Une victime collatérale de la grippe A

Une exposition itinérante de victimes du vaccin anti-hépatite B, prévue en septembre  à Paris, est annulée pour cause d’inadaptation avec la période actuelle de pandémie.

Le buste de Patricia Gouy, tel que présenté lors de l´exposition itinérante.
Photo : JL ML.

Après avoir présenté ses tableaux dans différentes villes de France et en Belgique, l’exposition itinérante « Face au silence la création », qui présente des œuvres et des témoignages de malades après le vaccin anti-hépatite B, s’est vue refuser l’accès du Centre d’animation Arras (Paris 5e). Motif : « Compte tenu de la période actuelle (pandémie de grippe), cette exposition serait inadaptée. De même, la défense et la promotion des vaccinations renvoient à l’accès pour tous aux droits sanitaires et à la défense des bonnes pratiques en matière de santé, en ce sens une telle exposition, qui ne questionne pas mais qui affirme, n’a pas sa place dans le projet de la Ligue de l’enseignement ni au sein d’un équipement public ».

Cette missive, adressé à Patricia Gouy, animatrice du Collectif Art et vaccination, est signé de Gérald Biot, directeur des centres d’animation des 5e et 19e arrondissements de Paris gérés par la Fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement.

L’exposition, qui devait avoir lieu du 14 au 18 septembre au 48 rue Lemoine (Paris 5e), est donc purement et simplement annulée. Elle avait été présentée précédemment à Saintes, Bagnoles de l’Orne, Lisieux, Angers, Lille, Namur (Belgique), Fontenay-sous-Bois, Audierne et Tours.

>> Déclaration d’intérêt : l’auteur de cet article avait été sollicité par ce collectif pour présenter à Fontenay-sous-Bois son enquête participative sur l’obligation vaccinale.

« S’écouter désamorce la polémique »

Face à ce qu’il appelle « la panne des hommes politiques », Marc Houssaye, président de la Nouvelle Arcadie, anime un réseau de “cafés citoyens”, ces « parlements du peuple » (selon le mot de Balzac évoquant les bars), où toute parole est écoutée, pour peu qu’elle ne se cache pas derrière un rôle. Avec comme ambition de « tenter d’approcher l’intérêt général ».

Marc Houssaye
DR

Ouvertures.- Comment gérez-vous l’expression des différents points de vue exprimés dans ces cafés ?

 Marc Houssaye.- Chaque conviction peut s’exprimer, quel que soit par ailleurs le parti pris ou non des individus. Nous ne refusons personne. Mais nous voulons rendre leurs lettres de noblesse aux idées, non aux étiquettes. Ce sont des citoyens qui parlent et échangent, non des représentants de telle ou telle chapelle. Il arrive, par exemple, que des élus participent. Alors, ils ne sont pas là pour avoir une tribune, mais d’abord pour écouter les autres. Et quand ils parlent, c’est en tant que citoyens, non comme personnalités politiques.

C’est indispensable pour que chacun se sente sur un pied d’égalité. C’est super quand ils jouent le jeu. Sinon, nous intervenons.

De même, nous avons eu un débat sur le foulard islamique. Des imams, des curés, des représentants d’autres confessions étaient venus. Ils ont défendu chacun leur position, mais sans prosélytisme. Ça c’est très bien passé : le fait de s’écouter désamorce la polémique.

 O.- Mais pour qu’un débat soit riche et constructif, ne faut-il pas des experts et des chiffres ?

MH.- Il arrive qu’il y ait des spécialistes dans la salle, comme lorsque nous avons abordé la loi hôpital, santé, patients et territoires. Le débat a été un peu plus poussé que d’habitude, avec plus d’informations. Mais les professionnels présents étaient mis sur un même rang que les autres. Ils n’avaient pas un rôle prépondérant. Nous ne sommes pas des lieux de conférences. Il nous arrive cependant d’aborder des questions de philosophie politique (voir ici ou ). Et nous avons beaucoup de similitudes avec la démarche des Cafés Philos, qui donnent également la parole au citoyen de la rue.

