Judith Albertat, le parcours de soin épique d’une patiente atteinte de la maladie de Lyme

Judith Albertat

Judith Albertat

Judith Albertat est une battante. Plutôt une combattante. Malgré un état de santé chaotique et dégradé, elle n´a cessé de chercher la cause de ses maux multiples et variés, qui l´ont ballotée de spécialiste en spécialiste, de service en service. Il lui aura fallu plus de dix ans pour découvrir le nom de sa pathologie : la maladie de Lyme, une affection chronique qui serait largement répandue, bien plus que les 5 % de la population officiellement annoncés (voir notre interview de Bernard Christophe).

Dans son essai autobiographique qui sort cette semaine, “Maladie de Lyme, mon parcours pour retrouver la santé”, Judith Albertat, ancienne pilote instructeure aujourd´hui reconvertie en naturopathe, décrit une situation qu´ont vécue tous les patients atteints de la borréliose de Lyme : incompréhension du corps médical, consultations à répétition, diagnostics erronés, médicalisation à outrance, atterrissage en lambeaux chez un psychiatre.

« Vous devriez aller voir un psy »

« IRM, scanners, consultations ORL et ophtalmo, cardiologues, rhumatologues, urologues, médecine interne, dentistes, gynécologues, psychiatres, kinés, ostéopathes, etc. Je fais partie des gens qui creusent le trou de la sécu et qui se voient systématiquement opposer un Vous n´avez rien, vous devriez aller voir un psy. A force de nier la maladie de Lyme, le système français entraîne les gens dans les méandres d´un parcours de soin interminable et inefficace », explique Judith Albertat. Elle a quand même fini par consulter un psychiatre. « A condition de bien le choisir, c´est une aide pour affronter l´incompréhension des médecins ou de l´entourage, mais cela n´améliore pas l´état de santé, ni le déficit public… »

« L´affaire du Médiator paraîtra bien minime à côté »

« Il y a 200 000 nouveaux cas par an aux États-Unis, assure Judith Albertat. Les spécialistes mondiaux savent que la maladie de Lyme est devenue un problème de santé majeur. Mais il existe en France un déni absolu de la part de certains experts impliqués dans les politiques sanitaires. Un scandale sur ce sujet semble assez probable. L´affaire du Médiator paraîtra bien minime à côté, prévient Judith Albertat.

« Les trois-quarts de la population sont concernées par les affections à borrelia, ces bactéries responsables de la maladie de Lyme, même si toutes les personnes ne développent pas nécessairement de symptômes graves. Les médecins sont de plus en plus confrontés au tableau clinique d´une maladie pour le diagnostic de laquelle ils ne sont pas formés. Ils se contentent d´un retour négatif du test Elisa. Or on sait que ce test est inefficace à 75 % ».

« Il existe une autre façon de se soigner »

Épuisée par des années de consultations, Judith Albertat a finalement trouvé des solutions auprès des thérapies alternatives, qu’elle a ensuite associées aux thérapies allopathiques. « Des antibiotiques, oui, mais intégrés aux thérapies par les couleurs (chromothérapie), l’argent colloïdal pulsé (avec le protocole canadien Sota), la phytothérapie et l’aromathérapie, la nutrition, etc. Je dresse une liste non exhaustive des pratiques qui m´ont apporté des solutions. Grâce à cette maladie, j´ai appris qu´il existait une autre façon de se soigner et que l´on pouvait aussi associer les deux visions, dans le cadre d´une démarche dite intégrative ».

Sa rencontre avec des chercheurs du Chronimed, groupe de médecins et de chercheurs travaillant sur l’origine des maladies chroniques, lors d´un colloque sur la maladie de Lyme organisé en décembre 2010, aura été déterminante, un véritable choc : « Il existe une véritable connaissance de cette maladie ! », découvre-t-elle alors.

« Si leurs médecins conventionnels sont fermés à toute nouvelle connaissance au regard de la santé en général et de la maladie de Lyme en particulier, je conseille aux patients de s´orienter en premier lieu vers des naturopathes, qui peuvent les guider parmi les nombreuses thérapies non conventionnelles. En matière de santé, c´est à chacun de se prendre en main désormais, en commençant notamment par chercher un laboratoire qui peut pratiquer le test Western Blot de All-Diag Mikrogen (taux de fiabilité de 80%)[1] dans le cas d’une sérologie de la borréliose de Lyme ».

Judith Albertat applique désormais à sa santé les outils du « facteur humain » qu´elle utilisait tous les jours dans ses formations dédiées aux pilotes de ligne. Le facteur humain concerne notamment l´étude des causes et des interactions humaines aboutissant à une erreur de pilotage… Pour éviter le crash en matière de santé, « il ne s´agit pas seulement de rejeter la faute sur les autres, mais de trouver les failles dans nos comportements, qui peuvent aboutir à la maladie ».

 > A lire :

– Judith Albertat, « Maladie de Lyme, mon parcours pour retrouver la santé », préface Dominique Rueff, Editions Thierry Souccar.

Contact : www.associationlymesansfrontieres.com

 


[1] Ce taux de réussite affirmé par Mme Albertat est au cœur de la polémique qui oppose actuellement les tests de sérologie allemands et les tests français effectués par BioMérieux (ndlr).

Sylvie Simon : une plume acérée contre l´anesthésie générale

Connue pour ses écrits sur les dangers de la vaccination, la journaliste Sylvie Simon s´est spécialisée dans la contestation des politiques sanitaires. A 84 ans, elle est aussi l´internaute la plus prolixe de sa génération. Portrait d´une figure de l´information engagée qui est devenue une référence pour les réseaux alternatifs.

« Il est plus difficile de désintégrer une croyance qu´un atome ». Cette citation d´Albert Einstein trône en haut de la page d´accueil du site de Sylvie Simon, une journaliste atypique, aussi libre qu´un électron ! A 84 ans, mère de trois enfants et cinq fois grand-mère, Sylvie Simon répand sa plume alerte et incisive à qui veut la lire. Elle est petit à petit devenue l´égérie de ceux qui combattent « la dictature médico-scientifique », titre de son premier livre, paru en 1997, chez Filipacchi.

Depuis, ses nombreux livres sur les politiques de santé publique, ainsi que ses articles en faveur des médecines non conventionnelles, circulent activement dans les réseaux alternatifs. Malgré l´audace de ses révélations, ses écrits n´ont jamais été attaqués pour diffamation. Elle demeure une source réputée pour la véracité de ses informations.

Sang contaminé, hépatite B, cancer, amiante, hormone de croissance, vache folle, eau contaminée, nuage de Tchernobyl, toutes ces affaires ont commencé à l´intéresser véritablement il y a quinze ans. C´est un ami qui lui a conseillé d´écrire sur le sujet. « Je connaissais déjà ces problèmes mais je n´avais jamais pensé devoir les dénoncer un jour. J´étais alors auteure de livres sur l´ésotérisme, de romans », explique Sylvie Simon, qui a eu bien d´autres métiers dans sa vie : jeune fille au pair en Angleterre, modèle pour des photos de mode ou des publicités, antiquaire…

A 68 ans, sa plume a donc pris un nouveau tour lorsqu´elle s´est orientée vers des sujets controversés. Tout est alors allé très vite, comme une voie tracée : « J´ai trouvé rapidement un éditeur, qui a lu le manuscrit de La Dictature médico-scientifique en une nuit, et on a signé le lendemain ». Paris Match (groupe Filipacchi) a bloqué la médiatisation du sujet à cause du chapitre concernant les vaccins. « Ce dossier m´est vite apparu comme intouchable, ce qui m´a immédiatement donné envie d´écrire un second livre ! » En 1999, ce sera Vaccination, l´overdose, chez Déjà.

Depuis, il ne se passe pas une année sans que Sylvie Simon publie un nouvel ouvrage contestataire, sans compter son activité d´essayiste qui s´est poursuivie avec passion (2012, Le Rendez-vous, de la crise à l’avènement d’un nouveau monde, Alphée, 2009. La Science à l’épreuve du paranormal, Alphée, 2010). Ce goût pour la spiritualité et le paranormal est souvent invoqué par ses détracteurs pour disqualifier son travail, mais Sylvie Simon assume. A cela s´ajoute l´animation de son blog avec de nombreux articles, repris sur le web et par des revues de santé naturelle, mais également un grand nombre de conférences.

Alors, la retraite ? « Pourquoi faire ? ! » Sylvie Simon vient de boucler son dernier livre, avec son amie Claire Séverac : La Coupe est pleine, nos enfants valent plus que le CAC 40.

Comment Sylvie Simon arrive-t-elle à caser en 24 heures ce que tout être humain avec 30 ans de moins ferait en plusieurs jours ? Elle a livré à Ouvertures la recette de ce tonus exceptionnel, qui peut se résumer à neuf ingrédients, tous complémentaires.

Le goût de l´investigation et de la vérité

« On peut me reprocher un ton militant, des prises de postion, mais je m´efforce surtout d´apporter la vérité des faits, par eux-mêmes révoltants. On est dans de tels scandales à l´heure actuelle qu´on ne sait même plus où donner de la tête : gaz de schiste, nucléaire, OGM, etc. Autant de technologies irréversibles qui engagent la planète et ses habitants ».

