Faire des économies, limiter les émissions de CO2 ou ne pas voyager seul, les avantages du covoiturage attirent de plus en plus de voyageurs. Sur la toile, les sites de covoiturage fleurissent depuis quelques années et revendiquent aujourd’hui plusieurs millions de membres aux profils très différents. Parmi eux, des étudiants et des jeunes actifs, mais aussi des cadres et des retraités.
Crise oblige, le covoiturage est d’abord plébiscité pour les économies qu’il permet : le conducteur peut partager le prix de l’essence et des péages avec ses passagers. Et ceux qu’il transporte y trouvent également leur compte, puisqu’ils peuvent voyager pour deux à trois fois moins cher qu’en train. C’est cet avantage financier qui explique que la majeure partie des adeptes du covoiturage sont des jeunes. Dotés en général de peu de ressources, les étudiants et les jeunes actifs de 18 à 35 ans représentent les deux tiers des membres de BlaBlaCar, (nouveau nom de covoiturage.fr, le site leader en France). Ces jeunes sont le plus souvent passagers : toujours chez BlaBlaCar, 75% des membres sont passagers et 25% conducteurs. Plus les voyageurs sont jeunes et urbains, moins ils possèdent de voiture et donc plus ils voyagent en tant que passagers. À l’inverse, plus ils sont âgés et périurbains, plus ils ont de chance de posséder une voiture et donc de proposer des places. Il y a aussi des habitués qui peuvent être soit conducteurs, soit passagers.
NE PAS FAIRE LE TRAJET SEUL
Ce moyen de transport alternatif séduit également un public plus âgé, qui possède souvent un véhicule et dont la motivation première n’est plus forcément de faire des économies. Un tiers des utilisateurs de BlaBlaCar ont 35 ans ou plus, Jean-Jacques Dautraix, cadre intermédiaire de 50 ans, s’est mis au covoiturage il y a quelques mois pour ses trajets professionnels Nevers-Lyon. « C’est un ami qui m’en a parlé et je me suis dit pourquoi pas, raconte-t-il. Maintenant, je fais du covoiturage pour mes longs déplacements, en tant que conducteur, pour ne pas voyager seul. Je transporte souvent des étudiants, c’est aussi pour leur rendre service. »
Si chez Carpooling 65% des utilisateurs déclarent recourir au covoiturage pour partager les coûts du trajet, 13% utilisent ce mode de transport pour des raisons écologiques, et 10% parce qu’ils aiment rencontrer de nouvelles personnes. Comme le montrent ces infographies, les membres de Carpooling ont des revenus et un niveau d’éducation supérieurs à la moyenne.
LES RETRAITÉS AUSSI Y PRENNENT GOÛT
Le covoiturage est également plébiscité par les retraités. Chez Carpooling, les 61 ans et plus représentent déjà 10% des utilisateurs du site. Depuis sa création, le site BlaBlaCar a, quant à lui, vu la part de ses membres de 65 ans et plus multipliée par 10 : de 0,1% en 2010 à 1% en 2013. S’ils sont minoritaires, certains retraités sont devenus accros. Leurs motivations ? « Faire des économies et ne pas voyager seul », comme l’explique Michel Lermercier. Ce retraité de 67 ans fait du covoiturage depuis deux ans via le site BlaBlaCar, et il n’est pas près de s’arrêter. « C’est ma fille de 28 ans qui m’a dit un jour : Pourquoi ne ferais-tu pas du covoiturage ? », se souvient-il. Installé à Paris, il se rend régulièrement dans sa maison à Limoges et, à chaque fois, il opte pour le covoiturage. « Ça répond à un besoin de présence et ça fait une participation sur le prix du voyage, assure-t-il. Paris-Limoges en covoiturage c’est près de deux fois moins cher qu’en train ! Et puis, il y a aussi une préoccupation écologique, comme ça la voiture ne roule pas à vide », ajoute le retraité.
