Évolutionnistes et antiévolutionnistes chrétiens et musulmans débattent ensemble pour la 1e fois

Bible et Coran face à l'évolution

Débat organisé le 28 octobre 2012 à Paris entre évolutionnistes et anti-évolutionnistes avec des chrétiens et des musulmans dans chaque camp.

Le Coran, la Bible et la théorie de l’évolution? (1)

Le Coran, la Bible et la théorie de l’évolution? (2)

Ce fut « une première en France et à notre connaissance également une première pour la communauté musulmane où ce genre de débat n’a pas encore pris place », indiquent les organisateurs, l’Université interdisciplinaire de Paris (UIP) et le site oumma.com.

Jean Staune, président de l’UIP, organisatrice de l’événement avec le site oumma.com.

Avec cette démarche, l’UIP s’efforce de « diffuser la connaissance scientifique » et dénonce « toutes les manipulations de la science, qu’elles soient le fait de lobbies matérialistes ou religieux ».

Le débat contradictoire tourne autour de la théorie de l’évolution biologique et humaine, de sa réalité, de ses mécanismes et de ses arguments pour expliquer l’apparition et l’évolution de la vie. Il aborde aussi la question de sa compatibilité avec le Coran et la Bible.

Selon la théorie de l’évolution, les êtres vivants descendent tous les uns des autres. Pour les antiévolutionnistes, ils ont été créés séparément les uns des autres par un Créateur. De ce fait, selon eux, il n’y a pas d’animaux parmi les ancêtres de l’homme.

« L’Atlas de la création »

La question de l’évolution de la vie et des origines de l’homme a toujours été un point de friction entre science et religion. Un courant créationniste important continue d’exister, notamment dans certaines églises protestantes anglo-saxonnes. En 2007, l’envoi par Harun Yahya du livre « L’Atlas de la création » à de nombreux lycées et personnalités françaises et européennes a donné un coup de projecteur sur la progression des positions antiévolutionnistes dans certains milieux musulmans.

Mais, dit l’astrophysicien Nidhal Guessoum, “affirmer que le Coran nous force à rejeter toute théorie de l’évolution, c’est tout simplement faire preuve de littéralisme et témoigne d’un manque évident d’érudition (islamique et scientifique)”. Même si les populations des pays musulmans, tout en n’étant pas hostiles à la science, rejetteraient globalement cette théorie.

L’évolution est « plus qu’une hypothèse »

De son côté, par la voix du Pape Jean-Paul II, après avoir longtemps rejeté l’évolution, l’Église catholique déclarait en 1996 que l’évolution était « plus qu’une hypothèse » mais qu’il fallait parler des théories de l’évolution, et non pas de la théorie de l’évolution.

Dans ce cadre, les questions suivantes ont été posées : L’évolution biologique est-elle prouvée scientifiquement ? Est-il possible d’en douter ou est-elle définitivement établie ? L’évolution est-elle compatible avec la Bible ou le Coran ?

Ce débat a mis aux prises des musulmans et chrétiens défenseurs de l’évolution (Nidhal Guessoum, astrophysicien, et Jean Staune, philosophe des sciences), et des adversaires de l’évolution (Oktar Babuna, neurochirurgien, et Dominique Tassot, ingénieur des Mines de Paris).

> Il est amusant de constater que, dans ce débat organisé par l’UIP, et donc par Jean Staune, ce dernier soit l’un des plus vifs pourfendeurs des créationnistes et défenseurs de l’évolution : « Il s’agissait de démasquer devant leur public les erreurs de ceux qui prétendent nier l’évolution ». Et ce, alors même qu’il est lui-même souvent présenté par ses adversaires athées comme un « créationniste » ! En fait, il ne conteste pas le fait que les organismes vivants évoluent, mais seulement les mécanismes de l’évolution proposés par Darwin et ses tenants. Pour lui, le hasard et la sélection naturelle ne suffisent pas à expliquer l’évolution des espèces : « Dieu a créé les lois de la nature ; ces lois génèrent en elles-mêmes des choses telles que la table des éléments qui permet de classer les atomes, la structure des cristaux de neige, ou les archétypes des diverses formes d’êtres vivants ; ce sont ces lois et ces archétypes qui guident l’évolution ».

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En appel : le Dr Louis Ruhlmann n’est pas radié

Dans sa séance du 6 septembre (décision rendue publique le 10 octobre 2012), la Chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins a « réformé » la décision de radiation prononcée en première instance par le conseil départemental de l’ordre à l’encontre du médecin anthroposophe Louis Ruhlmann.

Motif : « Il n’est fait état au dossier d’aucune plainte à l’encontre du Dr Ruhlmann qui produit, pour sa part, 170 attestations de patients exprimant leur satisfaction quant aux soins qu’il a assurés ; (…) dans les circonstances de l’affaire, la peine de la radiation apparaît excessive et (…) il sera fait une plus juste appréciation du comportement fautif du Dr Ruhlmann en lui infligeant la peine de d’interdiction d’exercer la médecine durant un an dont trois mois d’interdiction ferme. »

Cette dernière mesure aura effet « du 1er janvier 2013 au 31 mars 2013 à minuit ».

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Des Gabonais commentent le dessein de leur président de faire de l’anglais la seconde langue

Image illustrant l’article paru dans gabonreview.

Souhaitant établir une distance avec la France qu’il accuse d’avoir soutenu l’ancien régime génocidaire, le Rwanda a quitté la francophonie et rejoint le Commonwealth fin novembre 2009.

Membre comme le Rwanda de la francophonie depuis 1967 et s’inspirant de son expérience, le Gabon a manifesté, le 1er octobre 2012, le souhait d’introduire l’anglais « comme langue de travail dans un premier temps, puis plus tard, [de] voir comment l’anglais peut devenir une seconde langue ».

L’annonce, qui a été faite par le porte-parole de la présidence, Alain-Claude Bilie-By-Nze, lors d’une conférence de presse, a provoqué un certain émoi tant en Afrique que dans la francophonie et, bien évidemment, en France.

Le site afriscoop parle d’un “coup de tonnerre”.

La France est en effet le premier partenaire économique et commercial du Gabon et Total Gabon pèse lourd dans le secteur pétrolier. Le président actuel, Ali Bongo, a déjà manifesté « sa volonté de diversifier l’économie gabonaise en sortant du « tout-pétrole » et en élargissant le nombre de partenaires du pays, notait RFI le 7 octobre dernier. Et un des moyens pour y parvenir pourrait justement consister à favoriser l’apprentissage de l’anglais dans ce pays qui compte à peine un million et demi d’habitants ».