Sylvie Simon passe son temps à décortiquer toutes les informations qui lui parviennent chaque jour. « Avant d´envoyer une information, je vérifie vingt fois la source. Il existe un certain nombre de canulars qui circulent sur internet, des pièges à colère dans lesquels tombent certains militants. » Sylvie Simon parle couramment anglais, ce qui lui permet de décrypter les informations qui viennent d´outre-Atlantique. « Lorsque l´info est suspecte, j´active mon réseau pour trouver les bonnes réponses. Il faut faire très attention aux “hoax”, qui sont parfois envoyés dans le but de semer la division dans la résistance. » Sylvie Simon se méfie donc tout autant des théories du complot que des communiqués de l´Afssaps…

Une âme de révolutionnaire

“Je suis révoltée lorsque je vois des enfants que les vaccinations ont cloué dans un fauteuil roulant. Quand j´ai écrit mes premiers livres, c´était surtout pour la mère de famille. Mais ce sont des médecins qui m´ont adressé des lettres d´encouragement, des révolutionnaires surtout, très peu de grands professeurs… Révolutionnaire, il faut l´être à un moment, parce que les forces de l´argent qui nous font face ne s´embarrassent pas des bons sentiments. Or pour influer sur le système et inverser le processus, il faut se méfier de la naïveté ».

Tout ceci fait dire à son amie Claire Chanut : « Sylvie, c´est Shiva et Jeanne d´Arc à la fois. Shiva qui n´a jamais trop de ses huit bras pour réaliser tout ce qu´elle entreprend, et Jeanne d´Arc qui ouvre la voie à ceux qui cherchent vérité, liberté et éveil ! En dehors de toute norme, Sylvie est un être généreux, libre et sans peur ! »

La volonté d´aider ses semblables

« Je me moque bien d´être la première à dénoncer telle affaire. Ce qui me fait tenir, ce sont les nombreux témoignages de gens qui viennent à moi à la fin des conférences et qui me remercient pour le service que j´ai pu leur rendre grâce à l´information. Je ne donne aucun conseil médical. Beaucoup voudraient que je leur dise ce qu´ils doivent faire sur la vaccination. Je leur réponds qu´ils peuvent se faire leur propre idée sur la question en s´informant, plutôt que de s´en remettre à l´avis d´un tiers. Je constate que la population a perdu son autonomie de réflexion, elle est anesthésiée par la désinformation, la pollution, les antidépresseurs, les métaux lourds contenus dans les vaccins, la malbouffe et les additifs… Je milite pour un  réveil généralisé. »

Une intelligence du bon sens

« Sylvie Simon aurait pu être une bonne scientifique, car elle a le sens de l’observation avant tout, de l’analyse et de la synthèse », écrit l´immunologiste René Olivier (ancien chercheur de l´institut Pasteur), dans la préface d´un autre livre explosif  Autisme et vaccination, Responsable mais non coupable (2007). « Dans un esprit de bon sens, elle rassemble, après de nombreuses années d’observation critique du monde médical, scientifique et industriel, des notions, des résultats et des observations que les scientifiques, médecins et industriels eux-mêmes ne peuvent réunir dans l’univers hyper-spécialisé où ils évoluent. (…) J’ai souvent vu ses ouvrages sur les bureaux et sur les rayons des bibliothèques de médecins et de scientifiques de haut niveau. »

Une main de fer dans un gant de velours

 « La colère ne sert à rien lorsqu´on veut passer des informations, assure Sylvie Simon. Au contraire, elle contribue à rendre le message inaudible. Beaucoup de victimes sont indignées, à juste titre, et s´expriment avec rage. Mais les médias ont tendance à nier les discours émotionnels. Ma force est de ne pas être une victime, ce qui me rend peu attaquable : je n´ai aucun intérêt personnel à incriminer les vaccins. Je ne suis pas là pour convaincre ou faire preuve d´agressivité. Vouloir à tout prix prouver qu´on a raison nourrit un dialogue de sourd. On n´écoute plus l´autre et on est bien en peine de répondre avec pertinence.

« La plupart des experts sont par ailleurs de bonne foi. Mais la foi relève de la croyance et non des faits. L´utilité des vaccins est une croyance qu´on nous a inculquée. On peut être le plus grand expert en virus, avoir passé sa vie à le regarder au microscope, et ne rien connaître en vaccinologie. »

Gare aussi à l´égo, « qui entretient des rivalités parmi ceux qui prétendent défendre la même cause. Je dis souvent : occupez-vous de mes amis, mes ennemis je m´en charge ». Un franc-parler qui lui vaut des inimitiés dans son propre camp…

Mais face à ses adversaires de tous bords, Sylvie Simon adopte la technique de la planche à savon : les critiques glissent mais ne l´atteignent pas. « Si on n´est pas sur la vibration de la colère, tout se passe bien. Je n´ai jamais reçu de menace. »

Un esprit d´avant-garde lié à son éducation

« Je me souviens avoir vu arriver les premiers vaccins BCG à l´école. Grâce à la vigilance de ma mère, qui était contre, nous y avons échappé. Un fait m´a beaucoup marquée, c´est le décès par tuberculose d´une fillette de ma classe, vaccinée par son père médecin dans l´année. Là, je me suis dit que ma mère avait peut-être raison ! A la maison, on vivait déjà selon les principes de la naturopathie, bouillies de blés, douches écossaises (brrr…) ou bouillons de légumes… Aujourd´hui, je me soigne toujours avec des remèdes naturels. Cela étonne beaucoup de médecins que je puisse être en bonne santé sans l´artifice vaccinal. »

Une immunité naturelle contre les maladies

« Je ne suis pas malade puisque je ne suis pas vaccinée ! Je ne prends pas de médicaments. Je mange des aliments bio et je marche beaucoup. » Sylvie Simon ne mange plus de viande depuis bien longtemps. Mais elle n´a rien contre un filet de poisson ou un carré de chocolat, son péché mignon. « Un par jour maximum, sauf contrariété où la posologie passe à deux carrés ». Une épicurienne sans excès qui préfère « manger un plat non bio avec amour, plutôt que de cultiver la frustration. »

Des facultés d´adaptation aux nouvelles technologies de l´information

Le matin, l´octogénaire se met devant son ordinateur où une centaine de mail l´attendent. « Je fais tout de suite le tri entre les infos dignes d´intérêt et celles qui ne sont pas crédibles. Je transfère celles qui sont bien rédigées et validées par mon travail de recoupage. »

Toutes fenêtres ouvertes sur son écran, « Il est vrai que je suis bien plus à l´aise sur ordinateur que les amis de ma génération… », sourit la blogueuse, qui livre facilement plusieurs articles par jour. « Pendant mes temps de vacances, j´essaye tout de même de ne pas rester plus de trois heures par jour sur mon ordinateur. » Une véritable accro ! « Internet est un outil formidable de contre-pouvoir lorsqu´on sait faire le tri. On en arrive à faire des découvertes incroyables, et c´est bien ce qui « les » dérange… »

L´aide du ciel ?

« Il y a beaucoup de fluidité dans les projets que j´entreprends. C´est comme si, parfois, les bons contacts et les infos m´arrivaient sur un plateau. Il y a dans ma vie des synchronicités qui m´ont beaucoup aidée ».

> Le site de Sylvie Simon.

Une longue liste d´essais sur la santé

– La Dictature médico-scientifique, Filipacchi, 1997.
– Vaccination, l’overdose, (préface de Jacqueline Bousquet), Déjà, 1999.
– Déjà vacciné, comment s’en sortir ? (avec le Dr André Banos), Déjà, 2000.
– Faut-il avoir peur des vaccinations ? (ouvrage collectif), Déjà, 2000.
– Vaccin hépatite B, les coulisses d’un scandale (avec le Dr Marc Vercoutère), Marco Pietteur, 2001.
– Exercice illégal de la guérison, Marco Pietteur, 2002.
– Le Réveil de la conscience (avec Jacqueline Bousquet), Trédaniel, 2003.
– Informations ou désinformations ?, (préface de Corinne Lepage), Trédaniel, 2004.
– Les Dix plus gros mensonges sur les vaccins, Dangles, 2005.
– La Nouvelle dictature médico-scientifique, (préface de Philippe Desbrosses), Dangles, 2006.
– Ce qu’on nous cache sur les vaccins, (préface du Dr Jean Elmiger), Delville, 2006.
– Les D
x plus gros mensonges sur les m&eacut
;dicaments, Dangles, 2007.
– Autisme et vaccination, Responsable mais non coupable, (préface de René Olivier), Trédaniel, 2007.
– Aspartame,  Sucre ou poison ? Trédaniel, 2008.
– Vaccins, mensonges et propagande, Thierry Souccar, 2009.
– Votre santé n’intéresse que vous, Alphée, 2010.

Borréliose de Lyme, la maladie qui divise le monde médical

tic tox

Le Tic Tox est retiré de la vente

Bernard Christophe, diplômé d´Etat en pharmacie, préparateur du Tic Tox, un traitement contre les borrélioses (maladie de Lyme, attribuée aux tiques), dénonce le comportement de l´Afssaps qui vient d´interdire son produit. Selon lui, la pathologie est sous-évaluée en France, avec « seulement 10 000 cas reconnus, contre un million en Allemagne » ! Mais derrière cette affaire se cache une querelle scientifique internationale entre experts de haut niveau.