TYPES DE VOITURES : PRÉDOMINANCE DES CITADINES
Nous avons relevé les marques de voitures de 100 covoitureurs ayant posté une annonce sur BlaBlaCar et proposant un trajet autour du week-end de la Toussaint1, et nous les avons classées par catégorie. 44 des voitures répertoriées sont des citadines de type Fiat 500, Peugeot 207, Fort Fiesta ou Renault Clio, 29 sont des compactes comme des Ford Focus, Renault Mégane ou Audi A3, 24 sont des voitures intermédiaires ou de grosses voitures de type Audi A4 , BMW Série 3 ou encore Mercedes Benz classe E. Trois modèles étaient mal identifiés. Le fait que ces trajets plutôt longs soient effectués avec de petites citadines reflète les moyens limités de leurs jeunes propriétaires qui ne possèdent le plus souvent qu’un véhicule.
Contrairement aux idées reçues, il n’y a donc pas d’âge pour faire du covoiturage. Si les jeunes sont déjà conquis par cette pratique, les garanties que proposent les sites comme Blablacar ou Carpooling tendent à élargir l’utilisation de ce moyen de transport à d’autres populations.
BLABLACAR : UNE STARTUP À L’ASCENSION FULGURANTE
BlaBlaCar, anciennement covoiturage.fr, est un service de covoiturage en ligne français, créé en 2004 par Frédéric Mazzella. Il permet de mettre en relation des conducteurs et des passagers qui prévoient d’effectuer un trajet afin de leur faire partager les coûts du voyage. Le passager règle le coût du trajet en ligne via un paiement sécurisé, et le site prévoit des garanties pour le conducteur : il est indemnisé à 50% du prix de la place si un passager décommande dans les 24 heures avant le trajet, et à 100% si le passager ne se présente pas au point de rendez-vous le jour J. Pour fonctionner, BlaBlaCar prélève une commission d’environ 10% sur le prix des trajets2. Fort d’une croissance de 100% par an depuis quatre ans, le site compte aujourd’hui cinq millions de membres et permet à 600 000 personnes de voyager en covoiturage chaque mois via sa plateforme, ce qui équivaut à 1500 TGV pleins3. BlaBlaCar revendique ainsi une économie de 500 000 tonnes de CO2 sur dix millions de trajets depuis sa création. La startup compte, en 2013, 86 salariés dans six pays.
1 Étude réalisée auprès de 100 covoitureurs proposant un trajets le 31 octobre de type Paris-Lyon, Bordeaux-Toulouse, Nantes-Brest, ou encore Biarritz-Marseilles.
3 BlaBlaCar ne précise pas s’il s’agit de rame de TGV ou de TGV complets, mais un simple calcul indique que l’estimation est basée sur des trains de 400 personnes, donc pas des TGV complets.
Utilisateur régulier de cette pratique, le co-voiturage est une excellente solution économique, écologique et permet de lier des liens avec certaines personnes lors de trajets réguliers. Je pense que les grosses entreprises devraient se pencher sur le phénomène et organiser ce type d’initiative en interne.
Grande mode alors qu’il faudrait plutôt penser à développer les lignes de bus si nécessaire y compris la nuit.
une nouvelle idée à creuser… d’innombrables retraités possèdent un camping car qui leur coûte cher toute l’année. D’autres retraités, victimes du fisc qui les tond plus ras que ras, cherchent et trouvent des locations très bon marché en péninsule ibérique où il y a même une exonération fiscale sur les retraites… Les retraités tondus aimeraient bien visiter les locations avant de signer et verser des acomptes. Un aller-retour fait facilement 3000 km. Si des camping caristes offraient des trajets à la demande avec partage équitable des frais, les uns réduiraient leurs frais annuels et les autres verraient ce qu’on leur offre sans être obligés de rouler tout seuls à des âges où on a envie de se reposer à intervalle de 6 ou 8 heures sans se ruiner à l’hôtel… une nouvelle start-up ???