Ouvertures s’est penché sur les réactions des Gabonais eux-mêmes, telles qu’elles se sont exprimées sur le gabonreview après cette annonce. Passionnant.

Mba Obame « L’agitation dans toute cette affaire de l’introduction de l’anglais au Gabon est favorisée par la peur de la France de perdre un peu d’influence au Gabon. Mais franchement qui a édicté une loi divine que jusqu’a la fin du temps la France doit nous contrôler ? Et d’ailleurs le Canada, la Belgique, la Suisse sont dans la francophonie et en même temps bilingues. Personne n’a jamais trouve à redire! Mais comme c’est nous les nègres quand on veut prendre une autre orientation, notre mère patrie la France o phonie nous menace indirectement ! Et je demanderais même aux dirigeants africains d’avoir assez de courage pour l’enseignement effectif de nos langues vernaculaires dans les lycées, collèges et universités. »

Eloulouadaaku « Ce n’est pas tourner le dos à la France qui est un problème. Le vrai problème est qu’il faut d’abord remettre sur pied l’école gabonaise (peut-être la dernière en Afrique), qui s’enfonce de jour en jour car elle a été reléguée au second plan par un pouvoir sectaire. Par exemple, combien de nouvelles salles de classes ont été construites depuis le début de l’émergence ? On n’est pas très loin de zéro ! Alors, ça ne sert à rien de faire de nouvelles annonces alors qu’il y a tellement de choses à faire pour sortir de la situation actuelle. Si le système actuel était efficace, l’appropriation de l’anglais devrait se faire d’elle-même, comme cela se fait ailleurs parce que c’est la logique qui le veut. La Chine, la Corée, la Turquie ou encore le Brésil n’ont pas eu besoin de faire de l’anglais la langue officielle pour devenir ce qu’ils sont. »

Joec « Si le Gabon adopte l’anglais au lieu du français, il ne devient pas libre, il choisit une autre « Mère patrie ». Autrement dit, il passe de la colonisation passive à la colonisation active. »

Marc Ona Essangui « L’apprentissage de l’anglais débute en 6ème au Gabon, mais le système éducatif inadapté à la donne mondiale et dénoncé par les enseignants et les étudiants, ne favorise pas l’apprentissage de l’anglais. C’est de la pure diversion, Ali [Bongo] croit qu’en faisant une telle annonce il peut mettre la pression sur les nouvelles autorités françaises qui exigent la démocratie et la lutte contre la corruption institués par son clan d’affairistes et de pillards. Quelle est notre aptitude à nous exprimer en anglais après 6 ans d’apprentissage comme seconde langue de la sixième en terminale? Il faut reformer le système éducatif c’est tout. »

La Fille de la Veuve « Lorsqu’à la direction d’un pays on en est réduit à scolariser des enfants de 6ème dans les dépendances d’un stade de football, on ne peut être crédible en annonçant certaines initiatives. Et je prends ici le pari que cette déclamation sera, comme tant d’autres depuis 3 ans, sans lendemain. Vous souvenez-vous qu’on nous avait également annonce l’introduction du Mandarin dans l’enseignement ? »

Le Petit-Fils de la Veuve « @La Fille de la Veuve : Lorsqu’on pratique dans certains secteurs d’activité, sinon les plus importants, il est effectivement peu honorable, au delà du caractère pratique, de ne pas parler l’anglais. »

Le Citoyen libre « Occupons-nous d’abord du plus urgent des Gabonais. Vous avez vu dans quelle condition certains élèves débutent l’année ? Ils ont été entassés dans des locaux non adaptés heureusement que les Chinois nous ont construits le stade de l’Amitié ; c’est une honte pour le gouvernement. »

Boukoubi Maixent « Une réforme de cette ampleur ne se mène pas à la légère et avec des coups de menton… Au Rwanda cette réforme a marché parce que (1) l’essentiel de l’élite dirigeante a vécu en Ouganda où elle a été formée et ne parle qu’anglais et (2) le Rwanda a depuis toujours été très porté vers l’Ouganda. Introduire l’anglais en Ouganda revient à introduire le français en Guinée équatoriale. C’est forcément plus évident… »

Kombilmenu « Le projet est en cours, il a simplement pris du retard à cause de quelques fonctionnaires de l’éducation nationale. Des formateurs sont aux USA pour cet effet. Au lieu de blabatter, le projet mérite qu’on le soutienne. »

Encore eux « Mais honnêtement, il ne serait pas plus judicieux, à nous Gabonais, d’avoir une langue locale comme langue nationale et officielle ? L’Afrique du Sud (9 langues), le Rwanda (Kinyarwanda), le Sénégal (le Wolof) , les pays d’Afrique de l’Est (le Swahili), les deux Congos (Le lInguala), ont intégré avec celui de l’ancien maître colonial, une langue autochtone. »

Ni lire ni écrire « [Une langue locale] Ah oui? Et laquelle? La tienne ou la mienne? »

Encore eux « Laquelle ? La tienne ou la mienne ou autres par référendum populaire. La démocratie triomphera. »

Demain un jour nouveau « Mais n’oublions pas une chose très importante : notre président n’ayant pas fait ses études primaires, secondaires et universitaires au Gabon, il ne sait sûrement pas que cette langue est obligatoire de la 6ème en terminale. »

Ni lire ni écrire « Il n’y a guère, ce même site regorgeait d’attaques sur « Ali, le valet des Français ». Permettez-moi de sourire 🙂 »

Merde « Vraiment, certains Gabonais déçoivent quoi ! Comment comprendre qu’ils veulent valoriser les langues des autres alors qu’ils ont leurs propres langues maternelles ? Est-ce que le président sait au moins parler la langue de ses parents du haut-ogoue ? »

L’Aristocrtate Bleu « Si les autorités du pays décident d’introduire l’anglais comme deuxième langue, ce voudrait dire qu’elles prendraient des mesures pour que cette langue soit correctement et régulièrement pratiquée et parlée dans notre quotidien et en tout lieu. Personnellement je l’attendais cette mesure et j’en parlais à mon cadet il y a moins de deux semaines alors que nous nous trouvions dans un pays anglophone. Bravo monsieur le Président. »

Legarsdemeba « Combattre ce projet, c’est faire preuve de mauvaise foi ou d’ignorance. Gabonais, voyagez svp, ça vous aidera à mieux comprendre certaines situations. Certains disent que notre système éducatif introduit l’anglais depuis la 6e, mais combien d’entre nous parlons cette langue après avoir terminé tout le circuit scolaire voire universitaire ? Combien de nos docteurs et agrégés parlent anglais ? Pour ceux qui ont la chance de voyager, ils savent qu’une fois sortie de la zone francophone, vous devenez presqu’analphabète (si vous ne parlez que le français), toutes les grandes conférences et sommets se font en anglais. Pas plus tard qu’hier, pour avoir un renseignement sur un service de fidélité d’Air France, les messages commencent en anglais suivi du français. »