Passionné par une famille de bactéries très particulières, les borrélies, Bernard Christophe est devenu un spécialiste de la maladie de Lyme, une pathologie encore mal connue qui donne bien du fil à retordre aux médecins car elle est difficile à déceler tant les symptômes peuvent être variés. Il y a quinze ans, diplômé en pharmacie (spécialité biologie), il a mis au point un remède naturel, qu´il a baptisé Tic Tox, d´abord pour tuer les tiques puis les éventuelles borrélies transmises lors de la morsure.

Mais il est aujourd´hui dans le collimateur de l´Afssaps (agence du médicament) : sur décision de « police sanitaire », son remède vient d´être interdit le 2 janvier dernier. Son laboratoire, Nutrivital à Mundolsheim, qui commercialise ce produit à base d´huile essentielle de sauge officinale, est lui aussi contraint à la fermeture par dépôt de bilan.

« Ils ont retiré le Tic Tox ! »

Dans le monde des malades de Lyme, l´info s´est répandue comme une traînée de poudre : « Ils ont retiré le Tic Tox ! » Le petit Réseau sur la borréliose de Lyme en France (1) ne cache pas son inquiétude et son indignation, dans un récent article paru sur son site. Ce retrait est « un vrai séisme à la mesure de l´importance que revêt pour la communauté des “chroniques”, ces rejetés de la médecine qui n´ont pas d´autres choix de traitement, ce complexe d´huiles essentielles dont on ne compte plus les effets bénéfiques ».

En cas d´échec du traitement officiel (à savoir une antiobiothérapie de quatre semaines maximum, pas toujours efficace et potentiellement agressive pour l´organisme), les malades de la borréliose pouvaient se tourner vers ce remède, par ailleurs conseillé par certains médecins phytothérapeutes.

« C´est un véritable scandale aux multiples facettes qui soulève les questions du rôle et de la compétence des autorités sanitaires, du coût des homologations, des priorités de santé publique, de la médecine dite “alternative”. Des centaines de personnes, voire des milliers, en France mais pas seulement, sont désorientées. Comment cette affaire est-elle possible ? »

Forte concentration de thuyone

Maladie de Lyme : les tiques ne seraient pas les seuls coupables. Photo Ghisdav, licence CC.

« Qui a de la sauge dans son jardin, n´a pas besoin de médecin », dit le dicton.

Cette plante, aux propriétés bactéricides connues, est interdite en France à la commercialisation sous la forme d´huile essentielle (une forme concentrée obtenue par distillation et qu´on ne trouve donc pas naturellement dans la nature), du fait de la forte concentration de thuyone, un principe actif qui peut provoquer des convulsions à haute dose (neurotoxique et abortive). La commercialisation de la sauge officinale sous la forme d´huile essentielle pure a donc été réglementée en France. En Allemagne et Autriche, elle est en vente libre avec une recommandation de prise journalière maximale de 0,3 ml, c´est-à-dire la dose qui figure dans un flacon de 15 ml de Tic Tox (pour un mois).

Aux doses indiquées par le protocole du Tic Tox, les malades ne courraient aucun risque, assure Bernard Christophe (voir son site). « Dans la dose journalière maximum de 15 gouttes il y a 3,75 mg et maximum 4,5 mg de thuyone. Or l’Afassaps écrit que la dose acceptable établie à partir des données bibliographiques disponibles est de 4,8 mg par jour ! Au bon dosage, les effets neurologiques des malades de Lyme s´estompent avec le Tic Tox ».

Demande d´autorisation de mise sur le marché

L´« erreur » de Bernard Christophe est d´avoir introduit l´huile essentielle de sauge officinale dans sa préparation, mais c´est aussi d´avoir redécouvert ses vertus pour une maladie émergente puis adapté une posologie par le biais d´un protocole pour les malades. Or, toute allégation thérapeutique doit faire l´objet d´une demande d´autorisation de mise sur le marché. Bien que naturelle, l´huile essentielle de sauge, en tant que produit toxique, ne pouvait échapper à cette règle en France.

Le problème, c´est que le traitement officiel ne parvient pas toujours à vaincre la maladie de Lyme, surtout dans sa phase chronique tardive. Une forme qui serait bien plus répandue qu´on ne le croit. « C´est un véritable problème de santé publique », assure Bernard Christophe (voir notre interview). Chez certaines personnes, la forme chronique est quasiment impossible à diagnostiquer, les tests sérologiques pratiqués en France ne permettant pas de déceler la présence des différentes espèces de borrélies européennes en cause et leurs formes enkystées dans les cellules. Le Réseau sur la borréliose de Lyme en France (RBLF), branché sur la recherche scientifique allemande, a ainsi été créé l´an dernier pour porter la voix de ces malades qui présentent une forme non reconnue de la maladie de Lyme. Le RBLF se fait notamment le relais d´une pétition internationale pour la reconnaissance de la forme chronique. « Cette bactérie borrélia divise le monde médical », explique à Ouvertures le RBLF.

Nouveau coup dur pour les malades, la suspension du laboratoire Schaller

Outre la récente interdiction du Tic Tox, un autre sujet d´inquiétude agite le réseau sur la borréliose de Lyme. Par arrêté préfectoral, l´autorisation de fonctionnement du laboratoire Schaller, installé à Strasbourg, vient d´être suspendue pour non respect de la réglementation sur diverses normes mais aussi pour le motif suivant : « Diagnostic de la maladie de Lyme par biologie moléculaire non validé, non conforme aux recommandations officielles en vigueur ».

« Pour Viviane Schaller, les 12 motifs invoqués par l’ARS pour fermer son laboratoire (non respect des normes d’hygiène, entre autres) sont des prétextes. Cette décision n’a été rendue publique à travers un communiqué de l’Agence Régionale de Santé qu’une semaine après la fermeture du laboratoire, à la suite d´une levée de boucliers des patients. “Il y a des personnes qui veulent ma fermeture”, affirme Mme Schaller », aux Dernières Nouvelles d´Alsace.

La sérologie pratiquée par ce laboratoire est couramment pratiquée en Allemagne, elle est plus récente que celle proposée en France (par le laboratoire BioMérieux notamment). « Aux USA, 95 % des souches sont des Borrélia Burgdoferi entraînant des symptômes essentiellement articulaires et cardiovasculaires. En Europe, les souches sont beaucoup plus diversifiées en conséquence de quoi la maladie est beaucoup plus complexe, pouvant imiter toute une série de pathologies, et rendant le diagnostic clinique difficile à établir par manque de spécificité des symptômes, déclare à Ouvertures, Viviane Schaller. Ceci explique pourquoi le diagnostic de laboratoire, par la mise en évidence des anticorps spécifiques, devient indispensable, à condition d´utiliser des tests fiables, ce qui est loin d’être le cas en France. La maladie n´étant pas détectée, elle évolue vers la chronicité et l´aggravation des signes cliniques ».

« La suspension du laboratoire de Viviane Schaller est un événement grave pour les malades et leurs médecins. La communauté avertie et lucide des malades de borréliose se demande s´il s´agit d´une action concertée pour détruire les preuves de la réalité de la maladie, évacuer purement et simplement la question de la chronicité et instaurer un définitif déni », dénonce le RBLF. Parallèlement, des médecins généralistes font aussi état de fortes pressions de la part de la Sécurité sociale et du Conseil de l´ordre pour ne plus envoyer d´analyse au laboratoire Schaller et pour ne plus prescrire le Tic Tox à leurs patients…

Querelle scientifique entre experts mondiaux

La maladie de Lyme commence à peine à se faire connaître et le contexte est déjà à la polémique. Ce n´est probablement qu´un début… L´affaire Tic Tox et Schaller n´est que la partie émergée d´une querelle entre experts internationaux sur la maladie de Lyme. Début janvier, au moment où l´Afssaps interdisait le Tic Tox, une bombe explosait aux Etats-Unis. Un pavé de 192 pages lancé dans la mare de l´IDSA (International Diseases Society of America), société de référence en matière de Lyme, écrit par le fondateur même de l´institution, le Pr B Waisbren ! Dans cet essai intitulé « Traitement de la maladie chronique de Lyme, 51 études de cas », il présente les possibilités de traitementssur le long terme tout en fustigeant les positions dogmatiques de l´institution dont il se détache. Aveuglement, déni, refus de se remettre en question ? Waisbren tente de comprendre pourquoi l´IDSA s´accroche comme une tique à la théorie de la non-chronicité de la maladie de Lyme. Un point de vue que seul l´ILADS, International Lyme and Associated Diseases Society, conteste en mettant en lumière co-infections et chronicité. Pour les deux sociétés ennemies, ce revirement d´un membre va raviver le débat à l´échelle internationale. Mais pas forcément dans l´intérêt immédiat des patients…

Note :

1. RBLF-cimt, Réseau sur la Borréliose de Lyme en France, ses Co-infections et les Maladies vectorielles à Tiques

> L´Afssaps est souvent sollicitée par des associations de victimes de médicaments (Médiator, adjuvants vaccinaux, etc). Plutôt que de supprimer précipitamment une autorisation de mise sur le marché qu´elle a accordé un peu vite, l´Afssaps met en place des « veilles pharmacologiques », au grand dam des associations de victimes ou des lanceurs d´alerte. On constate bien souvent que l´agence met des années à réévaluer le rapport bénéfices risques des produits incriminés pour des effets secondaires graves, ce qui aboutit à des scandales sanitaires. La gestion du risque est visiblement très différente dans le cas des substances naturelles. Alors que des effets secondaires mineurs sont connus et maîtrisés depuis des centaines d´années, les autorisations de mise sur le marché sont coûteuses et difficiles à obtenir. L´interdiction d´un remède naturel comme le Tic Tox peut se produire en l´absence totale de plainte de malades et en présence de résultats positifs sur le terrain… De là à parler de favoritisme pour les produits de Big Pharma…

Mais ce que souligne aussi cette affaire du Tic Tox, c´est l´impossibilité en France de pratiquer une médecine « non officielle » ou d´avant-garde. L
s médecins qui sortent de la ligne sont bien souvent accusés
agrave; tort de charlatanisme, même lorsque les remèdes qu´ils prescrivent n´entraînent pas d´effets secondaires graves, et même si leurs remèdes sont autorisés ailleurs en Europe. Les praticiens (médecins, phytothérapeutes, laborantins alternatifs, etc) subissent alors les foudres des instances sanitaires ou du conseil de l´ordre, qui font office de « garants de l´ordre établi », au détriment d´éventuelles avancées scientifiques expérimentées sur le terrain et validées par la pratique sur des patients en échec médical.

