Venez rencontrer la rédaction d´Ouvertures !

« De la rotative à la tablette : pour un nouvel écosystème de la presse numérique », tel est le thème de la 3e journée organisé par le Spiil. Le syndicat présentera dix propositions pour permettre à cette nouvelle presse de trouver ses marques économiques, politiques et sociétales.

La journée de la presse en ligne 2012 est ouverte à tous les professionnels de la presse, qui doivent cependant s’inscrire.

A l’issue de la journée (17h30), la rédaction d’Ouvertures sera heureuse de vous accueillir sur place pour présenter son actualité et ses projets :

  • le nouveau site ouvertures.net, le nouveau modèle économique, la nouvelle rédaction
  • l’information responsable, avec la possibilité unique dans la presse en ligne de publier un droit de réponse ;
  • le partenariat avec hyperdebat.net (débattre avec méthode), les revues de presse sur Scoop.it

Nous accueillerons également vos remarques et vos souhaits en matière d’information.

Nous serons accompagnés de Philippe Guihéneuf, animateur du réseau Les Indignés du Paf, qui soutient notre démarche pour une « information responsable ».

Maison des Métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris
Vendredi 19 octobre 2012, 17h30

Grâce au cas “Jean Staune”, la catégorie “pseudo-scientifique” disparaît de Wikipédia

Jean Staune.

Professer une conception non-matérialiste du darwinisme, quand on est essayiste, suffit-il à se faire classer comme pseudo-scientifique sur Wikipédia ? Jean Staune, écrivain, conférencier, le fondateur de l’Université interdisciplinaire de Paris, est catholique. Ses positions philosophiques font polémique car, s’il reconnaît l’évolution darwinienne (matérialisme, mutations aléatoires, descendance avec modifications, sélection du plus apte…), il soutient qu’elle n’explique pas tout et qu’il faut admettre aussi le jeu de lois naturelles, de plans d’organisation, d’archétypes qui guident ou prédéterminent l’évolution des espèces. « On assimile souvent ses conceptions philosophiques et les conclusions de ses recherches, est-il écrit dans Wikipédia, au Dessein intelligent (les théories de Dessein intelligent étant elles même souvent confondues avec une forme de créationnisme). Bien qu’il réfute ces accusations, il est critiqué en tant que créationniste ou néo-créationniste. »

Les catégories sur Wikipédia

Les articles de Wikipedia peuvent être rattachés à des catégories, listes d’articles sur un même thème. Exemple, Jean Staune appartient aux catégories suivantes : Membre de l’Université interdisciplinaire de Paris, Enseignant à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, Naissance en 1963. Ces catégories sont mentionnées au pied de l’article.

Dans Wikipédia, Jean Staune était classé dans la catégorie des “pseudo-scientifiques”. Le wikipédien Jean-Jacques Georges (JJG) a voulu l’ôter de cette catégorie. Un autre, K-Hugues de son pseudo, a voulu l’y reconduire. S’est ensuivi un long échange sur le site encyclopédique, échange qui s’est conclu par la décision collective de supprimer la catégorie “pseudo-scientifique”. La catégorie “pseudo-sciences”, elle, demeure.

C’est l’histoire (darwinienne ?) de cette évolution épistémologique que nous allons détailler ici.

Pour justifier sa démarche, le 7 septembre 2012, JJG a qualifié de « problématique » le classement de Jean Staune en “créationniste” et “pseudo-scientifique” : « Il me semble qu’en utilisant ces catégorisations, nous prendrions d’emblée partie contre le sujet de l’article, en reprenant à notre compte les accusations polémiques dont il fait l’objet de la part de ses détracteurs. Or, d’une part Jean Staune ne se définit apparemment pas comme “créationniste” (même si certains de ses détracteurs l’en accusent) et d’autre part il se présente comme un “philosophe des sciences”, ce qui n’est pas la même chose que “scientifique”. On est libre de penser qu’il raconte n’importe quoi, mais le catégoriser en “pseudo-scientifique” me semble assez contraire à la NPOV [neutral point of view : point de vue neutre]. Sans compter qu’il s’agit d’une personnalité encore vivante, qui serait tout à fait en droit de protester contre le traitement que lui réserve cet article ».

– Akeron : Ses liens avec l’Université interdisciplinaire de Paris et [des] sources publiées par l’Afis [Association française pour l’information scientifique] vont dans le sens de ces catégories, en tout cas il est critiqué ainsi.