La participation de tous et l´écoute réciproque sont au moins aussi importantes que la profondeur des idées et l´enrichissement du savoir.

 Nouvelle Arcadie : fiche d’identité

– Née en 1997, à Caen (Calvados)

– Objectif : rétablir des lieux publics d´expression où tous les citoyens peuvent se retrouver pour discuter librement

– Président : Marc Houssaye, directeur d’une agence de développement internet

– Fédère 12 cafés citoyens (dont 2 en Belgique). Cinq sont en cours de constitution

– Un café citoyen est régi par une Charte garantissant la liberté d’expression

– Il est conduit par un président de séance et un animateur. Un secrétaire de séance prend les notes

– Chacun ne parle qu’avec le « bâton de parole »

– Les débats font l’objet de comptes rendus audio et écrit (internet). Parfois en vidéo pour l’analyse en interne par les animateurs

– Les personnes présentes choisissent le thème du débat suivant

– Tout le monde peut devenir animateur

O.- Cette démarche vise-t-elle des buts politiques ?

MH.- Non, sinon dans un sens large. Jacques Chirac disait : « La politique est un (dur) métier ». Nous pensons, à l’inverse, que faire de la politique est un service. Un service envers les citoyens. Nous créons les conditions d’un débat démocratique direct pour permettre l’écoute réciproque, faire émerger l’intérêt général, exprimer la société idéale. Peut-être irons-nous jusqu’à établir une sorte de grand cahier des doléances. Mais ça s’arrêtera là. Il peut y avoir des applications très concrètes, mais alors, elles proviennent d’individus qui ont décidé, suite à nos débats, d’agir par eux-mêmes. Ainsi, un « Parti pour la reconnaissance du vote blanc » (pour que les votes blancs soient comptabilisés lors des élections) a vu le jour après un débat sur le blocage des institutions. Un local/café a également été créé pour écouter les pauvres. Mais ces initiatives étaient indépendantes de notre démarche.

O.- L’avenir ?

MH.- Multiplier les créations de cafés citoyens. Nous avons des contacts au Québec et en Afrique du Nord. Fin novembre, une Semaine des cafés citoyens sera organisée à l’échelle nationale (plus la Belgique) sur un thème unique, en lien avec des structures partenaires.

Propos recueillis par Jean-Luc Martin-Lagardette

« Des épines des mathématiques aux fleurs de la poésie »

Appel à communications
La Poésie scientifique, de la gloire au déclin
Colloque international
Montréal (Canada), 15-17 septembre 2010

À la fin des Lumières, plusieurs pays européens virent s´imposer et circuler des oeuvres alliant vers et exposés scientifiques, telles que The Botanic Garden d´Erasmus Darwin (1791), rapidement traduit en français par Deleuze, Les Trois Règnes de la nature de Jacques Delille (1808), traduits en néerlandais dès 1813, ou encore Die Metamorphoze der Pflanzen de Goethe (1798).

Le succès de ces longs traités, souvent complétés par un important appareil de notes, constitue l´un des points culminants d´une tradition de poésie didactique remontant à Lucrèce ou Virgile, mais il est sans doute aussi le chant du cygne du genre.

Les acteurs de la «République des Lettres» unissaient, selon Voltaire, des compétences allant «des épines des mathématiques aux fleurs de la poésie». Ce modèle disparaît au 19e s. au profit d´une culture divisée en disciplines désormais réputées distinctes. De fait, des voix multiples vont condamner de plus en plus fréquemment l´alliance entre poésie et science.

Leopardi pose entre elles «une inimitié jurée et mortelle», Keats reproche à Newton d´avoir «détruit l´arc-en-ciel», et Poe, relayé par Baudelaire, fait du didactisme une «hérésie». En France, après 1900 et Sully Prudhomme, les efforts pour mettre en vers la science n´aboutiront souvent qu´à enrichir le catalogue des «fous littéraires».