Mark « Tu n’a pas encore compris que c’est dans un premier temps pour varier la diversité touristique !! Pourquoi il n’y a que ceux qui parlent le français qui doivent venir visiter le Gabon ? Les anglophones lorsqu’ils viennent, c’est pour faire des recherches dans nos parcs, loin de la population de peur de ne pas se faire comprendre… C’est la base du marketing qu’Ali met en place ! Et comment peux-tu améliorer ton anglais s’il n’y a pas des touristes anglophones dans les alentours ? Tu penses que c’est tout le monde qui a l’argent pour aller à Londres ? Vous, vous ne faites que critiquer, vous ne savez pas apprécier ce que les autres font… »

Amour de la Patrie « Anglais, Français, Espagnol, Allemand et autres ! Dans quelle langue devrais-je m’exprimer discrètement en France, en Angleterre ou aux États-Unis avec un autre Gabonais originaire du Nord (Fang) alors que moi je suis du Sud-Est (Obamba) ? Et on dit Gabon d’abord ! »

Kafir « Si Ali est fâché contre une certaine France de gauche, ce n’est pas la peine d’embarquer tout le Gabon, tout un peuple dans cette ténébreuse affaire. Surtout qu’Ali est totalement illégitime. Ses caprices personnels ne doivent pas entraîner tout un pays dans une aventure ‘abracadabrantesque’. »

Mark « Oui, il a toutes les raisons du monde d’être fâché! C’est cette même France qui s’est dite amie du Gabon pendant plus de 100 ans, mais qui n’a même pas encouragé nos dirigeants à en faire mieux pour les populations du Gabon…Tu as regardé le film la France afric ? Tu as écouté les discours de Degaule et de Leon Mba? »

Oyambo « Depuis nos indépendances le Gabon a t’il évolué avec la France et sa francophonie ? Économie? Toujours extravertie et uniquement productrice et exportatrice de nos matières premières brutes, vers la métropole. Démocratie? La France de Mitterrand nous a fait miroiter la démocratie, puis s’est vite rendue à l’évidence que le pillage et les bisbilles avec des dirigeants africains valaient mieux qu’un simple discours moralisateur d’une fausse démocratie imposée.
La France a t’elle toujours voulu réellement notre développement? Assurément NON.
Je ne dis pas ici que les anglo-saxons soient drapés de vertu, mais l’expérience mondiale nous montre que ce sont des pragmatiques, des investisseurs réels.
Il est temps de tenter une nouvelle expérience. Ce serait une erreur que de rester accrochés aux lambeaux d’une francophonie moribonde et ronronnante. Le monde qui bouge pour être trivial est anglo-saxon. »

Jujba « Le Burundi a demandé lui aussi l’entrée dans le Commonwealth et il n’est pas exclu que l’ex-Zaïre en fasse autant. L’Afrique doit désormais voir où se trouvent ses intérêts au lieu de s’accrocher aux vieilles habitudes qui ne nous apportent rien. Le français c’est juste la tchatche, coté développement zéro pointé. Quel pays la France a déjà développé sur cette terre ? Réponse : zéro. »

Et c’est ni lire ni écrire qui apporte la conclusion : « Pourquoi parle-t-on français au Gabon ? Pour se comprendre d’une région à l’autre. Pourquoi devrions-nous apprendre, en plus, l’anglais, Pour parler avec le monde et nous faire comprendre de lui. Clair, net, précis. Tout le reste n’est que littérature. BiliéBiNzé [le porte-parole de la présidence] ne dit pas qu’on va arrêter de parler français, il parle de bilinguisme. Parler 2 langues, ou plutôt 3 pour la plupart d’entre nous, ne ferait de mal à personne. »

> Les italiques dans les commentaires sont de la rédaction.

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L’ex-président de la Miviludes débordé par la prolifération des « sectes » et des médecines douces

Coup de blues pour Georges Fenech : malgré tout l’arsenal mis en place contre les “sectes”, le “phénomène” ne cesse de croître…
Concept : JL ML.

« Malgré tout ce que nous faisons, le combat est loin d’être gagné, si tant est qu’il puisse être gagné, a déclaré Georges Fenech, ancien président de la Miviludes (2008-2012), lors de son audition par la Commission d’enquête sur les mouvements à caractère sectaire en lien avec la santé, le 30 octobre 2012.

“Malgré tout ce que nous avons engagé, le problème reste entier. Au lieu de régresser, même, ce phénomène est en pleine expansion : je n’ai pas de statistiques mais j’estime de 12 à 13 millions le nombre de Français qui ont été victimes à un moment ou à un autre de dérives sectaires. Or, nous avons tous les moyens pour une lutte efficace, un arsenal juridique complet, unique au monde. »

Et de citer tous les outils dont la France dispose en différents domaines : dans le droit commun, en droit pénal, dans le code de santé publique, un organisme interministériel ad hoc (la Miviludes), une loi spécifique (loi About-Picard), une loi sur les psychothérapeutes, un groupe d’appui technique pour contrôler les médecines non conventionnelles, des formations d’élus, d’administratifs, de magistrats et d’avocats sur les dérives sectaires, une police spécialisée (la Caimades), des associations subventionnées (Unadfi, CCMM…), etc.

« Je crois qu’il y a des blocages et des tabous », a-t-il laissé entendre, reprochant la lenteur ou l’inertie de certaines administrations (ministère de la santé, conseil de l’ordre des médecins…).

Devant les sénateurs, il a réitéré son souhait que les rapports de la Miviludes puissent bénéficier de « l’immunité » : « Si on ne peut plus citer les groupes sans être poursuivi en justice, c’est l’existence même de la Miviludes qui serait remise en cause »…

> “13 millions de Français victimes de dérives sectaires” : cette estimation est totalement surréaliste. Au cours de son audition, M. Fenech a reconnu ne pas avoir d’éléments statistiques. Pour justifier malgré cela l’ampleur des moyens qu’il mobilise pour sa politique discriminatoire, il s’appuie généralement sur un sondage qu’il avait fait lui-même réaliser en 2011 par Ipsos. L’étude avait soutenu que 20% des Français connaissent dans leur entourage au moins une victime des dérives sectaires. “On peut donc estimer entre 12 et 13 millions le nombre de Français qui ont été victimes d’un charlatan ou d’un gourou thérapeutique”, a conclu Georges Fenech… Si toutes les politiques du pays étaient construites sur ce type de raccourci…

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« L’autoguérison accompagnée », un concept novateur pour la médecine du 3e millénaire

Daniel Kieffer, président de la Fenahman.
Photo : Jean-Luc Martin-Lagardette.