– JJG : Sauf que les textes “matérialistes” sont eux-mêmes assez militants, ce qui n’incite pas à les prendre pour argent comptant. Autant se limiter à dire qu’il est opposé par des polémiques à tel ou tel scientifique, ce que l’article fait à peu près. (…) Jusqu’à preuve du contraire, nous ne sommes pas en présence d’un thuriféraire des OVNI ou de la magie.

– K-Hugues : Il y a des sources académiques, comme Pascal Picq à l’appui de l’exposé de ce que vous appelez un « point de vue » et que je pense vous qualifieriez de « notable » (je reprends le jargon de wikipedia).

– JJG : Le souci, c’est que vous vous contentez de mentionner l’existence d’un livre de Pascal Picq, sans plus de précisions sur son contenu. Encore une fois, si Pascal Picq attaque Jean Staune dans un livre, il faut évidemment en parler, et exposer ce qu’il dit sans son ouvrage : cela ne fera que renforcer les infos sur les controverses qui concernent Jean Staune, qu’il faut bien sûr mentionner. Mais pas à le désigner comme “pseudo-scientifique” (puisqu’encore une fois, il se présente comme “philosophe des Sciences”) : à mon avis, l’usage de la catégorie est contre-productif et risqué, car potentiellement diffamatoire.

(…) Si lui-même dit qu’il n’est pas créationniste, il faut en tenir compte : le créationnisme, au sens d’opposition à la théorie de l’évolution et de lecture littérale de la Bible, est une attitude revendiquée. En ce sens, il est difficilement contestable que Robert Faurisson soit négationniste (au sens de “personne niant la Shoah”). Si les détracteurs de Jean Staune l’accusent de ceci ou de cela, il faut en tenir compte mais tant qu’il n’aura pas pris de position explicite en la matière… (et il semble dire le contraire).

Oui, pour moi les formulations “pseudo-scientifique” et “pseudo-science” servent, comme les autres à catégoriser, sans ambiguïté, des personnes ou des gens : la formulation étant polémique, je pense qu’on ne peut l’utiliser que pour des escrocs avérés ou des personnages historiques unanimement considérés comme tels, comme Lyssenko.

(…) Après, Staune est peut-être vraiment un fumiste, je n’en sais rien, mais ce n’est pas à nous d’en juger. L’article doit se contenter d’indiquer qu’il est controversé, ou du moins qu’il a des détracteurs, ce qui me semble difficilement contestable. Mais comme il ne s’agit que d’un vulgarisateur/philosophe des sciences et non d’un scientifique à proprement parler, le qualifier de “pseudo-scientifique” n’a pas grand sens. Il n’y a de toutes manières pas beaucoup d’intérêts à se faire sans distance le relais de positions “matérialistes” militantes (pas plus que des positions inverses, évidemment) ni de prendre à notre compte les avis de ceux qui contestent que l’on puisse être à la fois croyant et honnête en matière scientifique.

– Koan : La question était de trouver une référence permettant de le catégoriser comme un “pseudo-scientifique”. Le livre de Picq a été mentionné pour étayer cette hypothèse. Il est accessible ici, et dans ma recherche on constate objectivement qu’il y est clairement critiqué, explicitement désigné comme un “créationniste mou”, mais son nom n’apparaît pas dans la liste des thèses pseudo-scientifiques que l’auteur présente par ailleurs.

– JJG : C’est déjà mieux : cependant, en lisant le passage, on ne voit que les déductions personnelles de Picq. Pour lui, « Bien qu’il s’en défende, sa pensée adhère à une sorte de “créationnisme mou” » (c’est moi qui souligne). Picq évoque également ses liens avec la fondation Templeton, “très créationniste” [Alors que la fondation dénie soutenir le Dessein intelligent]. (…) Bref, Picq attaque bel et bien Staune, mais il le fait surtout sur la base de ses propres déductions et il parle uniquement d'”une sorte” de “créationnisme mou”, ce que Staune nierait par ailleurs. Donc en substance, Picq considère que Staune est au moins “un peu” créationniste, ce que Staune lui-même nie.

– Barraki : C’est plus que la catégorie “Pseudo-science” est beaucoup trop radicale à placer sur un article relatif à une personne dans un cas comme celui-là. Les théories de l’UIP ne sont en aucun cas des escroqueries délibérées, ni des délires de personnes ignorant tout du domaine.