La remise en cause de la légitimité du poème scientifique a entraîné sa dévalorisation esthétique et une certaine ignorance critique. La manière dont la poésie scientifique moderne s´est étiolée dans chaque pays à des rythmes différents reste en conséquence peu connue et n´a pas fait l´objet d´une réflexion comparatiste approfondie.

À l´initiative d´une équipe de recherche travaillant sur la poésie scientifique française, ce colloque réunira des spécialistes de différentes littératures pour essayer de dresser une cartographie de l´évolution du genre, en Europe et en Amérique du Nord, de 1750 à nos jours.

>> Les communications dureront une vingtaine de minutes. Les propositions (3500 signes max.) devront être adressées aux organisateurs avant le 10 octobre 2009 :

Hugues Marchal (Université de la Sorbonne nouvelle Paris 3 / CNRS) : marchal.hugues@wanadoo.fr

Purin d´orties : interdiction masquée ?

La guerre de l’ortie est relancée ! Le décret d’application destiné à faciliter la commercialisation des préparations naturelles peu préoccupantes, comme le purin d’ortie, texte très attendu, la complique en fait singulièrement.

Feuille d´ortie

Deux ans et demi après le vote de la loi demandant que les préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) soient exclues du champ d’application de la loi d’orientation agricole de janvier 2006, le ministère de l’agriculture a sorti le décret d’application le 25 juin dernier. Le but affiché de la loi était de permettre une simplification dans la procédure d’AMM (autorisation de mise sur le marché) des PNPP et ainsi d’en faciliter la commercialisation.

Or, malgré deux votes des députés et sénateurs (loi sur l´eau de décembre 2006 ; loi Grenelle I en janvier 2008) soutenus par le gouvernement, réaffirmant la nécessité de faciliter les procédures d’autorisation de mise sur le marché des “préparations naturelles peu préoccupantes”, ce décret renvoie à une procédure européenne inapplicable aux PNPP. Il exige dans son article 1° que les substances naturelles fassent « l’objet d’une procédure d’inscription sur la liste communautaire des substances actives en application des articles R.2253-5 et suivants et ne pas avoir fait l’objet d’une décision de refus d’inscription ».

Pour Aspro-pnpp, Association pour la promotion des produits naturels peu préoccupants, « cette procédure longue et coûteuse n´est justifiée que pour les produits de synthèse. Elle est totalement inadaptée et injustifiée pour des PNPP. De plus, le coût d´instruction de ces dossiers est tel qu´il ne peut être amorti que par un brevet alors que les PNPP, issues de savoirs populaires, sont toutes du domaine public ».

Ce décret s´appuie sur les directives européennes n° 91/414/CE et 98/34/CE pour imposer des contraintes non exigées par les autres pays européens. Tandis que nos voisins, soumis aux mêmes directives européennes, reconnaissent et classent les PNPP dans une catégorie à part, le ministère de l´agriculture français les classe comme des « phytopharmaceutiques », qualificatif juridique appliqué aux pesticides utilisés sur les cultures.

« Alors que le gouvernement prétend vouloir réduire de moitié l´usage des pesticides, dont les quantités utilisées ont augmenté de 2% en 2008, conclut l’association, ce décret est incompatible avec cet objectif : il empêche le développement des alternatives crédibles. »

 >> Faites votre purin d’ortie

 

 

Eau: 75 000 ménages pauvres aidés en 2007

Selon l´association Coalition eau, plus d’un million de personnes démunies ont du mal à régler leur facture. Mais comme elles paient, elles ne sont pas aidées.

 En France, les dépenses des ménages liées à l’eau sont faibles : elles représentent en moyenne 0,8% de leur budget, un taux stable depuis 10 ans (2,4% pour les télécommunications, 3,8% pour le gaz, l’électricité et autres combustibles).

Le taux d’impayés est aussi très bas (moins de 1% dans les services délégués). Néanmoins, un dispositif d’aide au règlement des factures impayées est indispensable pour un nombre croissant de citoyens.