« Combattre la maladie, ce que fait la médecine allopathique, ce n’est pas la même chose que de s’occuper de la santé, comme le font les naturopathes, soutient Daniel Kieffer, président de la Fédération française de naturopathie (Fenahman). Nous n’opposons pas un remède à un mal, nous cherchons à renforcer la vitalité propre de l’individu, à restaurer son homéostasie (1). D’où notre investissement, également, pour la prévention primaire active, dans notre rôle d’éducateurs de santé, en amont même de la maladie. »

Intervenant le 27 octobre dernier à Paris au colloque sur le rôle et les enjeux de l’Écomédecine, Daniel Kieffer a précisé que la naturopathie moderne, dont les racines remontent à Hippocrate, le père de la médecine, a été redécouverte il y a 115 ans aux États-Unis. Et qu’elle s’est depuis fortement professionnalisée. En près de 20 ans, les cursus dispensés dans les écoles (une quinzaine au total) sont passés de 800 heures à 1 600 heures (4 400 heures en crédit européen, selon les accords de Bologne qui permettent de prendre en compte le travail personnel des élèves). Avec beaucoup de pratique clinique, une forte déontologie et le serment. Un cinquième des étudiants viennent des milieux médicaux et paramédicaux ».

Les approches dans ce domaine étant multiples et diverses, se pose la question de leur validité. Le gouvernement veut faire croire qu’elles sont des « portes d’entrée pour les groupes à caractère sectaire sectaire ». Un processus d’analyse de ces disciplines non conventionnelles a commencé, sous la responsabilité de la direction générale de la santé. Aujourd’hui, seules trois évaluations ont été conduites par le Groupe d’appui technique sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (GATPNCVT), sur les 400 pratiques recensées.

Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain

Nicole Reilkoff ND Naturopathie, par Aok Palad CC BY 2.0

Nicole Reilkoff ND Naturopathie, par Aok Palad CC BY 2.0

La méthode est-elle la bonne ? Au sein de ce groupe d’appui ne figurent que des représentants de la médecine académique, donc étant juges et parties dans la controverse “médecine conventionnelle/médecine non conventionnelle”, et des administrations ou des institutions de « police », comme la Miviludes, l’Ordre des médecins, le ministère de la justice et l’Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique).

Il est vrai que certaines pratiques peuvent être étonnantes aux yeux du public. Les magnétiseurs, par exemple, ou les chamans, très à la mode aujourd’hui. Des dérives peuvent exister, comme dans la plupart des métiers. « Mais il ne faudrait pas non plus jeter le bébé avec l’eau du bain, avertit Jean-Pierre Guillaume, médecin ostéopathe. Beaucoup de ces pratiques ont de vrais résultats. La science devrait en tenir compte et les regarder avec une certaine bienveillance ».

Des  cliniques privées pluridisciplinaires

« En outre, ajoute D. Kieffer, l’évaluation des médecines non conventionnelles ne peut se faire dans le même cadre méthodologique que la médecine classique. Si on peut comparer les médicaments et les plantes selon des protocoles semblables ou proches, on ne peut étudier les approches naturopathiques de la même manière. On ne peut pas tester la prévention « en double aveugle » ! Il faudrait, par exemple, confier ces évaluations à des spécialistes opérant avec des échelles du bien-être. Il faudrait tenir compte des effets de ces méthodes sur le sommeil, la digestion, le moral, la résistance aux maladies en hiver, l’économie en consultations et en produits médicaux, etc.

« Plus le malade est actif et responsable de sa santé, moins on a besoin de médecins. La personne qui s’implique dans sa santé a davantage besoin d’accompagnants, qui encouragent ses capacités d’autoguérison», pense le président de la Fenahman. Qui ajoute : « Nous nous plaçons en partenaires complémentaires de la médecine classique, non en opposants ni en remplaçants. Dans cette optique, des cliniques privées pluridisciplinaires commencent à apparaître en France : c’est une des  voies de l’avenir. »

(1) Capacité d’un organisme à maintenir l’équilibre de ses constantes biologiques.

> Un exemple de centre de ressources multidisciplinaires, celui d’Aix-en-Provence, premier centre d’accompagnement thérapeutique consacré aux patients atteints de cancer et leur entourage, qui fête sa première année d’existence.

> L’enregistrement des conférences sera disponible sur le site difproductions.

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La guerre contre les médecines douces s’intensifie

Blisko - audition - sénat

Cliquez sur l’image pour accéder à la vidéo.

Bien que, selon l’OMS, 70% des Français ont eu recours à une médecine complémentaire, les médecines douces sont dans le collimateur des pouvoirs publics. Ceux-ci les suspectent d’être des « portes d’entrée pour les mouvements à caractère sectaire » et pour des « gourous » mus par l’appât du gain et la « volonté d’emprise ».

Bien que l’arsenal législatif et réglementaire soit en France très fourni sur la question des « dérives sectaires », explique Serge Blisko, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), quelques « petites béances demeurent où s’engouffrent les charlatans ». Il faut donc renforcer le dispositif par de nouvelles mesures juridiques ou opérationnelles.

Médecines douces, centres de bien-être : encadrement et interdictions en vue

secrétaire général, Hervé Machi, de la MiviludesEn voici les principales, telles que proposées lors de la première audition de la commission d’enquête par le président et le secrétaire général, Hervé Machi, de la Miviludes. Pour lutter contre la « prolifération » des médecines douces :

– Il faut renforcer les moyens du Groupe d’appui technique sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (Gatpncvt) du ministère de la santé. Cet outil, créé par l’arrêté du 3 février 2009, n’a donné que 5 avis sur seulement une dizaine de pratiques évaluées depuis sa création.

– Interdire par décret les pratiques à risque.

– Étendre le pouvoir des agences régionales de santé (ARS) pour mieux contrôler les professions de santé et médico-sociales pour repérer les recours à des méthodes non éprouvées scientifiquement chez les praticiens : « Il faut que les ARS puissent se rendre dans les cabinets des médecins et proposer des interdictions. » Et qu’elles puissent inspecter les pseudo-thérapies qui échappent actuellement à tous les services de l’État.

– Contrôler les centres de bien-être. Aujourd’hui, n’importe qui, sans aucun diplôme, peut créer un tel centre.