– JJG : Je n’ai aucune envie de participer à un débat de fond autour de Jean Staune et de ses travaux, mais les catégorisations sont en effet “trop radicales”, en ce qu’elles laissent entendre que ce monsieur, et l’ensemble des collaborateurs de cet institut, sont des escrocs (ou du moins qu’ils sont délibérément malhonnêtes) ou des incompétents. A ce titre, le travail de catégorisation n’est pas du tout anodin (quant au fait qu’il soit parfois fait en dépit du bon sens sur wikipédia, je ne dirai pas le contraire, mais ce n’est pas une raison et c’est un autre problème). Je pense qu’on peut se passer de ce genre de choses.

(…) En tout cas, tout ça me semble bien trop subtil pour être exprimé via l’apposition de catégories simplificatrices,et potentiellement stigmatisantes car induisant – quoi qu’on en dise – soit un caractère sectaire, soit l’incompétence et/ou la malhonnêteté. On ne peut pas disserter sur le sérieux de l’approche scientifique et utiliser des catégories de manière si approximative.

– Koan : Je ne sais pas pourquoi il y a une fixation sur Jean Staune à ce sujet, car le problème est plus global. La catégorie “Pseudo-scientifique” devrait à mon avis être supprimée, parce qu’on ne parle pas d’un pseudo-scientifique mais d’une personnalité (scientifique ou non) qui fait de la pseudo-science. Il existe une catégorie “pseudo-science” et catégorie “Dessein intelligent” qui sont bien suffisantes et ne stigmatisent pas une personne vivante, mais qualifie éventuellement son action ou son domaine d’action. Je propose donc le passage de cette catégorie en PàS [page à supprimer].

– Et JJG conclut : Je ne pense pas que la catégorie “pseudo-science” soit non plus adaptée pour cette personne, car à mon sens elle est tout aussi stigmatisante que “pseudo-scientifique”. Que l’on garde ou non la catégorie “pseudo-scientifique”, la catégorie “pseudo-science” devra être utilisée avec tout autant de prudence. Quoi que l’on en dise, l’usage de catégories de ce type présuppose que l’essentiel de son activité porte sur les pseudo-sciences et/ou qu’il est malhonnête. Or, quoi que l’on puisse penser de ce monsieur, il ne me semble pas qu’il soit unanimement considéré comme un Charlot : il ne s’agit pas d’un astrologue ou d’un cryptozoologue. Par contre, les polémiques qui peuvent l’opposer à tel ou tel doivent évidemment être mentionnées dans l’article.

La catégorie a effectivement disparu après avis de la communauté des wikipédiens, grâce à la procédure de demande de suppression. Elle a été en fait fusionnée avec la catégorie “pseudo-sciences”. Ceci ne constitue qu’une demi-mesure, puisque les personnes qui étaient étiquetées “pseudo-scientifiques” se retrouvent dans une liste rassemblant des disciplines assimilées à des pseudo-sciences (Catégorie:Pseudo-sciences). La version anglaise est plus conséquente en ne mettant pas d’individus dans la catégorie pseudosciences. Encore plus radicale, la version allemande ne possède tout simplement pas de catégorie pseudo-sciences.

> Les “guerres d’édition” sont fréquentes sur Wikipedia. L’originalité de la démarche de ce site, outre que tous peuvent y contribuer, est de garder la trace des discussions, parfois tendues, qui opposent les rédacteurs. Chaque article, chaque modification, chaque suppression ou rajout doivent être argumentés. Il existe des procédures d’arbitrage, peu connues du grand public. Elles sont totalement transparentes puisqu’elles restent en ligne après les décisions. Au fil du temps, une éthique de la discussion, basée sur la neutralité, finit par se dessiner, même si elle peut toujours être améliorée.

Le docteur Didier Moulinier interdit de “soigner les assurés sociaux” pendant un an

Par décision du 25 septembre 2012, la section des assurances sociales du Conseil national de l’ordre des médecins a retiré au docteur Didier Moulinier « le droit de donner des soins aux assurés sociaux pendant un an », du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2013.

Cette décision marque une nouvelle (pas la dernière) étape dans le conflit qui oppose le médecin, la sécurité sociale et l’instance ordinale.

