Grande première citoyenne : parce que les anthroposophes sont parvenus à réunir plus d´un million de signatures dans les pays européens, la Commission européenne doit maintenant concevoir un cadre juridique visant à « préserver la liberté de choix et l’opportunité de choisir des produits et des services anthroposophiques ».
Le commissaire John Dalli et Thomas Goeing représentant de la pétition citoyenne Eliant. © European Union, 2011 | Brussels – Berlaymont. |
Commissaire européen à la santé et la politique des consommateurs, John Dalli a reçu le 13 mai 2011 des représentants de l´Alliance européenne des initiatives en faveur de l´anthroposophie (Eliant) qui lui ont remis une pétition signée par plus d´un million de citoyens européens. Le texte invite la Commission européenne à prendre des mesures à l´appui de certaines applications issues de l’anthroposophie, comme l´agriculture biodynamique et les aliments, la médecine anthroposophique et les disciplines thérapeutiques holistiques.
« Plus d´un million de citoyens européens l’ayant signée, a expliqué le Commissaire Dalli dans un communiqué, je me suis engagé à étudier sérieusement la demande formulée dans cette pétition sur les mesures qui pourraient appuyer divers aspects de “l´anthroposophie appliquée”. La requête d’Eliant est clairement inspirée de l´article 11 du Traité de Lisbonne et du règlement récemment adopté sur les initiatives citoyennes. J´ai indiqué aux représentants de l´alliance que la Commission a déjà pris des mesures sur certains aspects de la pétition. J´ai également souligné que la réglementation du Conseil et du Parlement européen sur les initiatives citoyennes (n° 211/2011) n´est pas encore en vigueur et qu´elle s’appliquera à partir du 1er avril 2012 ».
Antony Gravili, porte-parole du commissaire à l´administration et aux relations interinstitutionnelles de l´Union européenne, précise qu´avant cette date « toute pétition est donc une pétition et non une initiative citoyenne ». Frédéric Vincent, porte-parole “santé & politique des consommateurs”, ajoute : « Les commissaires concernés par les pétitions en question reçoivent les porteurs de texte. Il n´est pas possible à ce stade de s´engager sur les suites qui pourraient être données aux textes en question. Ceux-ci sont examinés par les services de la Commission ».
La pétition a recueilli 1 001 671 signatures des 27 Etats membres de l´Union européenne et 118 630 signatures de 137 autres pays. Seul le premier chiffre a été pris en compte par la Commission.
La direction santé et consommateurs (DG Sanco) de la Commission note que l’”anthroposophie” est une philosophie portant sur des questions spirituelles essentielles pour l´humanité et sur la nécessité de se relier au monde grâce à une approche scientifique de l´esprit, en toute liberté et sur la base de décisions purement individuelles. L’”anthroposophie appliquée” concerne les implications pratiques de l´anthroposophie.
L´anthroposophie n´est rien de plus qu´un amas de concepts farfelus et ésotériques, et de superstitions issues de la pensée théosophique.
L´humanité n´a pas pas besoin de croyances, ni des dogmes de la chrétienté, ni d´aucune religion inventée par l´homme, ce que sont toutes les religions organisées et leurs traditions. La pensée magique, les superstitions et les croyances n´ont rien à voir avec un esprit réellement religieux, qui est un état d´esprit méditatif, ne dépendant d´aucune culture ni d´aucune tradition, et qui n´a rien à voir non plus avec ce que les gurus ou yogis ou moines ou illuminés de tout bord vendant leurs méthodes ou leurs particulières techniques de contrôle ou d´observation du corps et de la pensée, appellent méditation.
Il est d´autre part tout-à-fait possible de faire valoir une alimentation saine et naturelle, le respect des médecines douces ou alternatives (lorsqu´elles ne sont pas le fruit de charlatans ou d´inconscients qui prétendent guérir des maladies graves avec des gris-gris ou des gélules de plantes, ou par l´imposition des mains ou de leur pendule ou par leurs incantations), et le respect des pédagogies non destructrices de l´enfant sans avoir nullement besoin de se référer à aucune croyance, ni aucun courant de pensée, et sans que ces faire-valoirs eux-mêmes ne réfèrent à aucune croyance ni à aucune philosophie particulière, ni à aucune tradition religieuse, ni même à des concepts plus ou moins alambiqués et hypocrites comme celui de la laïcité, qui assure tout au moins que les moralisateurs et autorités religieuses ne contrôlent pas directement la société et les affaires publiques, comme c´est le cas dans de nombreux pays dans lesquels la prière et autres rituels absurdes sont pratiqués par les plus haut représentants des institutions, avant que ces derniers ne signent leurs contrats d´armement ou leurs lois de répression des libertés individuelles et de contrôle biométrique et sécuritaire prioritaires pour le maintien de leurs idéologies économiques et nationales ou communautaires de domination de la planète par le statu quo, la compétition et les luttes culturelles de civilisations par la propagande et le conditionnement souvent inconscient de l´information.
Dommage que vous parlez comme ça, notre famille trouve l´ école Steiner formidable. Il n´y a pas que les anthroposophes français.