– Renforcer la protection des titres « université » et « institut », ainsi que des pouvoirs des rectorats sur les formations diplômantes. La création de centres de formation en santé qui n’ont pas fait l’objet d’un agrément ou d’un enregistrement, ou des centres de santé et bien-être, non contrôlés, devra être interdite.

– Pour empêcher « l’infiltration » des méthodes alternatives à l’hôpital, offrir à celui-ci la possibilité de saisir en urgence l’avis de l’ARS sur toute proposition de méthode non conventionnelle.

– Combler le vide juridique permettant à un médecin radié par le Conseil de l’ordre de conserver son titre de « docteur en médecine » pour qu’il ne puisse plus l’utiliser.

– Faire en sorte que les médecins radiés ne puissent plus exercer nulle part dans l’Union européenne.

– En justice, créer une circonstance aggravante dans chaque infraction en cas de « contexte sectaire ». Créer une nouvelle référence dans le code Natinf du ministère de la justice (qui permet de caractériser chaque infraction) dans le droit commun. Cela permettra en même temps de faire mieux apparaître les délits à caractère sectaire qui sont aujourd’hui « très difficiles à caractériser ».

– La « sorte d’immunité » dont bénéficient les rapports de la Miviludes ne s’applique pas sur le web où un droit de réponse est exigible par la loi. Il faut un texte spécifique, centralisé, sur les dérives sectaires, dans lequel serait inscrite expressément l’immunité pour toutes les communications de la Miviludes.

– La Miviludes a déjà demandé aux services de la gendarmerie spécialisés dans la cybercriminalité de contrôler sur Internet les messages apocalyptiques en relation avec la fin du monde annoncée pour décembre 2012. Il faudra étendre cette veille à toute proposition thérapeutique non conventionnelle pour signaler les dangereuses sur le site du ministère de la santé.

– Renforcer l’action avec le ministère du budget et les services fiscaux pour dépister les flux financiers qui circulent, généralement réglés en espèces et sans facture, demandés pour ces traitements et produits non conventionnels. Hervé Machi : « C’est d’abord par une action sur les finances que nous parviendrons à mettre un terme à ces différents phénomènes qui, par certains côtés, ressemblent beaucoup à une action mafieuse ».

– Inviter les agences régionales de santé (ARS) à plus détecter puis signaler les cas d’exercice illégal de la médecine. Les inviter à plus « écouter » la Miviludes.

La circulaire du 23 juillet 2010 relative au renforcement de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées et des personnes handicapées annonce la mise en place d’un correspondant « dérives sectaires » au sein des agences régionales de santé. Il faut, d’une part, généraliser cette mise en place jugée encore trop parcimonieuse et, d’autre part, publier la liste de ces référents.

La commission d’enquête

La réunion constitutive de la commission d’enquête sur l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé s’est tenue le 10 octobre 2012. Présidée par Alain Milon (UMP – Vaucluse), le sénateur Jacques Mézard (RDSE – Cantal) en est le rapporteur.
Motif : « Le développement de pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique sans fondement scientifique ou encore de prises en charge psychologiques hors du cadre psychothérapeutique pose aujourd’hui une réelle question de santé publique encore mal connue, qu’il importe d’évaluer. Au-delà du risque pour la santé, toutes ces pratiques ne sont pas sectaires, mais elles sont une véritable porte d’entrée pour les mouvements sectaires. »
La première audition de la commission, qui a eu lieu le 24 octobre dernier, a concerné la Miviludes.

> La volonté de mettre de l’ordre dans le foisonnement des méthodes thérapeutiques non conventionnelles est louable. Certaines peuvent effectivement servir de couverture à des individus mal intentionnés. Mais non la plupart d’entre elles, comme veulent nous le faire croire les pouvoirs publics.

Généralement, ces approches répondent au désarroi des gens confrontés aux limites et dérives de la médecine « officielle ». Elles sont conduites par des personnes sensibles et honnêtes comme dans n’importe quel autre secteur d’activité.

La diabolisation dont elles sont l’objet dessert la cause de la médecine conventionnelle et renforce le sentiment de défiance des Français envers elle.

En outre, la question de l’évaluation de ces méthodes nous semble très mal posée. Parce que ceux qui les évaluent sont les mêmes qui ont intérêt à les repousser pour préserver leur monopole et leurs prérogatives.

C’est très ennuyeux, pour la crédibilité de sa politique, que le président de la Miviludes soit lui-même un médecin, donc un défenseur du paradigme actuel de la médecine fondé sur le matérialisme et le mécanisme. Il y a de toute évidence un conflit d’intérêt. En effet, la « médecine basée sur les preuves scientifiques » (EBM, Evidence Based Medecine), sur laquelle s’appuient la Miviludes et les autorités sanitaires, est impuissante à aborder l’individu tant dans sa globalité que dans son unicité. C’est pourtant selon ses seuls critères qu’est estimée la validité des différentes médecines douces. Il faudra bien que nos autorités s’ouvrent à d’autres paradigmes, sous peine d’entretenir un système de santé lui-même producteur de souffrances continues et incurables.


Populariser les “biens communs” pour sortir de la crise

Aperçu de l'affiche de sensibilisation au logiciel libre pour l'éducation. Crédit Antoine Bardelli. Source Wikimedia Commons

Aaffiche de sensibilisation au logiciel libre pour l’éducation. Crédit Antoine Bardelli. Source Wikimedia Commons

Notre  monde secoué de crises ne peut se réduire à une lecture binaire :  le marché contre l’État. D’autres manières de penser le développement existent, plus respectueuses des humains et de la planète, plus créatives que celles mises en œuvre par nos structures représentatives, et plus coopératives que compétitives. Ces autres manières passent  notamment par la promotion, la diversification et la défense des biens  communs.
Tel est le crédo de l’association Vecam (Réflexion et action pour l’internet citoyen), créée en 1995, qui lance un « Appel pour la constitution d’un réseau francophone autour des biens communs ».

Valérie Peugeot Vecam

Valérie Peugeot, présidente de Vecam.

Les biens communs, ce sont les ressources que l’on souhaite partager et  promouvoir, que celles-ci soient naturelles (une forêt, une rivière, la  biosphère), matérielles (machine-outil, imprimante) ou immatérielle  (connaissance, logiciel, ADN d’une plante ou d’un animal). Il s’agit  aussi des formes de gouvernance associées à ces ressources, qui vont  permettre leur partage, leur circulation ou leur protection. C’est une  approche alternative de la gestion de biens et de services, qui bouscule  le modèle économique dominant basé sur la propriété.
Vecam souhaite « donner plus de cohérence et de visibilité au thème des communs et le faire rentrer dans le champ politique ». A  son initiative, un réseau des initiatives francophones sur les communs  et des personnes qui les portent s’est constitué. Une première rencontre a eu lieu le 26 septembre 2012 dans les locaux de la Fonda à Paris.