« J’ai décidé de poursuivre le combat, explique l’homme de l’art, car le paradoxe, c’est que je conserve  le droit d’exercer en France mais, à partir du premier janvier 2013, je n´aurai plus  le droit de soigner les assurés sociaux pendant un an. En Espagne, comme je suis inscrit au Conseil de l´ordre espagnol avec le statut de médecin espagnol, les assurés sociaux français qui viendront me voir pourront en toute légalité prétendre au remboursement par la sécurité sociale de mes prescriptions ».

M. Moulinier a lancé une procédure en appel devant la cour de cassation avec, pense-t-il, de bonnes chances d’aboutir. « Malheureusement, cet appel n’est pas suspensif, ce qui veut dire que dans 2 ou 3 ans on pourrait me dire que j’ai été condamné à tort… »

Jean-Marc Governatori va cesser sa grève de la faim

Président de l’Alliance écologiste indépendante, Jean-Marc Governatori devrait cesser jeudi prochain 11 octobre 2012 sa grève de la faim “illimitée” démarrée le 18 septembre dernier pour dénoncer les conclusions de la conférence environnementale, organisée au début du mois précédent à Paris. “Il faut taper du poing sur la table. Hollande fait du Sarkozy bis. Nous sommes dans une situation d’urgence et cette conférence a accouché d’une souris”, avait-il alors clamé. “Les solutions à la crise existent, explique-t-il aujourd’hui. J’en ai présenté quatre dans un livre qui sont toutes pertinentes et réalistes. Surtout dans le domaine de la santé où il serait simple d’économiser plusieurs dizaines de milliards d’euros.”

Cette seconde grève de la faim, qu’il cesse notamment en raison de l’opposition de son entourage familial, a été bien moins relayée par la presse que la première qu’il avait entamée pour protester contre l’indifférence médiatique à son égard lors de la dernière élection présidentielle : “Mais les journalistes n’ont vu que la forme spectaculaire de ma protestation. Personne ne s’est intéressé au contenu que je propose.”

L’Observatoire de la déontologie de l’information est né

L’Observatoire de la déontologie de l’information a été créé le 12 septembre 2012 lors d’une assemblée générale constitutive, sous la forme d’une association loi 1901. La présentation de l’ODI a été faite le 2 octobre 2012, dans le cadre des Assises Internationales du Journalisme à Poitiers.

L’ODI « a pour objet de contribuer, par ses réflexions, ses travaux et la communication de ceux-ci, à la prise de conscience de l’importance de la déontologie dans la collecte, la mise en forme et la diffusion de l’information au public ».

Le recensement des cas s’organisera par groupes de travail, axés sur six thèmes :

  • exactitude et véracité de l’information
  • sources  (accès à, protection des, relations avec)
  • justice et faits divers (respect du droit et de la déontologie)
  • conflits d’intérêts individuels et collectifs
  • conditions de production de l’information
  • initiatives en faveur des bonnes pratiques de l’information.

Vingt personnes physiques et morales (organisations professionnelles, entreprises de presse, organisations de la société civile) en sont les membres fondateurs. L’association est ouverte à tous.

Un bureau provisoire a été désigné par l’assemblée générale. Il est composé du président Didier Epelbaum (APCP) ; vice-présidents : Kathleen Grosset (FFAP), Christine Menzaghi (Information et Citoyenneté) ; secrétaire général : Pierre Montel (SNRL) ; secrétaire général adjoint : Michel Delberghe (USJ-CFDT) ; trésorier : Patrick Eveno (historien des médias, professeur à Paris 1) ; trésorier adjoint : Camille Dupuy (doctorante en sociologie, CNAM).

> Pour aller plus loin.

> La lettre de l’ACPC-N°20 (octobre 2012).

André Bellon plaide pour une nouvelle Constituante

André Bellon, ancien député PS, ancien président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, préside l’Association pour une Constituante, « pour que vive la souveraineté populaire ».
Crédit photo : Jean-Luc-Martin-Lagardette.

« La crise actuelle incite de nombreux citoyens à considérer la démocratie comme un combat secondaire. Et son dévoiement par des institutions et des partis qui la contournent incite peu à la défendre. Le premier combat est de lui redonner son sens face aux attaques qu’elle subit. Le suffrage universel est l’instrument nécessaire du pouvoir du peuple.