En 2008, les entreprises de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) ont traité près de 33 500 dossiers en lien avec les antennes départementales du Fonds solidarité logement (FSL), contre 30 800 en 2007. Le (FSL) a été créé en 1990 pour aider les personnes démunies à faire face aux dépenses liées à leur habitation.

73 départements ont signé un accord avec les entreprises privées de distribution d’eau afin de financer pour partie l’aide versée aux ménages démunis qui ont des dettes d’eau. Le montant versé par les délégataires en 2008 est de 2,1 M€ à 33 500 ménages, auquel il faut ajouter les contributions des autres partenaires (municipalités, conseil général, régies, agences de l’eau, État, etc.). En tout, environ 75 000 ménages pauvres ont reçu environ 10 M€ en 2007, soit 1,1 pour mille des dépenses d’eau des ménages (8,6 MD€ selon l’Insee) pour couvrir pour partie leurs dépenses d’eau.

Selon Henri Smets, de l’association Coalition Eau, « les autres ménages démunis sont très nombreux, plus d’un million, et ils payent leur eau en se privant, parfois avec un certain retard car ils ont du mal. Jusqu’en 2005, une situation semblable prévalait dans le secteur de l’électricité : pas d’aide pour ceux qui honorent leur facture ! Pour corriger cette injustice, un tarif de première nécessité a été mis en place en 2005, ce qui a permis d’aider tous les usagers pauvres, ceux qui payent comme ceux qui ne parviennent pas à payer leur électricité.
En 2009, il est prévu que plus d’un million de ménages seront aidés alors que les ménages aidés auparavant n’étaient que 300 000. Le même schéma a été mis en place pour le fioul et le gaz. Ces trois secteurs consacreront en 2009 plus de 8 pour mille des dépenses d’énergie de l’ensemble des ménages pour alléger la facture des plus démunis, soit proportionnellement 5 fois plus que ce que fait le secteur de l’eau. Pour l’électricité, la mesure est financée par une petite taxe (CSPE) qui figure sur chaque facture.
Les partenaires du secteur de l’eau pourraient très certainement offrir une aide plus importante aux ménages démunis. Des discussions sont d’ailleurs en cours pour améliorer le régime actuel 
».

>> Comparaison des aides pour le paiement des dépenses d’énergie et d’eau des ménages (source H. Smets).

>> Ce que peuvent faire les élus.

 

Trois villes modèles pour une urbanisation durable

90 % de la croissance urbaine, dans les trois prochaines décennies, se concentrera dans les pays en voie de développement. Or, si l’urbanisation contribue à leur croissance économique, elle a aussi des effets pervers : contribution au changement climatique, pollution, embouteillages et croissance rapide des bidonvilles. La solidarité internationale accompagnera le mouvement par le biais notamment d’un nouveau programme de la Banque mondiale, baptisé Eco2 Cities, lancé cet été. Trois exemples à suivre.

La une de la brochure de    présentation du programme.

Des villes comme Curitiba (Brésil), Stockholm (Suède) et Yokohama (Japon) ont montré qu’elles pouvaient accroître l’utilisation des ressources tout en diminuant la pollution et les déchets inutiles. « La plupart des solutions imaginatives et pratiques utilisées par ces villes sont financièrement accessibles, génèrent de la performance économique et procurent notamment des avantages directs et indirects aux pauvres », a déclaré Hiroaki Suzuki, chef de l’équipe Eco2 Cities.

Le programme Eco2 Cities : Villes écologiques et villes économiques fait partie de la nouvelle stratégie urbaine de la Banque mondiale, qui devait être approuvée officiellement en septembre. Objectif : aider les villes à exploiter leur croissance économique tout en améliorant la qualité de vie de leurs citoyens.