Un mouvement international de « commoners »

Beaucoup  de personnes, de groupes et de réseaux travaillent chacun à leur  manière et dans leur domaine autour de la question de ces “communs”.  L’essor d’internet a été une formidable opportunité pour ces acteurs, qui peuvent désormais se fédérer en quelques clics. L’encyclopédie en ligne Wikipédia est sans doute l’un des plus bels exemples de partage d’un bien commun, le savoir, réalisé de toutes pièces par les citoyens (voir notre encadré). Une autre initiative, comme Open Source Ecology (OSE), réseau de fermiers, d’ingénieurs et de promoteurs du bien commun, travaille à la production d’un kit de démarrage d’une nouvelle civilisation, grâce à  plateforme technologique ouverte qui permet la production aisée des 50 machines industrielles nécessaires pour construire une petite  civilisation avec tout le confort moderne. Des groupes, partout dans le monde, développent des plans sous licence libre et construisent des prototypes qui font partie du bien commun.
Un  mouvement international des promoteurs des biens communs, ou «  commoners » en anglais, est en construction depuis quelque temps. Une  première rencontre internationale s’est tenue en novembre 2010 à Berlin.  Une seconde est prévue, toujours à Berlin, en mai 2013.
Ces  rencontres ont pour objectif à la fois de mettre en réseau ces  différents acteurs et de penser les questions théoriques auxquelles les  biens communs sont confrontés : passage du local au mondial, modèles  économiques des biens communs, formes de régulation juridique, sociale  et politique, relations avec les puissances publiques ou le marché…

La pensée d’Elinor Ostrom

Elinor Ostrom

Elinor Ostrom. © Holger Motzkau 2010, Wikipedia/Wikimedia Commons (cc-by-sa-3.0)

Vecam  travaille depuis plusieurs années autour de ces questions, notamment à  travers des publications (les livres “Pouvoir Savoir : Le développement  face aux biens communs de l’information et à la propriété  intellectuelle” et “Libres savoirs : Les biens communs de la  connaissance – produire collectivement, partager et diffuser les  connaissances au XXIe siècle”, des rencontres en France et au cours des  forums sociaux mondiaux, et la mise en place d’outils de mutualisation  comme les plateformes bienscommuns.org et remixthecommons.org.
« Notre  association est constituée de cinq bénévoles permanents et du réseau,  explique sa présidente Valérie Peugeot. Au départ, nous étions plutôt  orientés vers l’entreprenariat social. Aujourd’hui, nous sommes  recentrés sur les questions liées aux nouvelles technologies de  propriété intellectuelle et de vie privée, qui sont très structurantes  dans les changements sociaux. Nous avons travaillé tout particulièrement  sur la pensée d’Elinor Ostrom, chercheure américaine en sciences politiques qui travaillait [elle est décédée le 12 juin 2012, ndlr] sur les Communs et qui reçut le prix Nobel d’économie en 2009 ».

La culture du Libre comme mouvement de fond

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La carte conceptuelle du logiciel libre. Illustration René Mérou, Wikimedia Commons

« On  peut citer ainsi le mouvement des logiciels libres ; celui des scientifiques défendant l’accès libre aux publications de recherche ;  les paysans opposés à la mainmise sur les semences ; les associations de  malades œuvrant pour la prééminence du droit à la santé sur les brevets  de médicaments ; les bibliothécaires partisans du mouvement pour  l’accès libre à la connaissance ; les auteurs et interprètes qui  décident de placer leurs travaux sous le régime des « creative  commons » ; les rédacteurs de projets collectifs qui construisent des  documents partagés sous un régime de propriété ouvert, garantissant la  non appropriation privée, à l’image de Wikipédia ou de Music Brainz ; ce  sont même des organismes publics qui partagent leurs données pour des  usages libres, commela BBC pour la musique et les vidéos, ou PBS le  grand réseau de radio public des Etats-Unis. Avec l’internet, cette  notion des Communs de la connaissance connaît à la fois un profond  intérêt scientifique et pratique, mais voit aussi un nouveau terrain  d’expérimentation. »
Hervé Le Crosnier, Vecam.

Anita Moorjani revient d’un cancer et d’un coma avec une «nouvelle compréhension» de la vie

Anita Moorjani interviewée par Lilou Macé. Cliquer sur l’icone “Sous-titres” au bas de l’écran, quand vous aurez accédé à la vidéo, pour avoir la traduction française.

Anita Moorjani, une indienne vivant à Hong Kong, aurait dû mourir d’un cancer lymphatique au stade terminal en 2006. Elle est tombée dans le coma, ses organes cessant de fonctionner les uns après les autres. Les médecins ont annoncé à sa famille qu’il ne lui restait que quelques heures à vivre.

Or, pendant ce temps là, elle vivait une intense expérience de l’autre côté du voile, absorbée dans un sentiment d’amour total. Elle atteint alors une clarté et une compréhension immédiate de ce qu’est réellement la vie, des raisons de sa maladie, de la puissance et des capacités stupéfiantes dont nous sommes dotés, nous les êtres humains.

Après avoir choisi de revenir (voir encadré), elle a très rapidement guéri de son cancer. Elle a adopté une nouvelle attitude face à la vie, la vivant joyeusement et sereinement, dispensant de l’amour autour d’elle. Elle dit qu’elle se sent guidée par des êtres de Lumière et ne connait plus la peur parce qu’elle a réalisé que tout n’est qu’illusion et que la seule réalité est l’amour.

Elle dispense aujourd’hui une forme d’enseignement sur la vie au travers de conférences, de vidéos et d’un livre qu’elle a écrit « Mourir pour être moi ».

Elle est interviewée pour la seconde fois par Lilou Macé (voir encadré), cette fois-ci en présentiel, le précédent entretien (voir en fin d’article) ayant eu lieu par Skype.

Le phénomène Lilou Macé

Lilou Macé se dit « auteure, journaliste du bien-être et de l’éveil ». Sa webTV est devenue un phénomène sur Youtube avec plus de 5 millions de vidéos vues, dont 400 000 vidéos vues par mois et 1200 témoignages enregistrés. Elle  a démarré début 2011 une tournée d’interviews télévisée d’un an à travers les États-Unis et le Canada appelée “Lilou’s Juicy Living Tour”. Elle vient de publier son premier livre “J’ai perdu mon job et ça me plait” aux Editions Trédaniel.