Mais, depuis que le principe en a été admis, nombreux ont été les moyens utilisés pour en contourner le sens et la mise en œuvre. Et, aujourd’hui, des philosophes fortement médiatisés minent les principes mêmes de l’idée démocratique. Grâce à leurs travaux idéologiques, le mot de peuple  entraîne la réaction populiste, le mot de souveraineté la réaction souverainiste, le mot de nation la réaction nationaliste.

Célébrer la souveraineté populaire et la bafouer compte même parmi les figures imposées du jeu politique. Ainsi, le Parlement français ratifiant le traité de Lisbonne, jumeau du traité constitutionnel rejeté par les électeurs le 29 mai 2005. La plupart des partis assignaient d’ailleurs aux élections européennes l’objectif de “réconcilier” le “oui” et le “non”. Mais cette idéologie du consensus n’est-elle pas antinomique de la démocratie ?

Le système politique et social a peur de la contradiction, des oppositions. Or, la démocratie a été inventée, non pour supprimer les conflits, mais bien pour les résoudre. Lorsque le grec Clisthène instaura le suffrage universel à Athènes, il avait pour but de trancher les conflits de manière pacifique, de trouver une règle du jeu acceptable librement par tout citoyen.

Depuis, cette fonction a été dévoyée, la démocratie est devenue recherche de tranquillité. Or, la seule tranquillité absolue, c’est la mort ! Ceux qui aspirent à la disparition des conflits dans l’organisation de la société ne savent pas qu’ils s’opposent à la vie.

Aujourd’hui, et notamment depuis les années Mitterrand, la démocratie est présentée comme la recherche de consensus, du plus grand dénominateur commun. Je ne suis pas d’accord ! Il faut faire vivre le dissensus et chercher à le résoudre, mais pas le fuir ! La presse, de ce point de vue, néglige ou méprise les points de vue minoritaires ou simplement oppositionnels lorsqu’ils ne sont pas “politiquement corrects”. On l’a vu de façon criante lors de la campagne autour du traité constitutionnel européen.

Le système politique n’est plus en état de gérer les contradictions entre les aspirations des citoyens et l’état continu de crise institutionnelle. La réforme du système est impossible : les dysfonctionnements sont trop nombreux. Les tensions, la misère sociale et la violence qui en résultent  montrent la nécessité d’une nouvelle Constituante. C’est une solution rassembleuse, démocratique et pacifique. En mathématiques (ma formation), on dit : “Quand un problème est insoluble, il faut sortir de l’épure”. Le moment est venu, il faut tout remettre à plat et recréer une nouvelle dynamique. »

> Voir aussi l’interview d’André Bellon sur Europe Créative : « Nous allons vers une grave alternative : l’officialisation de la dictature ou la parole au peuple ».

Les acupuncteurs veulent une reconnaissance des institutions européennes

Médecine non-conventionnelle. Les professionnels du secteur de l’acupuncture se retrouvent à Bruxelles pour un grand rendez-vous avec la directrice de la direction générale santé de la Commission européenne les 6 et 7 novembre 2012.

Après des années de débats internes, la profession a décidé de passer un cap et se réunit à Bruxelles en novembre au Comité économique et social européen pour dresser un bilan de la situation en Europe et poser les premières pierres d’une reconnaissance par les institutions de l’Union européenne. L’objectif est de faire de l’acupuncture une discipline autonome et reconnue.

En France, l’une des instances représentatives du secteur, le Ccreat (Centre culturel de recherche et d’étude en acupuncture traditionnelle), présidé par Bernard Avel, estime que deux conditions sont nécessaires pour faire avancer la cause de l’acupuncture : proposer des formations construites et sérieuses et maintenir l’indépendance européenne sur le sujet.

En effet, « les praticiens européens doivent garder la main sur leurs formations et les conditions d’exercice de leurs métiers s’ils souhaitent être reconnus dans leurs pays respectifs. Car les enjeux de la médecine chinoise traditionnelle ne sont pas uniquement médicaux, ils sont aussi économiques, politiques et culturels. Tapis dans l’ombre, les lobbyistes de Pékin s’activent pour étendre l’influence de la Chine dans ce domaine et cherchent à imposer des formations validées par les seuls maîtres chinois ».

Conférence environnementale : les associations apprécient mais restent sur leur faim

conférence environnementale

© Arnaud Bouissou/METL-MEDDE

Ouvertures fait la synthèse des réactions des associations environnementales à la suite de la conférence environnementale qui s’est tenue les 14 et 15 septembre dernier, à l’initiative du gouvernement.

