteurs équipés de transmission électronique et sont capables de mesurer le débit de fuite de votre installation. Sa valeur est mentionnée sur les factures ou peut être communiquée par le service-client.
– Si vous n’avez pas de compteur individuel, ce qui est souvent le cas dans les immeubles, vous pouvez inciter votre conseil syndical à faire la même démarche à l’échelle de l’immeuble. Car vous payez les fuites, les vôtres et celles des autres, par le biais des charges !
La démarche est identique, mais au niveau du compteur général et de la facture d’eau de l’immeuble.
Opération matinale
L’Apic, association éditrice d’Ouvertures et d’hyperdebat, a son siège dans un immeuble parisien comportant une cinquantaine d’appartements, répartis en 5 bâtiments. A l’été 2012, le conseil syndical, qui fait des relevés réguliers du compteur d’eau, a détecté une dérive de la consommation. De 13 m3, elle était passée à 19 m3/jour, entraînant un surcoût de 600 € par mois.
Des copropriétaires se sont portés volontaires pour enquêter sur le terrain. Ils ont choisi une période matinale où la consommation était supposée nulle ou intermittente. L’observation du compteur général leur a permis de confirmer une fuite de l’ordre de 4 litres/minutes, en accord avec les relevés de compteur.
L’immeuble est heureusement équipé de vannes permettant de couper l’eau dans chacun des bâtiments et, dans certains bâtiments, de vannes palières permettant de couper l’eau dans les appartements.
Équipés de téléphones portables, les volontaires ont ainsi pu identifier l’appartement responsable de la fuite et intervenir auprès de la locataire, puis du propriétaire et stopper la fuite.
Cherchez les fuites
Si vous avez détecté une fuite grâce au compteur, ou si vous n’avez pas de compteur individuel, vérifiez chaque poste d’eau :
– Robinets
– Chasses d’eau : un filet d’eau dans la cuvette n’est pas forcément visible. Rien de mieux qu’une lampe de poche pour révéler une fuite.
– Chauffe-eau électrique (cumulus) : il peut y avoir des pertes d’eau au niveau du groupe de sécurité (sous le cumulus). C’est normal si elles ne durent pas (dilatation de l’eau pendant les périodes de chauffe), anormal si ça coule en permanence. Dans ce cas, manipuler le dispositif de vidange jusqu’à ce que ça s’arrête. Si ça ne s’arrête pas, il faut changer le groupe de sécurité.
– Tuyau d’arrosage : arrêtez toujours l’eau au niveau du robinet, pas au niveau des lances d’arrosage qui sont rarement étanches.
– Fuites souterraines : si vous habitez en maison individuelle et que votre compteur est en bordure de la voie publique, il peut y avoir des fuites dans la canalisation souterraine. Un certain nombre de compagnies d’assurance sont d’ailleurs très intéressées à vous faire souscrire une assurance, arguant du fait qu’une fuite souterraine peut coûter très cher. Ne vous laissez pas impressionner : la meilleure assurance, c’est de bien protéger votre installation contre le gel et de faire des relevés réguliers pour vérifier que vous n’avez pas de fuite.
Prévenez les fuites
Coupez l’eau quand vous partez plusieurs jours.
> A lire aussi sur Ouvertures :
– France : tout savoir sur l’eau potable et l’assainissement
– Réduisez facilement votre facture d’eau : 2. Comment utiliser moins d’eau
– Réduisez facilement votre facture d’eau : 3. Comment utiliser moins d’eau chaude ?
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Ce que l’article ne dit pas est quel volume d’eau annuel est nécessaire au refroidissement des serveurs informatiques hébergeant le site, par voie directe, ou alors par voie indirecte (production d’électricité).
Le gaspillage de l’eau est un point essentiel à enseigner à nos proches, nos enfants et à tout le pays.
Beaucoup de personnes ont tendance à sur-consommer cette ressource qu’ils croient inépuisable. Mais c’est faux.
Viendra un jour où l’eau manquera, peut-être pas pour notre génération, mais pour les suivantes c’est certain.
Chaque citoyen(ne) consomme en réalité près de 5000 litres quotidiennement.
Les 150 litres provenant de l’eau du réseau ne représente que 2% de notre consommation journalière. Les 98% restants que nous ne voyons pas sont de l’eau virtuelle, c’est-à-dire l’eau nécessaire pour produire un bien, que ce soit une tomate ou une voiture !
Certes, il faut réduire notre consommation d’eau du réseau (fuites, réducteur de pression, double chasse d’eau…) mais l’essentiel de la diminution de notre empreinte en eau passe par une réduction de nos apports en viandes. En effet, les 3/4 de l’eau virtuelle sont contenus dans nos aliments et il faut 10 fois plus d’eau pour produire 1 kg de boeuf qu’1 Kg de blé !
Bien à vous
Yann Olivaux
@ OLIVAUX
D’accord avec vous pour dire que le besoin direct en eau des français ne représente qu’une petite part de la consommation totale d’eau. Il n’empêche que nous avons les leviers pour la réduire et que le potentiel d’économies est substantiel (324 € par an !).
Mais je relève quelques inexactitudes :
– selon Gérard Payen, conseiller du Secrétaire général de l’Onu pour les questions liées à l’eau, les besoins totaux d’un français, directs et indirects, s’élèvent à 3000 litres/jour, et non 5000. La part de la consommation directe serait donc de 5%, et non 2% (De l’eau pour tous, Fayard, 2013).
– il est vrai qu’il y a de l’eau indirecte dans la viande, mais pas les 3/4 comme vous l’indiquez. S’il faut 10 fois plus d’eau pour faire 1kg de boeuf que pour faire un kg de blé, c’est qu’il faut 10 kg de blé pour faire un kg de boeuf. Mais d’une part, au moins en France, le blé est rarement irrigué, l’eau vient du ciel, et d’autre part, beaucoup de boeufs sont nourris à l’herbe, elle même arrosée par la pluie. Toujours selon Gérard Payen, l’irrigation ne représente en France qu’environ 10% de l’eau prélevée. L’industrie en prélève également environ 10%. Le plus gros (près de 60%) est prélevé pour la production d’énergie (refroidissement des centrales nucléaires …) !