Extrait de la précédente interview d’Anita

« Pendant ce temps, je dérivais entre perte et reprise de connaissance, je pouvais réellement sentir que mon esprit quittait mon corps. J’ai vu et entendu les conversations entre mon mari et les médecins. Elles avaient lieu à l’extérieur de ma chambre, à une douzaine de mètres, dans le couloir. Plus tard, j’ai été en mesure de vérifier cette conversation auprès de mon mari. Ce qui lui a occasionné un choc.

Une autre dimension. Je suis vraiment “passée de l’autre côté” vers une autre dimension, j’ai été absorbée dans un sentiment d’amour total. J’ai de plus très clairement ressenti la raison pour laquelle j’avais le cancer, pourquoi en premier lieu, j’étais venue dans cette vie, quel rôle chaque membre de ma famille jouait dans ma vie, dans le grand plan des évènements et, plus généralement, comment fonctionne la vie. La clarté de cette compréhension que j’ai atteinte dans cet état est  pratiquement indescriptible. (…) J’étais dans un “endroit” où je comprenais qu’il existe bien autre chose que ce que nous sommes capables de concevoir dans notre monde à trois dimensions. J’ai réalisé à quel point la vie est un cadeau, que j’étais environnée d’êtres spirituels aimants, toujours proches de moi alors que je l’ignorais.

Quantité d’amour écrasante. « La quantité d’amour que je ressentais était écrasante. Dans cette optique, je savais à quel point je suis puissante. J’ai vu les capacités stupéfiantes que nous, les humains, possédons au cours  d’une vie physique. J’ai découvert que mon destin allait maintenant être de vivre le “Paradis sur Terre”, en utilisant cette nouvelle compréhension. J’allais aussi partager ce savoir avec d’autres personnes. J’avais toutefois le choix entre retourner à la vie ou aller vers la mort. On m’a fait comprendre que ce n’était pas l’heure, mais que j’avais quand même le choix. Si je choisissais la mort, je n’allais pas vivre les nombreux cadeaux que le reste de ma vie avait encore en réserve. J’ai communiqué que je ne désirais pas retourner dans ce corps malade. En effet, il était très, très atteint et les organes avaient cessé de fonctionner. On m’a alors fait comprendre que si je choisissais la vie, mon corps allait guérir très rapidement. J’allais voir la différence non pas sur des mois ou des semaines, mais en quelques jours ».

Les maladies démarrent à un niveau énergétique. « On m’a montré que les maladies démarrent à un niveau énergétique avant de devenir physiques. Si je choisissais d’aller vers la vie, le cancer allait disparaitre de mon énergie et mon corps physique allait récupérer très rapidement. J’ai alors compris que  lorsque les personnes ont des traitements médicaux contre les maladies, ceux-ci éliminent la maladie du corps uniquement, mais pas de l’énergie, donc la maladie revient. J’ai réalisé que si je revenais, ce serait avec une énergie très saine. Ensuite, le corps physique allait très rapidement et définitivement s’aligner sur le niveau de l’état énergétique. On m’a fait savoir que ceci est valable pour tout et pas seulement l’état physique, mais aussi l’état psychologique, etc. On m’a “montré” que tout ce qui se passe dans nos vies dépend de cette énergie qui nous enveloppe, nous environne et est créée par nous. Rien n’est immuable, nous créons notre environnement, notre état, etc. En fonction de l’état de cette “énergie”. (…) On m’a fait sentir que j’allais avoir des “preuves” de première main si je retournais dans mon corps.

J’ai dérivé entre deux mondes. « Je sais que j’ai dérivé entre deux mondes, entrant et sortant, mais chaque fois que je me retrouvais dans “l’au-delà”, on me montrait plus de scènes, qui dévoilaient combien ma vie avait touché toutes les personnes qui en faisaient partie. C’était un peu comme une tapisserie montrant comment j’avais influencé la vie de tous les gens autour de moi.
« Puis, j’ai commencé à me rétablir rapidement. (…) J’ai pris ma décision. Alors que je commençais à me réveiller (j’étais dans un état confus à ce moment-là, car j’étais incapable de savoir de quel côté du voile je me trouvais), les médecins se sont précipités dans la chambre, arborant un grand sourire. Ils ont annoncé à ma famille : « Bonne nouvelle, nous avons de bons résultats et ses organes fonctionnent, nous n’arrivons pas à y croire ! Car son corps paraissait vraiment avoir cessé de fonctionner ! »

> La précédente interview d’Anita Moorjani par Lilou Macé sur Skype.

> Les intertitres en gras dans le témoignage d’Anita sont de la rédaction.

Dopage – Tour de France : Les journalistes invités à «parler»

« Parlez ! Racontez ce que vous saviez et qu’on vous empêchait de dire. » Telle est l’injonction adressée par l’Union syndicale des journalistes (USJ) CFDT aux confrères journalistes à l’occasion de la présentation du Tour de France cycliste 2013, le 100e de la série.

Dans un communiqué publié le mercredi 24 octobre 2012, le syndicat s’interroge : « Comment les journalistes qui suivaient le Tour ont-ils été dupés pendant neuf éditions gagnées par des tricheurs : Armstrong (1999 à 2005), Landis (2006), Contador (2010), tous trois déclassés ? En fait, une part des collègues qui suivaient le Tour connaissaient les combines au moins partiellement. Mais s’ils parlaient, ou s’ils osaient poser une question dérangeante, ils étaient black-listés, interdits d’épreuves ».

Le “milieu” du cyclisme avait assuré que cela ne recommencerait pas après l’affaire Festina en 1998 : « Apprendra-t-on dans 10 ans que le dernier vainqueur du Tour s’est dopé ? Et le prochain ? »

Pour l’USJ-CFDT, la législation sur la protection des sources d’information des journalistes et la pratique qui en découle ne facilitent pas le travail d’investigation : « Notre pays a été condamné par la Cour européenne des droits de l’homme, le 28 juin 2012, huit ans après les perquisitions dans les locaux de deux journaux et aux domiciles de cinq journalistes français, qui enquêtaient sur le dopage dans le cyclisme. Cette législation française doit être modifiée », conclut-il.

D. Epelbaum (ODI) : « Le droit à l’erreur du journaliste est indissociable de son obligation à la corriger »

– Jean-Luc Martin-Lagardette.- Pourquoi la création de l’ODI aujourd’hui ?

