Une décision du tribunal fédéral suisse vient définitivement d’interdire des expériences sur des macaques rhésus menées dans le cadre de recherches en neurosciences.
En 2006, deux chercheurs de l’Institut de neuro-informatique de Zurich déposent une demande de validation d’un protocole d’expérimentation sur des macaques rhésus. L’Office vétérinaire zurichois avait validé leur dossier mais la Commission de protection des animaux rvient de refuser son agrément : ces expériences violeraient la dignité de l’animal.
Une première étape consistait à priver les macaques d’eau durant 12 heures. Le but : les inciter à mieux collaborer avec les humains dans divers tests d’apprentissage qui, s’ils étaient réussis, se soldaient par un jus de fruit. La deuxième expérience impliquait le sacrifice des macaques afin d’étudier leurs microcircuits cérébraux. Des pratiques toutes deux inacceptables, selon la commission.
La Suisse reconnaît aux animaux le droit, inscrit en 2004 dans la Constitution, d’être respectés comme des êtres sensibles. Elle condamne toute offense faite à leur dignité. Mais c’est sur un autre argument que s’est appuyé le Tribunal fédéral pour rejeter définitivement la demande des chercheurs en octobre 2009. Il a jugé que les bénéfices scientifiques potentiels de ces recherches étaient trop faibles pour justifier une telle souffrance.
L’association One Voice, qui commente cette information, espère que cette décision influencera la Commission européenne dans le cadre de la révision de la directive 86.
En Belgique, une action en justice
De son côté, la Coalition anti-vivisection (CAV), organisation belge, a manifesté, le 21 septembre dernier, devant l´Université catholique de Louvain. Elle marquait de cette façon le lancement d’une action en justice contre des chercheurs qui utilisent des primates dans cette université.
CAV soutient que « la souffrance causée aux animaux en raison des conditions de vie dans les laboratoires et des expériences invasives sur le cerveau est totalement disproportionnée en regard de l´utilité éventuelle des données obtenues ». Elle soutient, sur dire d’experts, que « les résultats de ces expériences auraient pu facilement être obtenus par des méthodes d´imagerie sur des volontaires humains ».