> Pour en savoir plus sur la maladie de Lyme et les travaux de Bernard Christophe, voici une conférence résumée en onze pages.

> Lire également le plaidoyer de Sylvie Simon en faveur de Bernard Christophe sur l´affaire Tic Tox

> Retour au dossier Maladie de Lyme

 

Bernard Christophe : « La maladie de Lyme est sous-évaluée en France »

Ce pharmacien de formation, patron de Nutrivital, vient de voir le Tic Tox, son remède naturel contre les borrélioses, interdit par l´Afssaps (agence du médicament). Il répond aux questions d’Ouvertures.

Ouvertures.- Vous avez déposé une plainte auprès du procureur de la République contre deux « experts » strasbourgeois de la borréliose de Lyme, un laboratoire français, l´Afssaps et l´ordre des médecins pour non assistance à personnes en danger. Pourquoi cette action à propos de la maladie de Lyme ?

Bernard Christophe.- Cela fait quinze ans que je tire la sonnette d´alarme sur la pandémie de borrélioses ou maladie de Lyme. En Allemagne, en 2010, un million de personnes étaient traitées pour cette pathologie. Or en France, on n´en dénombrerait qu´entre 5 000 et 10 000. Les borrélies ne franchiraient-elles pas le Rhin, un peu comme le nuage de Tchernobyl ? Il existe chez nous un déni de cette maladie. Outre le nombre de malades qui s´ignorent ou qui se font traiter pour d´autres maladies, il y a la question des transfusions sanguines. Ces bactéries ont la possibilité de s´enkyster dans les cellules, de se réduire à 1% de leur taille sans pouvoir être détectées. C´est la forme dormante et chronique de la maladie. Les bactéries peuvent, sous cette forme, résister au chauffage de certains éléments du sang de donneurs bénévoles, sensé nous protéger des transmissions. Pour moi, c´est un nouveau scandale du sang contaminé. Si j´ai porté plainte, c´est pour crever l´abcès. Et si je suis attaqué aujourd´hui, c´est pour me faire taire.

– On attribue la maladie de Lyme aux tiques, elle apparaît comme une pathologie marginale et peu connue. Or elle serait plus répandue selon vous ?

– Cette maladie ne se résume pas à la piqûre de tique. Il existe beaucoup d´autres modes de transmission : par d´autres agents vecteurs (araignées, taons, moustiques, puces, poux, etc..), par voie sexuelle, de la mère à l´enfant, lors de l´allaitement. Des travaux allemands ont montré qu´on en trouvait aussi dans la viande et dans le lait. Si les bactéries sous leur forme active disparaissent à la chaleur, sous forme enkystée elles peuvent y résister. La maladie chronique de Lyme est très répandue, mais non diagnostiquée et donc non reconnue. Certains auteurs estiment que 80 % de la population aurait été en contact avec des borrélies, mais seulement 12 % de celle-ci souffrirait de symptômes.

– Quelles sont les signes cliniques des borrélioses ?

– Ils sont très variés, on dénombre jusqu´à 800 symptômes différents qui peuvent toucher tous les organes. Tout dépend du terrain de la personne et du type de borrélie qui l´infecte. Il existe différentes espèces qui donnent des tableaux cliniques bien différents : ostéo-articulaires et musculaires dans la majorité des cas (généralement Borrelia burgdorferi et/ou B. spielmani), cutanés (B. afzelii), neurologiques (B. garinii), oculaires, cardiaques… . Il existe encore bien d´autres espèces de borrélies, même en Europe, comme B. valaisiani, B. lusitaniae et d´autres espèces en Afrique, en Chine et au Japon, en fait dans le monde entier, ce qui en fait une pandémie des plus pernicieuses puisque souvent très discrète (pouvant être asymptomatique durant des années et même des décennies).

– On peut donc confondre une maladie de Lyme avec des pathologies courantes ?

– Une borréliose peut se cacher sous de nombreuses “erreurs” de diagnostic que je rencontre fréquemment, à savoir : fibromyalgie, polyarthtite, spondylite ankylosante, dépression, syndrome de la fatigue chronique, troubles du sommeil, troubles neurologiques et psychiatriques, nombreuses maladies auto-immunes (en progression) telles que sclérose en plaque (SEP), sclérose latérale amyotrophique (SLA), thyroïdite, etc., même Parkinson, Alzheimer, syndrome du canal carpien… Et bien d´autres encore dont on soigne les symptômes parfois à vie, sans remonter à la ou les causes. Ces dernières peuvent être aussi, en plus de co-infections et d´infections virales ou bactériennes, des intoxications chroniques aux métaux lourds et toxiques (non reconnues en France), des parasitoses, une sensibilité aux ondes électromagnétiques, etc.

– Comment agit le Tic Tox par rapport aux antibiotiques ?

– Les borrélies possèdent des propriétés et facultés d´adaptation très particulières, c´est pourquoi je les appelle “spirochètes diaboliques” ! Elles ont par exemple la capacité de se protéger par une enveloppe protéique résistant à des doses de tétracycline mortelles pour l´humain. Elles peuvent produire grâce à leur génome particulièrement important des protéines de surface voisines des tissus où elles se trouvent, ce qui leur permet de se “cacher”, les lymphocytes ne produisant alors pas d´anticorps (ce qui rend souvent les sérologies douteuses ou négatives). Les antibiotiques ne sont composés que d´une substance unique à haute dose. Les borrélies peuvent s´y adapter et faire de la résistance. Ce n´est pas le cas avec les huiles essentielles qui leur opposent un cocktail de substances complexes. La destruction des borrélies provoque un afflux de toxines dans le sang qui vont être éliminées par les émonctoires, aggravant momentanément les symptômes. On a du recul sur le Tic Tox avec près de 18 000 cas.

– Existe-t-il une étude sur le Tic Tox que vous auriez pu fournir pour une demande d´autorisation de commercialisation ?

– Il y a sept ans j´ai pris contact avec un professeur « expert » à Strasbourg, puis avec un second en bactériologie, et à deux reprises j’ai été gentiment éconduit avec le refus de tester le produit puisque je ne représentais pas un laboratoire pharmaceutique agréé, ayant les moyens financiers pour payer ces « experts » dans le cadre d’une étude en vue d’une autorisation de mise sur le marché (AMM).

– La maladie de Lyme est-elle ancienne ou récente ? Pourquoi n´en parle-t-on que maintenant ?

– La maladie de Lyme s´est fait connaître à partir de 1975 à la suite d´une épidémie juvénile d´arthrite rhumatoïde près de la ville de Lyme (Connecticut, Etats-Unis). Elle est probablement ancienne mais son développement est récent. J´en veux pour preuve qu´on ne lui consacre qu´un quart d´heure en faculté de médecine, qu’une page dans les manuels. Selon moi, les borrélies ne se développent que dans des circonstances particulières, après un choc physique ou émotionnel capable de faire chuter les défenses immunitaires, mais également sur un terrain acidifié. L´acidose caractérise un déséquilibre du corps humain (équilibre acido-basique) qui touche les tissus, les liquides corporels. Elle s´installe progressivement par une alimentation trop riche en viande, en produits laitiers, en sucre, et pauvre en fruits et légumes. Il faut accompagner le traitement aux huiles essentielles par un changement alimentaire de type végétarien, voire végétalien, au moins pendant quelques semaines de temps en temps. Le fait que l´incidence de la borréliose augmente est donc aussi lié aux conditions de vie modernes. On peut dire que c´est une maladie de civilisation… qui fera encore beaucoup parler d´elle dans les prochaines années.

– Pourquoi la santé financière de votre laboratoire est mise en péril ?