> Rassemblement pour la planète (RPP) : « Des avancées mais une vraie régression sur santé-environnement et des incertitudes sur les questions agricoles »

rassemblement pour la planèteBiodiversité/Agriculture. « le Rassemblement note du flou sur la politique agricole. Si J-M Ayrault confirme des politiques déjà mises en œuvre, comme un moratoire sur la mise en culture des OGM, ou confirme au niveau français la volonté européenne de plafonner le taux d’incorporation des agrocarburants, ses déclarations comportent de nombreuses zones d’ombres. Sa déclaration sur l’interdiction d’épandages aériens des pesticides sauf dérogation ne constitue pas un progrès par rapport à la directive européenne en vigueur. Si nous accueillons favorablement l’idée d’un plan en faveur de l’agriculture biologique aucun objectif chiffré n’a été annoncé. Si l’effort de réduction de l’usage des pesticides a été cité l’objectif de -50% du Grenelle environnement n’est pas repris, ce que nous regrettons fortement. »

Fiscalité. « Alors que les échanges ont été consensuels sur un certain nombre de points, notamment sur la mise en place de zones franches écologiques ou la fin de certaines niches fiscales (exemple TIPP Diesel), [cela revient] simplement à faire remonter la France dans la moyenne européenne pour la fiscalité verte (elle est actuellement avant-dernière) et augmenter le niveau du malus automobile. »

Gouvernance. « Nous regrettons qu’il n’ait pas été annoncé une loi institutionnalisant le dialogue environnemental avec une vraie reconnaissance des partenaires environnementaux. » La question des class actions n’a pas été abordée « alors qu’une loi est en cours de discussion au ministère de la justice. Nous espérons que le gouvernement apportera tout son soutien à ce projet ».

Santé Environnement. Le RPP fait la même analyse que le RES (voir ci-dessous).

> WWF : « Un nouveau souffle dans la politique environnementale de la France »

WWFGlobalement, le WWF salue le cap donné qui « remet l’environnement au cœur de l’action publique. Maintenant, tout reste à réaliser concrètement ».

Énergie Climat. « L’annonce de la sortie du tout nucléaire et du tout pétrole ainsi que l’approche par la consommation et non plus la production sont enfin des objectifs reconnus par l’État. La priorité à l’efficacité énergétique, qui sera accompagnée par une éducation et une sensibilisation des publics à la maîtrise de la consommation, est une très bonne nouvelle. De même, le soutien annoncé aux filières des renouvelables est une avancée après une longue période d’instabilité règlementaire préjudiciable.

Biodiversité. « L’éducation à la biodiversité est de nouveau absente des objectifs de l’État. Le rappel de la volonté de mettre un frein à l’artificialisation nette des espaces agricoles et naturels est une annonce tout à fait positive, de même que la demande de pause sur le développement des agrocarburants de première génération. Sur la question de l’utilisation des produits phytosanitaires, si la volonté de réduction a été réaffirmée, en revanche l’absence de chiffres et de références aux engagements du Grenelle est à regretter. »

Santé et Environnement. « Les annonces vont dans le bon sens en particulier en ce qui concerne la reconnaissance du coût de l’impact des maladies liées à l’environnement et la relance de la recherche en toxicologie. »

Fiscalité. « Le WWF salue la création d’un groupe permanent de concertation sur la fiscalité écologique mais regrette que la suppression des aides publiques dommageables à l’environnement ne fassent pas partie des principes qui guideront l’action du gouvernement.

Gouvernance. « La transformation du Conseil national du développement durable et du Grenelle de l’environnement en Conseil de la transition écologique est une mesure symbolique forte qui permet de rappeler que la question environnementale est essentielle et ne saurait se diluer dans les questions de développement durable. En ce qui concerne, la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises, et en particulier sur le reporting extra-financier, la volonté de revenir sur le décret faisant la distinction entre les obligations pour les entreprises cotées et non cotées est une bonne nouvelle. »

> Reseau Environnement Sante (RES) : « Le bilan de la table ronde Santé Environnement s’avère franchement décevant »

Réseau environnement santé« Le sondage IFOP publié la veille de la conférence montrait pourtant que Santé Environnement était le domaine où les Français attendaient des décisions », remarque RES qui rappelle que le président François Hollande avait, dans son discours d’introduction, parlé d’un nécessaire « changement de cap », face au constat de la « crise sanitaire » et des « interrogations sur la croissance des maladies chroniques ».