Didier Epelbaum.- La confiance du public envers les médias reste dégradée depuis quelques années. La défiance est grande particulièrement sur deux points : le manque d’exactitude et de vérification des informations ; les conflits d’intérêt supposés, la dépendance envers les pouvoirs, notamment politique. Je devais déjà y faire face il y a plus de dix ans, quand j’étais médiateur à France 2. C’est grave pour l’image de la profession dont beaucoup de membres veulent que ça bouge.

Lors des Etats généraux de la presse écrite, la création d’une instance déontologique, associée à un projet de charte, avait été proposée mais refusée, syndicats et éditeurs s’en renvoyant la responsabilité les uns sur les autres.

L’Association de préfiguration d’un conseil de presse (APCP), dont je suis membre, voulant avancer, a repris l’idée d’un observatoire déontologique et l’a créé ce 2 octobre 2012. Ouvert à tous, il comprend une quinzaine d’organismes : professionnels des médias, médiateurs, société civile, individus.

– Il existe déjà une instance de régulation pour les médias audiovisuels, le CSA.

– Avant la création de l’observatoire, l’APCP a dialogué, à sa demande, avec Rachid Ahrab, chargé de la déontologie au CSA. Mais ce dernier n’a pas souhaité donner suite à ces contacts. La déontologie n’est qu’une parmi les très nombreuses missions du Conseil, son action dans ce domaine est probablement “suffisante” dans les limites de sa définition qui est celle d’une administration indépendante chargée de contrôler l’application de la loi, de sa composition et de son mode de désignation. Certains diront que le CSA en fait trop : le syndicat majoritaire des journalistes, le  syndicat national des journalistes (SNJ), lui, conteste carrément cette “prérogative” déontologique.

L’autorégulation ou la corégulation, les observatoires de la déontologie ou les conseils de presse sont des mécanismes différents qui placent le journalisme au centre de l’examen et de la critique de son propre travail, éventuellement en concertation avec des représentants du public. L’ODI, par exemple, n’est pas là pour sanctionner mais pour analyser les défauts du système et trouver des pistes pour restaurer la confiance.

Didier Epelbaum a longtemps été journaliste de télévision (à Antenne2, tout d’abord, puis comme correspondant permanent de France 2 en Israël). Auteur de plusieurs ouvrages (sur le conflit du Proche-Orient, sur le nazi Aloys Brüner), il a passé sa thèse de doctorat en histoire. Il a été médiateur à France 2 et a enseigné à l’école de journalisme de Sciences-Po.

– En quoi la déontologie est-elle importante ?

– Son absence conduit à la défiance du public, des publics, pour lesquels nous travaillons. C’est important de savoir s’ils sont satisfaits ou non. Ce n’est pas toujours bien compris dans les médias. Beaucoup de journalistes considèrent qu’ils sont des professionnels, qu’ils font pour le mieux, selon leur conscience, qu’ils ne doivent pas être influencés par les public.

Je crois au contraire qu’il est bon que le public s’exprime et que les journalistes l’écoutent : ils en tireront finalement bénéfice.

– Mais la charte du SNJ dit qu’en matière d’« honneur professionnel et de déontologie », les journalistes ne reconnaissent que la « juridiction de leurs pairs »…

– C’est le seul point obsolète de ce texte. Il est d’ailleurs dépassé. Lors de son dernier congrès, le syndicat a voté une résolution en faveur de la création d’une instance déontologique ouverte au public. La première publication de cette charte, en 1918, était assortie d’un mode d’emploi indiquant que le SNJ espérait devenir un ordre professionnel, à l’instar du Conseil de l’ordre des avocats. C’est à cela que renvoyait la « juridiction des pairs ».

Il y a une contradiction dans ce texte, car les journalistes respectent aussi d’autres juridictions, celle du tribunal, par exemple, en matière de diffamation…

Associer aujourd’hui la société civile à la réflexion déontologique journalistique est un geste fort susceptible d’aider à la reconquête de la confiance du public. Cela prendra sans doute du temps car le syndicat associe la création d’une telle instance à deux préalables : annexion de la charte à la convention collective et reconnaissance juridique des société de rédacteurs.

– Quel bilan faites-vous de votre fonction de médiateur ?

– La fonction n’a pas trop trouvé la faveur des directions des médias. C’est plus solide dans le service public. L’ancien président de France Télévisions Patrick de Carolis avait supprimé l’émission du médiateur : une nouvelle émission est en projet.

Il y a toujours des résistances face à cette fonction : les journalistes sont partagés. Beaucoup ne comprennent pas bien quel est son rôle, ils n’apprécient pas d’être remis en cause de l’intérieur. La médiation n’est pas vraiment entrée dans les mœurs.

– C’est mieux dans d’autres pays ?

– Il y a une cinquantaine de médiateurs aux États-Unis, par exemple. Les journaux les plus sérieux ont tous leur médiateur. Le premier à s’être dit prêt à rendre des comptes au public, le Washington Post, a créé un tel poste parce que la crédibilité était sa priorité. Il l’a fait par intérêt, non par idéologie.

– On parle de « dérives journalistiques », mais, en fait, le journaliste n’est qu’un salarié, qui dépend donc de son employeur…

– Au sein de l’Observatoire, nous avons un groupe de travail sur les conditions de production de l’information. Ce sont souvent les mauvaises conditions de travail qui sont à l’origine des dérives. Le journaliste ne dispose pas toujours du temps nécessaire pour approfondir ni même vérifier ses informations : il doit produire de plus en plus vite. Si ça casse, la hiérarchie n’est pas mise en cause. Et le journaliste paie les pots cassés. C’est ce qui s’est passé avec l’affaire Florence Schaal. C’est toute la chaîne de fabrication qui est en cause. Il faut responsabiliser les dirigeants.

– Vous avez aussi un atelier consacré aux bonnes pratiques. Un exemple ?

– La correction des erreurs et sa publicité. Ainsi, France 2 avait fait un sujet sur les élections vénézuéliennes bourré d’erreurs le 3 octobre dernier. Six jours plus tard, le journaliste avait reconnu ses erreurs à l’antenne et les avait rectifiées. Ce que font facilement les journaux américains. En France, c’est peu pratiqué. Pourtant, le droit à l’erreur est indissociable de l’obligation de la corriger.

Élie Wiesel, à propos de François Mitterrand, avait dit : « Les grands hommes commettent souvent deux erreurs : croire qu’ils ne font pas d’erreurs ; qu’ils sont moins grands quand ils les reconnaissent ». Cela s’applique aussi aux journalistes !

> L’ODI présentera son premier rapport lors des prochaines Assises internationales du journalisme à l’automne 2013. Un site Internet est en préparation. Les personnes intéressées peuvent contacter Pierre Montel, pierre.montel(arobase)snrl.fr.