– J´ai consacré ces dernières années presque exclusivement à la borréliose. Ainsi Tic Tox est devenu, grâce aux clients et médecins satisfaits, le produit phare, avec les autres produits du protocole. Depuis janvier nous avons perdu une part importante de chiffre d´affaire alors que les charges de loyer et de personnel restent fixes et l´espoir de pouvoir recommencer est quasi nul contre les avis de l´Afssaps. Se transformer en laboratoire pharmaceutique, faire une demande d´autorisation de mise sur la marché et assurer la distribution dans le circuit pharmaceutique amènerait le prix du Tic Tox à près de 150 euros, ce qui serait scandaleux pour les malades. De plus, l´inscription à l´Ordre des pharmaciens m´imposerait de me taire sur de multiples sujets que je traite. J´ai 63 ans et n´ai pas l´intention de me plier maintenant à des lois injustes qui protègent plus les multinationales pharmaceutiques que les gens honnêtes qui contribuent à l´amélioration de la santé publique. Au lieu d´imposer des normes délirantes et des coûts exorbitants qui sont seulement à la portée de multinationales, quelques experts indépendants pourraient établir le rapport bénéfices/risques d´un grand nombre de produits naturels, connus depuis des siècles. A l´avenir pourront apparaître sur le marché des plantes médicinales efficaces telles millepertuis, kawa, levure de riz rouge, etc, mais uniquement les OGM de ces plantes, dument brevetés. On est entrain de perdre la mémoire collective de nos “Anciens”…

> Pour contacter Bernard Christophe : www.nutrivital.eu

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Pr Christian Perronne : « L´interdiction du Tic Tox intervient dans un contexte polémique »

Spécialiste de la maladie de Lyme, chef du département des maladies infectieuses à l´hôpital Raymond-Poincaré de Garches (92), président de la commission spécialisée Maladies transmissibles du Haut conseil de la sante publique (HCSP).

Ouvertures.- Que pensez-vous de l´affaire du Tic Tox et de la suspension des activités du laboratoire Schaller ?

Christian Perronne.– L´interdiction intervient dans un contexte franchement polémique. La maladie de Lyme n´est pas une affaire simple pour le milieu médical et scientifique et il existe une réelle querelle entre certains spécialistes d´une part et le fabricant du Tic Tox et le laboratoire Schaller d´autre part. Sans vouloir me froisser avec mes collègues, je ne pense pas, pour ma part, que Bernard Christophe et Viviane Schaller soient des charlatans. Ils défendent une autre vision de la maladie de Lyme qui n´est pas dénuée d´appuis scientifiques. Dans les cas de malades que j´ai été amené à suivre, certains prenaient du Tic Tox et avaient constaté une amélioration. Il est possible que la phytothérapie soit bénéfique pour les patients, mais nous ne disposons pas d´études scientifiques suffisantes sur lesquelles s´appuyer. Les principes actifs naturels ne sont pas brevetables et intéressent donc peu de laboratoires. Une étude a néanmoins été publiée par Brorson and Brorson, deux chercheurs norvégiens, qui ont montré que l´extrait de pépin de pamplemousse avait une action sur borrelia burgdorferi. D´un autre côté, certains patients sont bien secourus par le traitement aux antibiotiques. Il faut donc garder l´esprit ouvert.

– D´autres patients ne parviennent pas à guérir avec l´antibiothérapie. Pensez-vous que la maladie de Lyme puisse aussi être chronique ?

– Tout à fait. J´ai pu le constater dans ma pratique. Aujourd´hui, cela me paraît évident, même si ce n´est pas officiellement admis.

– La polémique sur la maladie de Lyme tient beaucoup au fait qu´il existe différents tests pour diagnostiquer une borréliose. En France, on ne reconnaît pas le test Western Blot pratiqué en complément du test Elisa. C´est semble-t-il ce qui est reproché au laboratoire Schaller…

– Le test reconnu en France date de trente ans, il n´inclut pas la découverte de nouvelles souches de borrélia. Je ne dis pas que les tests allemands et ceux de Mme Schaller sont meilleurs, je dis que la sérologie n´est pas suffisante pour diagnostiquer une maladie de Lyme. Il est avéré scientifiquement que l´on peut retrouver la présence de la bactérie après une mise en culture, et ce malgré un test sérologique négatif. Mais la clinique elle-même a ses insuffisances puisque les symptômes de la maladie de Lyme sont extrêmement variés, c´est à dire non spécifiques. Quand à la mise en culture, là encore c´est limité, car on ne peut atteindre les tissus profonds qui peuvent abriter des borrélias, qui restent alors indétectées. Sur la bataille des tests, il faut tout de même rappeler que la querelle scientifique tient beaucoup à la position dominante du groupe de Boston aux Etats-Unis qui règne sur les publications scientifiques et qui est relayé en Europe par le comité de suivi Eucalb (European Concerted Action on Lyme Borreliosis). Il a été décrété il y a trente ans que la maladie de Lyme était une maladie rare, qu´un test Elisa négatif était suffisant et qu´on ne pouvait pas retrouver de borréliose chez plus de 5% des donneurs de sang en bonne santé. Ce taux sert aujourd´hui d´étalonnage aux tests pratiqués majoritairement dans le monde. Or c´est sans doute une erreur originelle car cela reflète assez mal la réalité.

– Bernard Christophe, le fabricant du Tic Tox alerte les pouvoirs publics sur une possible contamination par transfusion sanguine. Pensez-vous que les borrélies puissent se transmettre par ce biais ?

– C´est probable en effet, cependant je ne pense pas qu´il faille alerter la population sur ce point. Nous sommes tous porteurs de « petites bestioles » potentiellement infectieuses sans pour autant être malades. Il n´y a pas selon moi matière à paniquer. Une grande partie de la population est, ou a été, en contact avec des borrélies de différentes souches, sans forcément déclencher des symptômes. C´est là toute la complexité de cette infection, qui peut aussi être confondue avec d´autres agents infectieux, très nombreux. Le corps humain héberge des tas de bactéries et il est bien difficile de déterminer celles qui sont réellement en cause.

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Corinne Gouget : «Aspartame, glutamate : la nouvelle génération est en danger»

Avec plus de 160 000 ventes francophones, le guide « Additifs alimentaires Danger » est continuellement réédité depuis six ans. Dans le collimateur de Corinne Gouget, l´aspartame (E951) et le glutamate  monosodique (E621), deux additifs largement utilisés dans l´agro-alimentaire et les médicaments. Entretien avec l´auteure.

Ouvertures.- Vous vous battez depuis des années contre l´aspartame. Alors que les autorités pensent que les produits « sans sucre » sont inoffensifs, qu´en pense aujourd´hui la population ?

Corinne Gouget.- Les consciences bougent et les gens commencent à se méfier. Depuis un an, les médias commencent à en parler en France, alors que cela fait 25 ans que le problème est abordé aux Etats-Unis ! L´étude du professeur italien Soffriti a permis de relancer le débat sur la dangerosité de l´aspartame comme un agent cancérogène. Ses effets augmentent lorsque l´exposition commence à partir de la vie prénatale. Les femmes enceintes sont donc particulièrement exposées. Une récente étude danoise est venu corroborer ce fait, rapporté depuis longtemps. Publiée fin 2010 dans l´American Journal of Clinical Nutrition par le chercheur Thorhallur Halldorsson, elle montre que la consommation d´au moins une boisson gazeuse édulcorée par jour augmente le risque d´accouchement prématuré de 29 %. Le risque passe à 78% lorsque la consommation est de quatre boissons ou plus de ce type par jour.

– Les autorités sanitaires ont établi des doses journalières admissible (DJA). Pourquoi l´aspartame est un grave problème de santé publique selon vous ?

– Les agences de santé publique se basent sur des études financées par les fabricants. On sait très bien que ces études ont été truquées, comme le rappelle le documentaire « Faux sucre, vrai scandale ». Ou encore le dernier documentaire de Marie-Monique Robin, « Notre poison quotidien ». La production de l´aspartame ne cesse d´augmenter, sa consommation aussi car cet édulcorant est addictif. Les enfants et les adolescents ne sont absolument pas informés des dangers d´une consommation quotidienne de produits light : boissons, chewing-gum, médicaments. 6 000 produits alimentaires et plus de 300 médicaments en contiennent. A cela s´ajoute la consommation du glutamate monosodique, elle aussi en constante augmentation depuis 1909. Les effets croisés de ces deux substances neurotoxiques, associées aux autres additifs alimentaires, ne sont absolument pas pris en compte par les autorités sanitaires, et ceci au niveau mondial.

– Vous intervenez beaucoup dans les établissements scolaires, pour des conférences. Pourquoi cette action auprès des jeunes ?

– Je mène un combat pour l´information et la santé auprès de tous les publics, mais la nouvelle génération me préoccupe particulièrement parce qu´elle est en danger. Les jeunes se gavent de ces toxiques, accumulent les problèmes de santé sans pouvoir en isoler la cause. Ils deviennent accros à ces produits qui provoquent une accoutumance. Leurs troubles du comportement et de l´apprentissage, les crises d´angoisse ou les migraines sont directement liés à l´ingestion de ces substances. La nutritionniste australienne Sue Dengate en a fait la démonstration plusieurs fois dans les écoles : l´hyperactivité disparaît avec un régime sans additifs (voir la vidéo, ndlr).

Ces additifs favorisent par ailleurs les comportements toxiques et la surconsommation de malbouffe. C´est un cercle vicieux silencieux qui empoisonne progressivement les jeunes et la population. Cela profite aux industriels et creuse le déficit de la sécurité sociale. Le chercheur John Olney, l´un des plus grands spécialistes de l´aspartame et du glutamate avait prévenu il y a cinquante ans : si nous laissons de grandes quantités de glutamate monosodique dans l´alimentation industrielle, nous assisterons à une épidémie d´obésité et de diabète. Nous y sommes…

– Le corps médical ne semble pas alerté par le problème des additifs. On donne de l´aspartame aux personnes diabétiques en remplacement du sucre et de nombreux médicaments en contiennent.

