« Parlez ! Racontez ce que vous saviez et qu’on vous empêchait de dire. » Telle est l’injonction adressée par l’Union syndicale des journalistes (USJ) CFDT aux confrères journalistes à l’occasion de la présentation du Tour de France cycliste 2013, le 100e de la série.
Dans un communiqué publié le mercredi 24 octobre 2012, le syndicat s’interroge : « Comment les journalistes qui suivaient le Tour ont-ils été dupés pendant neuf éditions gagnées par des tricheurs : Armstrong (1999 à 2005), Landis (2006), Contador (2010), tous trois déclassés ? En fait, une part des collègues qui suivaient le Tour connaissaient les combines au moins partiellement. Mais s’ils parlaient, ou s’ils osaient poser une question dérangeante, ils étaient black-listés, interdits d’épreuves ».
Le “milieu” du cyclisme avait assuré que cela ne recommencerait pas après l’affaire Festina en 1998 : « Apprendra-t-on dans 10 ans que le dernier vainqueur du Tour s’est dopé ? Et le prochain ? »
Pour l’USJ-CFDT, la législation sur la protection des sources d’information des journalistes et la pratique qui en découle ne facilitent pas le travail d’investigation : « Notre pays a été condamné par la Cour européenne des droits de l’homme, le 28 juin 2012, huit ans après les perquisitions dans les locaux de deux journaux et aux domiciles de cinq journalistes français, qui enquêtaient sur le dopage dans le cyclisme. Cette législation française doit être modifiée », conclut-il.