Le référentiel Eco2 est conçu pour s’adapter aux conditions locales. Chaque ville participant au programme s’en servira pour tracer sa propre « voie Eco2 » en fonction de son éventail de défis et de contraintes. La Banque mondiale offrira une assistance technique sous la forme d’études de diagnostic. Ces études passeront également en revue les systèmes d’infrastructure de la ville, la forme urbaine, les politiques et les réglementations, afin de saisir des opportunités de synergies plus importantes par l’intégration et la coordination de ces éléments. L’assistance technique de la Banque encouragera également l’utilisation de la méthode du coût complet sur le cycle de vie, qui examine les coûts totaux, notamment l’épuisement des ressources et l’impact environnemental.

Eco2 : trois cas pratiques

 – Curitiba est parvenue à absorber une augmentation durable de la population de 361 000 (en 1960) à 1 797 000 habitants (en 2007), par la planification urbaine innovante, la gestion urbaine et la planification des transports. La ville dispose du taux de fréquentation des transports publics le plus élevé du Brésil (45 %), des pertes économiques liées aux embouteillages les plus faibles, et affiche des taux de pollution urbaine les plus faibles. Tout en préservant la densité urbaine et la qualité de vie, Curitiba a investi dans les grands espaces verts pour la prévention des inondations et les loisirs. Sa collecte de déchets et son programme de recyclage permettent aux pauvres d’échanger des déchets collectés en échange de titres de transport et d’aliments.

Stockholm a démontré comment la planification intégrée et concertée et la gestion peut transformer une ancienne zone industrielle située en centre-ville en un quartier attractif et écologiquement durable. Les principaux projets environnementaux et d’infrastructures ont été développés par trois agences urbaines en charge de l’eau, de l’énergie et des déchets. L’objectif a été de créer un système cyclique optimisant l’utilisation des ressources et minimisant les déchets. Par exemple, le biogaz est produit dans la station d’épuration à partir de la digestion de déchets organiques et de boue, et utilisé comme carburant dans les voitures et bus respectueux de l’environnement. Résultats : réduction de 30 % de l’utilisation d’énergie non renouvelable, réduction de 41 % de l’utilisation d’eau, et réduction de 29 % du “pouvoir de réchauffement global ” (PRG).

Yokohama a prouvé comment une approche intégrée de la gestion des déchets, conjuguée à la coopération des parties prenantes, notamment les citoyens, pouvait réduire les déchets solides de 38,7 % au cours d’une période où la population a augmenté de 170 000 personnes. La ville a réalisé des activités environnementales, éducatives et promotionnelles. Ce qui lui a permis de fermer deux incinérateurs, d’économiser 1,1 milliard de dollars et 6 millions de dollars en frais annuels de fonctionnement et de maintenance.

 Source : Banque mondiale.

La brochure sur Eco2_Cities

 

 

 

 

Les espèces nuisibles en France

Toutes les données présentées ici sont extraites du rapport « Étude sur la notion d’espèce nuisible », réalisé par Pierre Lang, député de Moselle (en juin 2009).

Putois sur une branche.

Les espèces nuisibles sont répertoriées par le ministre de l’écologie à l’échelon national. Elles comportent :

– 12 mammifères : belette, chien viverrin, fouine, lapin de garenne, martre, putois, ragondin, rat musqué, raton laveur, renard, sanglier (23 M€ d’indemnisation par an pour leurs dégâts), vison d’Amérique

– 6 oiseaux : corbeau freux, corneille noire, étourneau sansonnet, geai des chênes, pie bavarde, pigeon ramier.

La martre et la belette ont été déclassées en 2008, en raison de la difficulté que les autorités ont à « établir sans contestation possible la réalité et l’importance des dommages économiques causés par ces espèces et qui justifient leur destruction » et en raison du « nombre d’arrêtés préfectoraux annulés suites à des démarches contentieuses engagées par des associations de protection des animaux ».

Ces espèces peuvent être détruites selon certaines modalités (essentiellement piégeage et tir) par les propriétaires. Les piégeurs doivent être agréés par l’administration après une formation de 16 h et n’utiliser que des pièges homologués et déclarés.

D’autres animaux, pour être protégés, n’en sont pas moins des prédateurs. Il y a en France :

– une vingtaine d’ours qui ont mené environ 170 attaques faisant près de 200 victimes (dont 150 ovins).