– Je ne jette pas la pierre aux parents qui consomment du light ou du glutamate en croyant bien faire (et pour cause, ils ne sont pas informés). En revanche l´ignorance des blouses blanches me révolte. Il est impardonnable qu´un neurochirurgien ou qu´un nutritionniste, tout à fait apte à consulter la littérature scientifique, ne veuille pas reconnaître les graves soupçons qui pèsent sur l´aspartame. On en donne aux diabétiques sous forme de sucrettes, on en met dans le yaourt des enfants de trois ans, on tolère les sodas light dans les chambres des petits cancéreux. C´est inadmissible et parfaitement scandaleux. Trente-cinq années d´études indépendantes sur le sujet montrent que l´aspartame pose problème. En revanche, toutes les études financées par les fabricants démontrent son innocuité… Il faut vraiment être dans l´aveuglement pour continuer à proposer ce produit dans les hôpitaux, dans les pharmacies, et dans les rayons des supermarchés. Mais justement l´aspartame peut aussi rendre aveugle !


Stand de Corinne Gouget montrant, lors de salons, des produits contenant de l´aspatarme ou du glutamate.

– Comment éviter les additifs ?

– La meilleure manière d´éviter les additifs est de contrôler les ingrédients de base en cuisinant soi-même tout ce que l´on mange. Le Dr Russell Blaylock (ancien neurochirurgien et nutritionniste) dit toujours que même dans les produits bio il faut rester vigilant et bien lire les étiquettes ! Dans les produits bio les sources de GMS ou E621 peuvent être dissimulées sous le nom d”extrait de levure”.

Marc Henry : « La position de Corinne Gouget sur l´aspartame est légitime »

Professeur des universités en chimie moléculaire à Strasbourg, Marc Henry a adressé un courrier le 3 janvier 2012 à la direction de la santé (à Mme Arila Pochet) pour appuyer un entretien obtenu par Corinne Gouget. Mais Mme Pochet n´a pas répondu. Extrait :

« Étant moi-même un scientifique de haut niveau, la première chose que j´apprends aux étudiants est que face à une affirmation donnée, il est bon de lire TOUTE la littérature scientifique concernant le sujet abordé. La science admet en effet la contradiction et ce n´est qu´après avoir lu les pour et les contres qu´il est possible de se faire une opinion objective. Pour ce qui me concerne, j´ai acheté le livre de Mr Roberts sur Amazon et lu avec attention le millier de pages concernant cette maladie qui fait des ravages aux USA. J´ai aussi acheté et lu tous les livres du neurologue Russel L. Blaylock, un autre universitaire adversaire farouche de l´aspartame.

« J´ai aussi lu toutes les études scientifiques plaidant en faveur de l´innocuité de l´aspartame car mon université me donne libre accès à plus de 100 000 journaux scientifiques en ligne ainsi que tous les arguments avancés par les fabricants de cette molécule. Après avoir passé des milliers d´heures à lire cette littérature scientifique mon opinion est faite et le verdict est sans appel: l´aspartame est une molécule extrêmement dangereuse qui devrait être exclue de notre alimentation.

« Comprenez bien que ceci n´est pas une opinion d´un barbu écologiste un peu rêveur mais bien celle d´un professeur d´université qui connaît son métier et qui pense en toute sincérité que la position de Corinne Gouget vis-à-vis de l´aspartame est légitime.

« Aujourd´hui, le plomb tétraéthyle et l´amiante ont bien mauvaise presse alors qu´une dizaine années avant ce n´était que concert de louanges. Les fous de hier sont en général les sages de demain et je vous parie que dans quelques années on clouera l´aspartame au même pilori que le plomb tétraéthyle ou que l´amiante aujourd´hui.

« Je dirais que l´aspartame est un poison qui révèle sa toxicité à très court terme auprès des bébés et des personnes âgées et aussi pour toute personne ayant une barrière hémato-encéphalique (BHE) en mauvais état. Ceux qui ont une BHE intacte toléreront très bien l´aspartame à condition d´avoir une consommation modérée. Il n´est donc guère surprenant que beaucoup de gens consomment l´aspartame sans subir ses effets secondaires alors que d´autres plus vulnérables seront frappés de plein fouet avec à plus ou moins long terme tout le tableau clinique effroyable décrit en détail dans le livre de H.J. Roberts ».

> “Aspartame disease”, le livre du doctor H.J. Roberts, une bible scientifique sur l´aspartame et le glutamate monosodique.

> Le site de Corinne Gouget.

Réseaux alternatifs : de plus en plus nombreux à «incarner l´utopie», ils se rencontrent à Pâques

Quelque 120 associations citoyennes vont converger vers le « Village des utopies », dans le cadre du colloque Incarner l´utopie, qui se tiendra à Aix-les-Bains, le week-end de Pâques, du 7 au 9 avril 2012. Ouvertures est partenaire de cet événement organisé par le centre des savoirs et des sagesses spirituelles Terre du Ciel.

Tous les chemins mènent à Terre du Ciel ! Ce centre de développement personnel rassemblera cette année 120 réseaux alternatifs dans le cadre de son 26e colloque, intitulé « Incarner l´utopie ».

Les Colibris de Pierre Rabhi, Alliance pour la santé, les Amis de la Terre, WWF, Kokopelli, Slow Food, Intelligence Verte, pour n´en citer que quelques uns, tous vont converger vers le « village des utopies » pour y présenter leurs activités.

« De plus en plus de personnes éprouvent le besoin de rejoindre un réseau pour incarner une vision de l´avenir alternative à celle imposée par le système actuel. Les gens commencent vraiment à se détacher de l´idéologie dominante, pour expérimenter concrètement une nouvelle manière de vivre localement. Avec les Amap (Associations pour le maintien d´une agriculture paysanne), les systèmes d´échanges locaux (SEL), il existe désormais un foisonnement de réseaux alternatifs, proposant des sensibilités différentes et réunis par une convergence de fond autour d´un “vivre-ensemble plus harmonieux”. L´urgence est d´incarner cette utopie, de lui donner corps. Le colloque permettra de développer le contact humain, les échanges de visu, les poignées de main, et pourquoi pas un réseau des réseaux », explique Hubert Rebmeister, chargé de la communication du centre Terre du Ciel.

Le rendez-vous des créatifs culturels

Les 7, 8, 9 avril prochain, le Centre des congrès d´Aix-les-bains fera en quelque sorte office de grand rassemblement des « créatifs culturels », ces personnes qui se sentent en décalage avec le réalité consumériste que les médias décrivent. La catégorie des créatifs culturels a été mise à jour par Paul H Ray et Sherry Ruth Anderson, deux sociologues américains qui, en 2000, ont publié le premier livre sur le sujet « L’Émergence des créatifs culturels »(1).  Depuis, d´autres livres ont vu le jour en Europe pour étudier ce phénomène. Ainsi, les créatifs culturels représenteraient 17 % de la population française, selon l´enquête sociologique réalisée par l´Association pour la biodiversité culturelle, éditée sous le titre «Les créatifs culturels en France», chez Yves Michel.

A la pointe du changement sociétal

« C’est bien l’émergence d’une vague de fond : avenir de la planète, consommation responsable, santé, rapport au pouvoir, développement personnel, etc. Dans les villes comme dans les campagnes, les créatifs culturels essaiment avec d’autres manières de vivre, ils sont à la pointe du changement sociétal. L´émergence des réseaux alternatifs témoigne de ce basculement de paradigme : on passe d´une structure sociale pyramidale à une structure en réseaux, qui est symbolisée par un grand filet où chaque association serait un nœud. Comme le montre particulièrement le mouvement des Indignés, il n´y plus de porte-parole unique et la notion de pouvoir est rejetée », note l´éditeur citoyen Yves Michel.

Masse critique

Mais comment inverser le sens de la marche du monde lorsqu´on connaît la force du système dominant ? Telle est la question qui taraude ces réseaux : « Le défi principal c´est d´arriver à faire masse critique, pour entraîner le basculement des consciences vers nos valeurs », souligne Yves Michel.  « La difficulté, c´est que nous n´apparaissons pas encore vraiment dans les médias. Les valeurs des créatifs culturels dérangent parce qu´elles sont lourdes de conséquences pour le dogme de la consommation. Autre difficulté, il existe une multitude de petits réseaux. C´est une richesse en termes de biodiversité culturelle et de propositions, mais il faut arriver à nous rassembler. On pourra alors créer un vrai rapport de force. Si on ne fait pas encore le poids aujourd´hui, on pourra le faire demain. Mais nous ne savons pas combien de temps cela peut prendre ! », lance Hubert Rebmeister, pour Terre du Ciel.

Des conférences, des débats, du partage d´expérience

Le colloque Incarner l´Utopie se tiendra le week-end de Pâques au Centre des congrès d´Aix-les-Bains : samedi 7 avril, de 14 h 30 à 22 h 30, dimanche 8 avril, de 7 h 30 à 22 h 30, lundi 9 avril, de 7 h 30 à 17 h 15.  Ce Forum, présidé par Pierre Rabhi, fera alterner séances plénières dans l’amphithéâtre, et séances en sous-groupes dans les diverses salles du Centre des Congrès. Pendant les pauses, les participants pourront se rendre au Village des utopies, au Kiosque alternatif et à la librairie thématique. Quelques réunions, projections et ateliers seront aussi proposés pendant les pauses-repas.

