Un parc éolien près de Martigues (France). Crédit photo : Ghusse. |
Abandon du projet de parc éolien en mer de Vendée
« Je vous informe que le gouvernement a décidé de ne pas retenir la zone au large de l´île de Noirmoutier. » C´est en ces termes que le président de la République, Nicolas Sarkozy, a annoncé le 12 novembre 2010 l´abandon du projet à Philippe de Villiers, président du MPF (Mouvement pour la France), qui en était un adversaire résolu. Le projet était pourtant bien engagé et soutenu par les élus locaux, les pêcheurs et les associations de protection de l´environnement. M. Auxiette (PS), président du conseil régional des Pays de Loire s´est étonné que le président de la République « sacrifie ainsi l´intérêt général (…) pour consoler Philippe de Villiers après son départ du conseil général et sa non nomination au gouvernement » (AFP).
Dans son blog, Arnaud Gossement, avocat en droit de l´environnement, rappelle « qu´aucune éolienne ne tourne encore dans notre domaine maritime alors que notre pays dispose d´un potentiel formidable dans ce domaine ». Il rappelle également qu´à la suite du Grenelle de l´environnement, le gouvernement a fixé un objectif de puissance installée en énergies marines de 6000 MW d´ici à 2020.
Alors, le projet est-il définitivement coulé ?
Selon Ouest-France, Bruno Retailleau, nouveau président du conseil général de Vendée, n´écarte pas l´hypothèse « d´un réexamen approfondi du dossier pour savoir s´il est bon pour le département et le pays, pas seulement pour une entreprise ou un seul territoire ».
L´Espagne se bat avec ses moulins à vent
Luis Atienza, président de Red Electrica de Espana (REE), gestionnaire du réseau électrique espagnol a indiqué récemment à RTE (Réseau de transport d´électricité) que la part d´électricité d´origine éolienne a atteint un pic de 54% en valeur instantanée en 2010. Il souligne par contre que la très grande variabilité du vent sur la péninsule ibérique impose une gestion très pointue de la production électrique et du réseau. Comme les interconnexions avec la France sont encore très réduites, l´Espagne est parfois obligée d´arrêter une partie de ses éoliennes.
Inversement, quand le vent faiblit, elle ne peut bénéficier de vents plus favorables ailleurs en Europe et doit mettre en route des centrales thermiques. Au point bas, la production éolienne ne représente en effet plus que 0,3 % de la production totale ! Mais la situation devrait s´améliorer quand l´interconnexion entre les deux pays sera renforcée par une nouvelle ligne souterraine qui va longer le tracé de la LGV (ligne à grande vitesse) à l´Est des Pyrénées.
En moyenne, la part de l´éolien a été de 16% sur les 9 premiers mois de 2010, pour un parc installé de 20 000 MW, fournissant selon l´intensité du vent, de 150 à 13 000 MW. A titre de comparaison, une tranche nucléaire a une puissance de 1 200 MW.
Un impératif pour les îles : stocker le vent
Juste avant de quitter le ministère de l´écologie, du développement durable, des transports et du logement, Jean-Louis Borloo a annoncé le 12 novembre 2010 le lancement d´un appel d´offres portant sur la construction d´ici 2013, d´éoliennes terrestres dans les régions de Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, dans les collectivités de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, et en Corse.
Les installations devront être équipées de dispositifs de stockage de l´électricité et de prévision de production. Grâce à cette exigence particulièrement novatrice, l´appel d´offres vise à faire émerger des projets qui ouvriront la voie à l´intégration accrue des énergies renouvelables dans les réseaux électriques des territoires concernés, sans remettre en cause la stabilité de ces réseaux.
Après la désignation des lauréats, il est également prévu de lancer fin 2011 un second appel d´offres portant sur le même type d´installations, enrichi des enseignements tirés des premières propositions.
Il existe de nombreuses manières de stocker l´électricité : batteries, pompage d´eau, air comprimé, hydrogène… Mais peu offrent un bon rendement pour un coût raisonnable et sans impact sur l´environnement. L´intérêt de cet appel d´offres est de faire sortir des laboratoires et d´expérimenter en vraie grandeur des technologies innovantes.