– 150 loups qui ont mené environ 650 attaques faisant environ 2000 victimes (dont 1900 ovins).

– 150 lynx qui ont mené 38 attaques faisant 70 victimes.

Les médecines douces s´organisent face aux attaques

« Les médecines non conventionnelles et liberté de choix thérapeutique : les défendre, se protéger face aux accusations de dérives sectaires » : tel est l’intitulé du colloque qui aura lieu le samedi 31 octobre à Nantes (Hôtel de l´Horticulture).

Le Dr Roselyne Morel à l´origine du colloque.

Les médecines non conventionnelles, douces, parallèles ou complémentaires posent une vraie question de société. Comme la plupart d’entre elles ne sont pas « validées scientifiquement », elles sont généralement combattues par les autorités politiques et sanitaires. Cette vigilance est absolument nécessaire pour éviter que des charlatans ne profitent de cette situation aux fins de vendre leurs poudres de perlimpinpin ou de procéder à des actes pouvant nuire à la santé des patients.

Ainsi, au mois de juin dernier, l’agence américaine du médicament, la FDA, a envoyé une série d’avertissements à des vendeurs en ligne de thé, pilules et autres produits abusivement présentés comme des traitements curatifs ou préventifs du cancer : cartilage de requin, sanguinaire du Canada (une herbacée), calcium corallien, césium, griffe de chat (plante), thé Essiac, divers champignons…

En outre, ce n’est pas parce qu’un produit est « naturel » qu’il est sans risque. Les plantes, comme les compléments alimentaires, peuvent avoir des effets indésirables ou interagir dangereusement avec un large éventail de médicaments.

Enfin, tenter d’emblée une médecine alternative peut retarder la prise d’un traitement classique plus efficace.

Cela dit, la lutte contre ces pratiques « différentes », aussi justifiée soit-elle, n´est pas toujours menée avec le discernement nécessaire. Elle est parfois elle-même sujette à dérives. On l’a vu dernièrement avec l’affaire Guéniot, ce médecin homéopathe iniquement poursuivi et dénigré (et qui en est mort), malgré sa réhabilitation par la justice.

De nombreux praticiens sont mis en cause par la Miviludes avec le soutien du Conseil de l’Ordre des médecins et de l’Unadfi, alors qu’ils n’ont pas de visée plus mercantile que celle de leurs confrères conventionnels et qu’ils s’efforcent de faire leur métier avec conscience, sur la base de savoirs pragmatiques ou traditionnels. Or, ces praticiens n’ont pas de tribune indépendante pour être entendus. D’où l’idée de ce colloque.

 « L’histoire du Dr Gérard Guéniot donne une idée des difficultés auxquelles vont avoir à se confronter la majorité des médecins non conventionnels dans les années à venir, explique Roselyne Morel, l’organisatrice de la manifestation[1]. Ces médecins dans leur ensemble sont très démunis lorsqu’il s’agit de se défendre et très peu au fait des précautions à prendre, comme des risques réels encourus. Convaincus du bien fondé de leur pratique, ils n’ont pas conscience qu’il ne s’agit pas la plupart du temps de poursuites personnelles et fondées, mais d’une atteinte sur le fond des choix médicaux, suspectés d’être déviants en dehors de toute preuve. »

Le colloque réunira des avocats expérimentés dans ce type de procédure, des médecins non conventionnels soucieux de leur devenir et des patients. Objectifs : les informer sur leurs droits, les moyens à mettre en œuvre pour se protéger et se défendre, inciter à un regroupement des moyens et des savoirs.