Durant trois jours, les participants vont ainsi pouvoir échanger autour de temps forts : la parole des sages et experts (conférences, séances en duo, conférences-échanges…), la parole des explorateurs (ceux qui déjà incarnent des réalisations innovantes), la parole des Colibris (ces individus qui chacun dans leur espaces sont mobilisés et sont passés à l´acte).

« Si j´étais ministre… »

Parmi les nombreuses activités, le colloque proposera notamment des échanges en duo autour du thème « Si j’étais ministre… quelles mesures s’imposent ». Deux personnalités dialogueront sur leur domaine de prédilection, avec Pierre Rabhi comme grand témoin de chaque réunion.
– Économie : Claude Alphandéry et Frédéric Bosqué
– Éducation : Philippe Meirieu et Isabelle Peloux
– Santé : Thierry Janssen et Gilles-Eric Séralini
– Terre Nature : Serge Orru et Philippe Desbrosses
– Art de Vivre : Pierre-Yves Albrecht et Faouzi Skali
– Gouvernance : Cyril Dion et Jean-Baptiste de Foucauld.

> L´intégralité du programme est disponible sur le site de Terre du Ciel.

« Quand on voit tout ce qui se passe dans le monde, la destruction des écosystèmes, les guerres, la désinformation, le changement apparaît de plus en plus inéluctable aux yeux des gens. Les réseaux sont là pour montrer aux personnes déboussolées qu´un autre monde est tout à fait possible, qu´il existe déjà des initiatives locales qui marchent. Les valeurs prônées par les réseaux, comme celui de Kokopelli, sont l´échange, le partage, le soutien mutuel, la solidarité, et la survie. Des valeurs qui rassemblent de plus en plus », témoigne Jean-Marc Gillet, pour l´association de défense des semences anciennes Kokopelli. 

« Le forum sera l´occasion pour ces réseaux d´apprécier leurs affinités et de s´enrichir mutuellement », assure Hubert Rebmeister. Nul doute que, pendant trois jours, leur occupation principale sera bel et bien de refaire le monde !

1.  Paul H. Ra& Sherry R. Anderson, Editions Yves Michel 2001. 515 pages –22,11 €.


Parmi les partenaires.

Les pressings sous pression environnementale

Le nettoyage à sec est dans le collimateur des associations environnementales qui demandent l´interdiction de l´usage du perchloréthylène, agent nettoyant hautement polluant. Parallèlement, le marché du pressing écolo connaît un récent essor.

Pressing sequoia
Les pressings nouvelle génération de l´enseigne Sequoia, comme ici à Vannes, misent sur la démarche environnementale et l´éco-design pour séduire leurs clients. Photo Séquoia.

C´est un nouveau coup de poing sur la table. Le Réseau environnement santé (RES) et Générations futures rappellent à l´ordre les pouvoirs publics sur la question du perchloréthylène, un produit largement utilisé dans les pressings pour le nettoyage à sec. Ce secteur  représente environ 4 500 entreprises pour 10 000 salariés. L´immense majorité des enseignes utilise toujours cet agent nettoyant.

Pollution de l´air ambiant, pollution des nappes phréatiques… « le perchloroéthylène est toxique pour les travailleurs, pour les riverains et pour la population en général. Des centaines d’études scientifiques accumulées depuis des décennies le disent ; c’est aussi ce qu’apportent les témoignages des victimes des émanations des pressings », rappellent les associations de défense de l´environnement et de la santé dans un dossier de presse communiqué jeudi 16 février dernier.

« Dix études de cancérogénicité ont été menées chez le rongeur et ces dix études concluent à un effet cancérogène. Les études sont encore plus nombreuses, et tout aussi convergentes, pour les autres effets toxiques : sur le système nerveux, sur les reins et sur le foie. Les études épidémiologiques en milieu de travail retrouvent tous ces effets et même chez les riverains, pour lesquels il est difficile par principe de mener des études de ce type, des effets neurologiques ont été mis en évidence ».

Une substance dangereuse classée prioritaire

La réglementation européenne s´est déjà saisie du problème. Elle a durci sa réglementation sur cette substance classée dangereuse pour les milieux aquatiques, entraînant une réduction de la  consommation de perchloréthylène, notamment dans les pressings : 26 000 tonnes par an dans l’Union européenne en 2004 contre 62 400 tonnes en 1994 (Ineris, 2007. Données technico-économiques sur les substances chimiques en France : Tétrachloroéthylène[1]).

Ce produit fait partie des huit substances de la liste n° 1 de la directive substances dangereuses (76/464/CE), reprise dans la « directive cadre eau » (DCE). L´objectif pour ces substances est la suppression totale des rejets d´ici 2021, avec une échéance intermédiaire de réduction de 50 % au niveau national d’ici 2015 pour le perchoréthylène. En théorie, aucun rejet de solvant ne doit avoir lieu, ni dans le réseau, ni dans le milieu naturel. Or, la pollution au perchloréthylène est toujours décelée en Ile-de-France aussi bien dans le réseau d´assainissement que dans le milieu naturel.

L´agence de l´eau soutient les pratiques alternatives

L´agence de l´eau du bassin Seine-Normandie est particulièrement concernée par le problème de la pollution au perchloréthylène : avec 1750 pressings sur son territoire (dont 700 à Paris et 461 dans les 7 autres départements franciliens en 2010), 1950 machines, 1 000 tonnes de perchloréthylène consommées et 600 tonnes de boues contenant 50% de perchloréthylène.

Elle accompagne désormais uniquement les projets qui n´utilisent plus ce produit en tant qu´agent nettoyant. En 2011, l´agence a participé à l´achat de 27 machines de nettoyage à l´eau et 35 machines utilisant les hydrocarbures.

Entre 2004 et 2009, l´agence de l´eau aidait encore les pressings à renouveler leur parc avec des machines fonctionnant au perchloréthylène mais de dernière génération, permettant une séparation des rejets et un retraitement séparé de ces déchets sous forme de boues concentrées. Pour la période 2007/2009, elle a ainsi subventionné 182 nouvelles machines pour un montant de 1,3 millions d´euros. « En 2009/2010, seul 1 % du parc situé dans le bassin Seine Normandie utilisait des machines sans perchloréthylène. La situation est en train d´évoluer vue la nature des dossiers qui nous parviennent désormais », explique pour l´agence Philippe Lucas, de la direction des collectivités et de l´industrie.

Cet encadrement est donc jugé insuffisant par les associations, qui dénoncent le maintien de l´autorisation de ce produit : « Les procédés de remplacement existent. L’interdiction du perchloroéthylène dans les pressings doit être décidée. C’est pour cela que le Réseau Environnement Santé soutient l’action de l’association de défense des victimes d’émanations de perchloroéthylène des pressings et que Générations Futures a décidé de se constituer partie civile dans ce procès et de déposer plainte pour carence fautive de l’Etat ».

Trois technologies alternatives principales

Du côté des professionnels, les pratiques sont cependant en train d´évoluer, quoique lentement du fait du coût d´une machine de nettoyage à sec (environ 30 000 euros). De plus en plus de pressings utilisent des procédés non polluants. Investi sur ce dossier, l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques) identifie trois technologies alternatives principales : le nettoyage au mouillé, les hydrocarbures (incluant les composés siliconés comme le D5) et le CO2. « Ces technologies étaient présentes dans les autres pays (Europe et monde) mais n’avaient pénétré le marché français que de façon anecdotique ». Désormais, le secteur du pressing écologique est en pleine expansion, comme le montre l´exemple de la franchise Séquoia.

 Avec 26 magasins en France, Sequoia est encore un petit Poucet dans l´univers du pressing, mais son concept éco-responsable séduit de nouveaux adhérents. Vingt nouvelles enseignes devraient voir le jour en 2012. « Notre procédé vient des Etats-Unis. La technologie GreenEarth utilise le siloxane, un dérivé de la silice, le principal constituant du sable. C’est un liquide incolore, inodore, doux et fluide. Le siloxane a passé avec succès les tests d´innocuité imposés par la directive européenne Reach (la nouvelle réglementation sur les substances chimiques). C´est un produit non volatil, non cancérogène, non polluant. L´Agence de l´eau Seine Normandie subventionne donc nos machines via le programme de substitution du perchloroéthylène dans les pressings », explique Brigitte Olive, directrice du développement de la franchise de pressings Sequoia.

 « La législation se renforce autour du perchloroéthylène, commente l´Ineris dans son dernier rapport consacré au sujet (État des lieux des technologies alternatives au nettoyage à sec au perchloroéthylène, Rapport d´études, mai 2011). Les exploitants reprenant un pressing préfèrent investir directement dans une technologie avec une meilleure image, pour des questions environnementales et de marketing… ».


[1] Le tétrachloroéthylène est une autre dénomination du percloroéthylène ou perchloréthylène.

