Dans le monde, 96 pays ont aboli la peine de mort. Tout récemment, le gouverneur de l’Illinois (États-Unis) et le président du Gabon ont voulu mettre fin à la peine capitale dans leur État.
L’annonce est officielle, le Gabon a définitivement aboli la peine de mort. Une loi, votée en février 2011, a été approuvée dans ce sens par le Parlement gabonais avec les signatures du président de la République, Ali Bongo Ondimba, du premier ministre Paul Biyogha Mba et de la ministre de la justice. Curieusement, les autorités ont attendu un an avant de le faire savoir.
L’action résulte de l’effort conjugué des organisations Communauté de Sant’Egidio et Ne touchez pas à Caïn, membres de la Coalition mondiale contre la peine de mort, en coopération avec le président et le gouvernement gabonais.
La peine de mort est désormais remplacée par la réclusion à perpétuité avec possibilité de grâce ou d’amnistie, ou de liberté conditionnelle, seulement après avoir purgé trente années de peine. La loi abolit également le travail forcé.
De fait, la peine de mort au Gabon n’était plus appliquée depuis plus de vingt ans. Le pays devient ainsi officiellement le 16ème pays d’Afrique à abolir la peine de mort, le quatrième pays africain à l’avoir fait ces trois dernières années, après le Rwanda, le Burundi et le Togo et le 96e pays dans le monde.
L’Illinois ne condamnera plus à mort Aux États-Unis, qui ont exécuté 52 personnes et condamné à mort 106 autres en 2009, le gouverneur de l´Illinois Pat Quinn a aboli la peine de mort dans son État et commué toutes les condamnations à mort en emprisonnement à vie. |
De son côté, le président béninois Thomas Yayi Boni a demandé à son parlement d’inscrire l’abolition de la peine de mort dans la Constitution. Le texte devrait être examiné lors d´une prochaine session parlementaire.
En République démocratique du Congo (RDC), l´Assemblée nationale a rejeté fin 2011 une proposition de loi sur l´abolition de la peine de mort. La proposition a été jugée « inappropriée dans le contexte actuel » de la RDC. Maître Ngondji, président de l’association Culture pour la paix et la justice note tout de même qu’un pas très important vient d’être franchi dans le combat abolitionniste, l’examen d’un projet de loi d’abolition de la peine de mort étant une grande première en RDC.
En Tunisie, le Conseil des ministres du gouvernement de transition a annoncé, le 1er février 2011, que le pays allait ratifier le statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale, la convention internationale contre les disparitions forcées ainsi que les deux protocoles facultatifs additionnels au pacte international sur les droits civils et politiques. Le deuxième protocole concerne l’abolition de la peine de mort. La Tunisie est déjà abolitionniste de fait : la dernière exécution datant d’octobre 1991 avec l’exécution par pendaison de cinq personnes. L’ex-président Ben Ali, s’il n´a jamais permis à son pays de franchir le pas de l´abolition légale, a toujours signifié sa réprobation de l’emploi de la peine capitale en commuant régulièrement les condamnations à mort en réclusion à perpétuité.