 « La situation est vraiment grave, alerte Mme Morel. Actuellement, très peu de jeunes médecins se forment à ces voies thérapeutiques, pourtant soutenues par l’OMS [Organisation mondiale de la santé] et le Parlement européen, en raison de la désinformation qui les entoure, et des risques encourus. Lorsque l’on sait le coût de la médecine conventionnelle, sa iatrogénicité[2], de plus en plus reconnue et dénoncée, avons-nous le droit de ne pas nous battre pour que demain notre liberté de choix thérapeutique reste entière ? C’est à ces propos que tentera de répondre ce colloque, présidé par le professeur Pierre Cornillot. »


[1] Le Dr Roselyne Morel tient un blog sur la liberté thérapeutique. Elle est par ailleurs vice-présidente de Cap LC qui organise ce colloque. CAP-LC (Coordination des particuliers et des associations pour la liberté de conscience) a comme but de « de lutter contre la discrimination concernant le droit à la liberté de conscience et de croyance et de dénoncer des actes et des discours qui violent les droits de l’Homme ou qui représentent une menace pour les libertés fondamentales ». Pour la Miviludes, elle « est surtout connue pour sa promptitude à critiquer depuis des années toute initiative de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires » (rapport 2008).

[2] Caractère iatrogène, c’est-à-dire provoqué par le médecin, le traitement ou les médicaments.

>> LE PROGRAMME DU COLLOQUE

Livres : notre sélection du 3e trimestre 2009

Le Meilleur des nanomondes
Dorothée Benoit Browaeys
Buchet-Chastel

Les nanotechnologies sont désormais partout sans que nous le sachions. La nanodimension, qui permet de réagencer la matière tel un jeu de Lego, apparaît comme un prodigieux moyen de fabriquer des matériaux actifs, des prothèses vivantes, des usines lilliputiennes. Les investissements pleuvent pour un marché qui pourrait atteindre 2 000 milliards de dollars en 2015 ! Certains y voient les solutions aux défis qui sont devant nous, aussi bien en matière d’énergie, de communication, ou de santé… Les plus fascinés parlent déjà de convergence des technologies, de ” biologie synthétique “, de ” transhumanité “. D’autres s’inquiètent : n’en ira-t-il pas des ” nanos ” comme des OGM ? Ne prépare-t-on pas de nouvelles catastrophes sanitaires ou un totalitarisme scientifique ? En ce temps de crise financière et d’urgence écologique, faut-il croire à cet ” Eldorado du futur ” ? C’est notre avenir qui est en question. Dorothée Benoit Browaeys, à travers un récit en forme de docu-fiction, interroge les risques et les finalités de ces technologies et propose d’ouvrir le débat public.

>> Le débat public national relatif aux nanotechnologies, annoncé pour l´automne par le ministère de l´écologie, débute le 15 octobre par une réunion publique à Strasbourg et se termine le 23 février 2010.

>> Voir également la rubrique “Nanotechnologie” sur Vivagora.

 

Droit des étrangers
Emmanuel Aubin
Gualino – Lextenso Editions

Après une présentation indispensable du cadre général du droit des étrangers, l’étranger et l’histoire, l’étranger saisi par le droit, le droit des étrangers et les droits des étrangers, l’ouvrage est construit en trois parties :

Partie I : La catégorisation des étrangers et les sources du droit des étrangers

Partie II : Le droit applicable à l’entrée, au séjour et l’intégration des étrangers en France et droits des étrangers en France

Partie III : Le placement en rétention, l’éloignement des étrangers et le contentieux des étrangers.

La France Bénévole
Cécile Bazin et Jacques Malet
Gualino – Lextenso Editions

Entre 12 à 13 millions de Français exercent aujourd’hui une activité bénévole, soit près de 20 % de la population… et pourtant un responsable associatif sur 3 signale un manque de bénévoles. Il est vrai qu’environ 70 000 associations se créent chaque année et que 85 % des associations ne dispose d’aucun salarié. Les auteurs, accompagnés d’experts, sont allés pour la première fois à la rencontre des bénévoles : 10 000 acteurs interrogés pour mieux connaître leurs motivations, leurs satisfactions, leurs déceptions, leurs nouvelles aspirations… et même leurs premières réactions face à la crise actuelle.

 

Le bio décolle !