Selon RES, les ministres en charge de la table ronde Santé Environnement, Marisol Touraine (Santé) et Geneviève Fioraso (Recherche) se sont mises d’emblée en porte à faux par rapport aux déclarations présidentielles « en refusant de faire le constat partagé à partir de la crise sanitaire liée aux maladies chroniques ».

« Le débat, introduit par la présidente de l’Institut National du Cancer (INCa) Agnès Buzyn, a porté sur un pourcentage minimaliste de l’évaluation du nombre de cancers liés à l’environnement.

« Des décisions du Grenelle qui n’avaient pas été mises en œuvre, comme la loi de protection de l’alerte et de l’expertise ou la création de l’Institut de veille environnementale ont été combattues par la ministre de la santé.

« Au final aucune action précise en matière de recherche n’a été annoncée.

« Certes, le premier ministre a annoncé que le gouvernement soutiendrait la loi Bapt […] qui interdit le bisphénol A dans les contenants alimentaires, mais le principe d’une loi sur les perturbateurs endocriniens n’a pas été retenu. Rien en ce qui concerne les particules.

« La politique de santé reste calée sur l’ancien modèle ».

J-M Governati proteste en cessant de s’alimenter

JM GovernatoriJean-Marc Governatori, président du parti Alliance écologiste indépendante, a commencé mardi 18 septembre 2012 une grève de la faim « illimitée » pour dénoncer les conclusions de la conférence environnementale. « C’est se moquer des écologistes, il faut taper du poing sur la table », explique-t-il dans le JDD. Hollande fait du Sarkozy bis. Nous sommes dans une situation d’urgence et cette conférence a accouché d’une souris ».

Candidat à l’élection présidentielle de 2012, l’écologiste n’avait pas obtenu les 500 signatures d’élus nécessaires pour se présenter. Jean-Marc Governatori avait déjà effectué une grève de la faim pour dénoncer la différence de traitement médiatique entre les prétendants à l’Élysée et le système « corrompu des parrainages ». « C’est un cri d’alarme », juge-t-il cette fois pour défendre son initiative.  « Il faut appeler les citoyens à leur responsabilité et les élus à l’action ». C’est l’écho trouvé lors de sa précédente grève qui l’a motivé à réitérer cette action, « dans un moment encore plus grave ».

> Greenpeace : « Une étape a été franchie mais on est loin du changement de société annoncé »

greenpeace« Nous ne sommes pas rassurés, nous resterons vigilants sur la mise en adéquation des moyens et financements avec les objectifs sur le logement, sur les renouvelables, l’efficacité, les transports, etc. La vraie transition sera engagée quand on parlera de sortie du nucléaire et de la fin de notre dépendance aux fossiles. Nous sommes habitués aux discours pleins d’emphase sur l’environnement.

« Concernant la centrale nucléaire de Fessenheim, bien que l’annonce de la fermeture fin 2016 ait été annoncée, M. le président ne fait que préciser la date de l’application d’une de ses promesses de campagne.

« Concernant la question des hydrocarbures de schiste, le rejet des 7 demandes de permis d’exploration d’hydrocarbure de schiste a été annoncé. S’il est clair que le président de la République affirme son opposition à la fracturation hydraulique, il s’est borné à appliquer de manière rigoureuse la loi votée en 2011 par l’UMP et le PS, qui rejette la fracturation hydraulique ».

« La concertation et quelques annonces faussement nouvelles – schistes, Fessenheim – voire ambitieuses, comme le logement, ne font pas une politique environnementale en soi. On est quand même très loin du changement de société annoncé. Il faut redescendre sur terre. Les désaccords sont très nombreux. Il n’y aura pas de consensus. Le gouvernement devra trancher. »

> France nature environnement (FNE) : « La coupe est à moitié pleine »

« Un cap a été tracé par le chef de l’État, mais on attendait plus sur les moyens de la part du premier ministre. On a des soucis sur les moyens pour atteindre les objectifs de la transition écologique ».

FNE a toutefois estimé que « la volonté d’inscrire le dialogue environnemental dans le long terme est très intéressante, notamment avec une participation des citoyens ».