On peut construire, et l´homme a construit, des écoles différentes, moins compétitives etc, mais qu´en est-il de l´ensemble de la société? Ceux qui sont satisfaits de leur position, de leur école particulière pour leurs enfants, pour leurs proches, qu´ont-ils à dire sur le monde dans son entier? Chacun dans sa petite appartenance, dans son clan, dans ses croyances, cela aide-t-il en quoi que ce soit d´un point de vue global? Toute appartenance s´oppose nécessairement à une autre appartenance, et toute croyance s´oppose nécessairement à une autre croyance, comme toute idéologie s´oppose nécessairement à une autre idéologie. Les appartenances, les croyances et les idéologies font donc partie du problème, et non d´aucune solution, si tant est qu´il y ait une quelconque solution, dans un sens positiviste, au problème global de l´humanité, qui est que chacun prétend avoir la solution et souhaite imposer aux autres leurs idéologies, croyances et appartenances particulières, entraînant une fragmentation et une constante lutte des êtres humains les uns contre les autres, dont la représentation la plus flagrante est l´existence des nations
Qu’entendez-vous par solution globale ? Qu’est-ce que cela veut dire pour l’éducation ? Est-ce vraiment souhaitable ? On pourrait retourner l’argument en disant que ce sont les promoteurs des « solutions globales », qui ont créé les régimes politiques les plus inhumains. On ne peut raisonner pour l’Asie, l’Afrique, l’Europe de la même façon. On ne peut même raisonner pour tous les enfants d’un même pays de la même façon.
La déformation française bien connue, cartésienne, consiste à vouloir des solutions abstraites, mathématiques, appliquée uniformément à des « citoyens » abstraits. Le risque, c’est de construire des « écoles-casernes », selon le modèle qui a prévalu pendant 150 ans à l’initiative de Napoléon, un disciple des « Lumières » pas toujours bien digérées. La pédagogie que vous fustigez a le mérite d’exister, dans une recherche constante de ce qui est bien pour l’enfant et la société de demain. Je ne crois pas que cela puisse nuire à la société, et les divisions entre religions, convictions, etc. semblent surtout exister dans votre tête. Je suggère donc d’abandonner le « global », pour s’intéresser aux expériences concrètes, en favorisant une fécondation mutuelle des approches nouvelles.
Chaque être humain est un citoyen du monde, de fait, ipso facto. Ce n´est pas un label ou une marque de fabrique ou une idéologie, ni une utopie. Cependant, par un très long conditionnement, multi-millénaire, le nationalisme, ou le communautarisme, n´a cessé de diviser la planète et les êtres humains. Cette division des êtres humains entre eux est ce sur quoi est basé le pouvoir et ses structures hiérarchiques, que cela soit la politique ou les religions organisées ou mouvements spirituels avec leurs “leaders” ou chefs charismatiques et populaires. Un être humain véritable n´a besoin d´aucun leader, et permettre l´épanouissement des enfants en des êtres humains véritables, et non en des robots psychologiquement soumis aux autorités collectives, et voués au culte de la réussite, de la patrie ou de dogmes particuliers, est l´un des rôles de l´éducation. Mais il ne s´agit pas de faire de la propagande pour une citoyenneté mondiale, ce qui serait tout autant inintelligent, car le fait, celui d´être citoyen du monde, est une réalité présente, factuelle, et pas une idéologie, qui par définition est inventée, et toujours dans un futur plus ou moins éloigné. Le non fait est le nationalisme inventé et imposé par ignorance, par division conditionnée, à chaque génération. Le problème, ou la difficulté, vient de cette situation qui fait que les êtres humains naissent sur terre au sein d´un environnement déjà fragmenté, et la nationalité, la religion, ou la non-religion, entre autres, leur est déjà imposée dès les premiers jours de leur existence. L´on naît donc conditionné(e). C´est important à comprendre, à percevoir, parce que les politiciens ou les leaders des religions organisées n´adresseront jamais ces questions, qui remettent en cause leur propre existence sociale. Et comme la majorité suit les politiciens ou les leaders religieux, y compris les soit-disant intellectuels, ainsi que les scientifiques, le nationalisme et autres divisions créés par la pensée continueront à exister, au moins pour un certain temps, car elles ont une grande inertie collective. Les forces en jeu sont très importantes et le résultat d´un conditionnement très très ancien. Mais il est possible, à titre individuel, de briser ce conditionnement psychologique, de libérer le cerveau de ce conditionnement en quelque sorte, ce qui est somme toute très superficiel. Car se libérer psychologiquement des divisions collectives est relativement facile lorsque l´on perçoit le danger de ces divisions et leurs conséquences dans le monde, les guerres, l´injustice, etc. Plus délicat est la compréhension totale du processus psychologique de la conscience humaine, le soi, l´individualité, la nature de la pensée, mais encore une fois, c´est une compréhension qui ne peut advenir que de manière solitaire, lorsque l´on a fait face à la solitude radicale, car après tout, la mort n´est pas une expérience partageable, ni mesurable en terme de connaissances, aussi intimes qu´elles soient, n´est-ce pas?