Aujourd’hui, les produits bio sont présents partout, dans tous les circuits de distribution et de consommation. Le chiffre d’affaires du marché des aliments bio a progressé d’1 milliard d’euros en 3 ans pour atteindre un chiffre d’affaires de 2,6 milliards en 2008, 25% de plus par rapport à l’année précédente !

Désormais, la part de marché des produits bio atteint 1,7% du marché alimentaire, contre 1,1% en 2005. Ce marché est structurellement en augmentation avec une croissance moyenne annuelle de l’ordre de +10% de 1999 à 2005, tous secteurs de produits confondus. Depuis 2006, la croissance est accélérée.

Face à cette demande en forte hausse, les agriculteurs et les entreprises se mobilisent : de 1999 à 2008, les surfaces cultivées en bio ont plus que doublé, passant d’environ 210 000 hectares à 580 000 ha. En 2008, les surfaces en conversion ont progressé de +36,4%.

Les produits bio sont également de plus en plus présents dans les restaurants collectifs. Début 2009, 36% d’entre eux déclaraient servir des repas bio à leurs convives, au moins de temps en temps et, d’ici 2012, ce taux devrait passer à 71%. Parmi les restaurants collectifs proposant des produits bio, les établissements scolaires arrivent en tête : 46% d’entre eux ont intégré au moins ponctuellement des produits biologiques dans leurs menus et 41% des structures publiques en font autant.

Evolution des surfaces et du nombre d’operateurs engagées en bio depuis 1995

L’agriculture biologique dans les régions

En 2008, près des 2/3 des exploitations étaient localisées dans 7 régions, comptant chacune plus de 1 000 exploitations certifiées : Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Aquitaine et Bretagne.

Midi-Pyrénées : avec 67 882 ha certifiés, cette région est la première région française en termes de surfaces en mode de production biologique. Elle détrône de ce fait la région Pays de Loire (65 884 ha). C’est dans la Drôme et en Guyane que la part de l’agriculture biologique dans le territoire agricole était la plus forte, avec un peu plus de 10% (respectivement 10,7% et 10,5%) de la surface agricole utile (SAU) certifiée, puis en Alpes-de-Haute-Provence et dans les Bouches-du-Rhône (8,5% chacun).

L’Outre-mer, l’Alsace et le Languedoc-Roussillon connaissent les plus fortes progressions du nombre de producteurs bio.

Distribution

Il y avait en France 7398 entreprises de préparation bio (transformation et distribution).

42 % des ventes étaient réalisés via les grandes surfaces alimentaires, 27 % via les magasins spécialisés bio en réseau et 13 % via les magasins bio indépendants.

Gamme de produits

23% des ventes de produits bio se font dans le rayon crèmerie (lait, produits laitiers et oeufs),

17% se font dans le rayon des fruits et légumes frais (dont près des 2/3 de légumes y compris les pommes de terre),

18% dans les produits d´épicerie, sucrée et salée,

13% dans le pain et la farine,

10% dans le vin issu de raisins bio et 4% dans les autres boissons (jus de fruits, boissons à base de soja,…),

10% des ventes de produits bio se font au rayon des viandes rouges et blanches, ainsi que charcuterie-salaison, 3% pour les produits traiteurs, 1% pour les produits de la mer et des rivières, 1% pour les produits surgelés.

Europe : des outils de communication pour les pros et le public

Il y a bientôt un an, à Libramont, en Belgique, la Commission européenne a lancé la campagne de l´Union européenne pour l´agriculture biologique : « Le bio : bon pour la nature, bon pour nous ». Voir le site internet multilingue consacré à l´agriculture bio.

Ce site propose gratuitement des outils de communication en 22 langues (dépliants, affiches, cartes postales, outils audiovisuels,…) à l´intention des professionnels de l´ensemble du secteur de l´alimentation et de l´agriculture biologiques ainsi qu’à toutes autres personnes intéressées (enfants, étudiants, enseignants,…).

(Source : Synabio)

>> Evolution du marche des produits biologiques pour 2008 (le dossier complet).