> Fondation pour la Nature et l’Homme Nicolas Hulot : « Cette conférence environnementale est un acte fondateur pour la gauche »

fondation nicolas hulot« Nous avons été entendus. Pratiquement sur tous [les sujets] ! On retrouve nos mots, nos idées, nos problématiques. Surtout, on est au niveau des enjeux de ce qui va structurer l’économie de demain. Sur la fiscalité, (…) on avance sur l’idée d’un “signal prix”, rien n’est fermé, tout est sur la table et c’est de bon augure pour la suite. Peu importe le nom, qu’on l’appelle “Contribution climat énergie” ou non, l’essentiel reste la perspective d’une fiscalité qui pèse sur l’émission des gaz à effet de serre, plutôt qu’une fiscalité qui pèse sur le travail. L’idée d’un chèque énergie, que nous défendons notamment pour les automobilistes précaires ou captifs, est également regardée de près. »

Sur l’objectif “zéro artificialisation” des terres : « C’était un tabou absolu et ce n’est d’ailleurs pas facile à faire. Mais c’était aussi une nécessité absolue. Je suis vraiment très heureux que le premier ministre passe à l’acte ».

> Le Comité 21 « se félicite des avancées mais reste vigilant »

comité 21Le Comité français pour le développement durable (Comité 21) se félicite des conclusions de la conférence environnementale : « La France semble se doter enfin d’un cap pour le développement durable mobilisant l’ensemble des ministères et donne raison aux propositions du Comité 21 sur la nécessite d’une approche transversale des problématiques.

« Le Comité 21 se réjouit également de l’ambition affichée par l’État, en matière de recherche, de mutation économique, de fiscalité et de gouvernance, à travers la mise en place d’un guichet unique sur la rénovation thermique des logements chargé de conseiller les ménages qui souhaitent mettre leur habitation aux nouvelles normes énergétiques, la hausse de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), l’orientation des fonds de la Banque publique d’investissement sur la transition écologique, le lancement d’une politique de recherche ambitieuse sur les véhicules  propres, la création de nouveaux parcs éoliens off-shore et l’élaboration d’un nouveau plan en faveur de l’agriculture biologique.

Le Comité 21 estime qu’une « nouvelle étape vient d’être engagée. Il faut maintenant concrétiser et se donner un échéancier. La conférence devra également s’enrichir de nouveaux acteurs, ceux du développement durable, de la recherche, de l’innovation et des médias. La collaboration multi-acteurs démontre chaque jour son efficacité à tous les niveaux de territoires. »

Un nouveau «permis de conduire» journalistique

La 3ème Conférence nationale des métiers du journalisme (CNMJ), qui aura lieu les 27 et 28 septembre 2012, au Grand Palais, à Paris, présentera notamment le « Passeport professionnel ».

Le Passeport professionnel est une sorte de viatique commun à tous les journalistes qu’ils aient accompli ou non un cursus dans un centre reconnu par la profession. Il concerne prioritairement les salariés récemment détenteurs de la carte d’identité professionnelle des journalistes et qui ne sont pas diplômés d’un cursus de formation initiale reconnu. Il n’a pas vocation à se substituer à ce dernier. Quelques dizaines d’heures ne sauraient remplacer les années d’apprentissage du métier dans une structure d’enseignement.

Les diplômés d’une filière reconnue par la profession sont de facto titulaires de ce Passeport professionnel.

La CPNEJ valide les programmes de formation élaborés par les écoles. Une première expérience de formation est en cours. 2012-2013 sera l’année de l’expérimentation grandeur nature. Les premiers journalistes titulaires de ce « permis de conduire professionnel » seront présents dans les rédactions.

900 acteurs se réunissent à la 7ème Global Conference

ATELIERS DE LA TERRE. Près de 900 acteurs impliqués dans le changement pour une société durable (leaders d’opinion, dirigeants d’entreprises, pouvoirs publics, chercheurs, ONG, intellectuels, artistes, experts, religieux, journalistes et représentants de la société civile) se réuniront du 24 au 26 septembre, à Evian, pour co-construire une réflexion commune et faire face aux grands défis de notre temps.

Devenue en quelques années un rendez-vous international incontournable, la Global Conference rassemblera des participants originaires de plus de 75 pays et impliqués pour le changement vers une société plus respectueuse de l’homme et de l’environnement.

> Les ateliers de la Terre, 24-26 septembre, Evian.