Bernard Jégou : « Je crains un nouveau subterfuge »

Les chercheurs sont en colère depuis que l’Agence nationale de la recherche (ANR) a annoncé le report de son programme « Contaminants et Environnements : Métrologie, Santé, Adaptabilité, Comportements et Usages » (Cesa). Interview d´un de leurs représentants, Bernard Jégou, président du conseil scientifique de l´Inserm et directeur de l´Institut de recherche sur la santé, l´environnement et le travail.

Ouvertures.- La recherche en santé environnementale est amputée cette année de 8 millions d´euros. C´est beaucoup selon vous ?

Bernard Jégou.- Le programme « Contaminants et Environnements » dit Cesa est le seul programme public qui finance la toxicologie, l´écotoxicologie et l´épidémiologie environnementale. Huit millions, cela représente plus de 50 % des financements contractuels de la recherche en santé environnementale. Nous avons appris le retrait de l´appel à projets en octobre 2011 alors que les réseaux de chercheurs en santé environnementale travaillaient à mettre en place leurs actions. C´est un mauvais coup porté au développement des recherches en France dans ce domaine. La protestation a été unanime de la part d´une communauté scientifique sereine et solidaire.

Depuis, le ministère de l´enseignement supérieur et de la recherche, tutelle de l´Agence nationale de la recherche (ANR), nous a précisé que le calendrier de mise en place de l´appel à projets Cesa allait être avancé en février-mars 2012, avec sélection des projets en septembre 2012. Mais quid du rétablissement du financement en 2012 ? En l´absence de réponse à cette question, je crains que l´avancement du calendrier annoncé ne soit qu´un nouveau subterfuge.

– En quoi la recherche en santé environnementale est-elle un secteur clé ?

– A l´Institut de recherche sur la santé, l´environnement et le travail (Irset), il ne se passe pas une journée sans que nous soyons saisis d´un nouveau problème en matière de santé environnementale. Or, la toxicologie environnementale et l´écotoxicologie figurent historiquement en France parmi les parents pauvres de la Recherche. Il y a peu de laboratoires et beaucoup de besoins. Le pays est notoirement en retard sur le plan international, malgré des contributions majeures de la France, notamment sur le dossier Bisphénol A. Du fait de la réglementation européenne “Reach”, qui impose aux fabricants et aux importateurs de molécules chimiques de prouver leur innocuité, les enjeux médicaux et environnementaux occupent le devant de la scène. Les recherches en santé environnementale permettent le développement de l´expertise et contribuent à mettre en place des protocoles de tests réglementaires, avec à la clé des marchés économiques importants.

– L´Agence nationale de la recherche évoque des réductions de budget pour justifier ce report de crédit.

– L´agence a d´abord noyé le poisson en invoquant que, réflexion faite, il fallait réunir les spécialistes pour redéfinir le périmètre du Cesa, avec de nouvelles réunions, pour un appel d´offres fin 2012 et les financements pour 2013. C´est un prétexte car le Cesa a été lancé il y a un an à peine, au terme de réunions d´orientation. Ensuite nous avons reçu un courrier de la directrice de l´ANR, Madame Lecourtier, nous expliquant que l´agence avait perdu 100 millions d´euros à son budget et qu´il fallait faire des choix. En somme, l´ANR voit cette année ses crédits baisser de 10 %, ce qui la conduit à réduire de 100 % le programme Cesa. En plus, ce domaine n´est pas le seul à avoir été touché par « l´effort national de réduction des budgets », au total trois thématiques ont été fermées dont celle consacrée aux éco-technologies [1].  A l´heure où le nombre de kilowatt-heures s´emballe, on connaît pourtant l´importance de ce domaine pour les années qui viennent.

L´innovation verte, la santé environnementale… Que deux secteurs phare soient touchés de plein fouet est totalement hallucinant dans le contexte actuel et très politique probablement.

– A qui la faute ? Au ministère, à l´Agence nationale de la recherche ou à la crise ?

– Dans un dernier rebondissement, l´ANR évoque la responsabilité du ministère dans le choix de ne plus financer ces thématiques. C´est là que se situe l´origine du problème : un pilotage direct du ministère qui met à mal l´autonomie de la communauté scientifique. Dans ce contexte, l´existence de pressions de la part des lobbies est une possibilité qu´on ne peut exclure en l´absence d´autres explications. Malgré tout, l´ANR se moque de nous. On connaît le fonctionnement de cette agence qui dépense trop pour son propre fonctionnement. Elle a d´ailleurs été épinglée par la Cour des Comptes. La santé environnementale n´a représenté que 1 % du budget total de l´ANR depuis qu´elle existe. Huit millions pour Cesa sur un budget global annuel de 800 millions, ce n´est pas grand chose finalement. Le problème, c´est que l´agence se met en compétition avec d´autres établissements de recherche type Inserm sur des programmes classiques : neuroscience, cancer, immunologie… Alors qu´elle devrait avoir pour objectif de donner des crédits aux opérations transdisciplinaires innovantes. La santé environnementale est une science en construction où se croisent de nombreuses disciplines qui méritent qu´on les aide à entrer en relation, à définir un langage et une méthodologie commune.

[1] « L´ANR ouvrira bien comme prévu à l´automne prochain son appel à projets du programme Ecotechnologies et EcoServices (ECO-TS) », assure le directeur général adjoint Philippe Freyssinet.

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Laurent Wauquiez : «Il y aura un programme Cesa lancé en 2012»

Laurent Wauquiez, ministre de l´enseignement supérieur et de la recherche, répond aux inquiétudes des chercheurs à la suite de l´annonce du report de son programme « Contaminants et Environnements : Métrologie, Santé, Adaptabilité, Comportements et Usages » (Cesa).

Ouvertures.- Quelle place tient la recherche en santé environnementale pour le ministère de la recherche?


Photo : XR Pictures.

Laurent Wauquiez.- Cette place est centrale. Le ministère accompagne activement l’implication de la communauté scientifique sur ces sujets. L’Institut thématique multi-organismes (ITMO) Santé Publique est chargé spécifiquement, dans le cadre de l’Alliance Aviesan, de la coordination et de la structuration de la recherche publique en santé-environnement. Cette recherche est fortement mobilisée dans de nombreux plans gouvernementaux avec entre autres les plans Cancer, santé-environnement (PNSE 1 et 2), nutrition-santé (PNNS 1,2 et 3), le plan obésité ou le plan Ecophyto 2018.

Ces plans, qui traduisent le volontarisme du gouvernement en la matière, s’appuient sur la réflexion stratégique nationale élaborée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche en 2009 au terme d’une large consultation qui définissait comme axe prioritaire « l’urgence environnementale et les écotechnologies » en précisant qu’il importait « de comprendre la réaction du vivant aux agressions extérieures (toxicologie et écotoxicologie) liées aux activités humaines et lui assurer une meilleure protection ». La mise en perspective des enjeux scientifiques et socio-économiques dans ce domaine constitue une des priorités de la stratégie nationale de recherche et d’innovation.

– Que se passe-t-il avec le programme Cesa qui devait financer la recherche en santé environnementale ? Les chercheurs dénoncent un report inquiétant des crédits.

– L’appel à projet Cesa (Contaminants et Environnements : Métrologie, Santé, Adaptabilité, Comportements et Usages), fait suite à deux programmes de l’Agence nationale de la recherche (ANR) : le programme « santé-environnement et santé-travail » (SEST en 2005-2007) et le programme « contaminants, écosystème, santé » (CES en 2008-2010). Un groupe de travail sur la définition de l’appel à projets Cesa s´est déjà réuni la semaine dernière à la demande du Ministre. Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a demandé un rapport de conclusions pour la fin du mois de février afin de préparer le lancement du nouvel appel à projets Cesa de l’ANR pour le début du printemps 2012. Les choses sont claires. Il y aura un programme CESA lancé en 2012. Les attentes de la communauté sont fortes mais pas de fausse polémique. Enfin, un nouvel appel d´offre « environnement et cancer » a été lancé le 20 janvier par  l’ITMO-Cancer de l’alliance Aviesan.

– Le budget est-il en hausse ou en baisse globalement?

– Il faut tout d’abord signaler que le domaine de la santé et de l’environnement est la seule thématique en Biologie-santé qui a été soutenue par l’agence sans discontinuer depuis sa création en 2005, avec des évolutions de périmètre au cours du temps. Depuis 2005, l’ANR a financé 197 projets de recherche dans cette thématique pour un montant total de 65 millions d´euros. Il n’y a pas de diminution de budget mais il y a un besoin de mieux définir le cahier des charges de ce programme. Il s´agit d´un repositionnement de programme dans un environnement qui évolue avec l’appel lancé par l’Anses, celui lancé par Aviesan sur « environnement et cancer », dans un contexte où toute la communauté scientifique reconnait comme indispensable la transdisciplinarité pour appréhender les questions de santé liées à l’environnement. Est-ce interdit de réfléchir pendant trois mois pour trouver la meilleure articulation entre les appels à projets ?

– L’ANR, dont le conseil d´administration compte des directeurs du ministère, a-t-elle mal réparti son budget au profit d´autres secteurs moins “sensibles”?

– Pas du tout, après consultation de l’ensemble des acteurs, y compris les ministères concernés, la direction de l’ANR a proposé à son conseil d’administration, non pas d’arrêter le programme Cesa mais de différer de quelques mois son lancement. Cette proposition a été adoptée à l’unanimité par les membres du CA. L´appel à projet Cesa n´est donc pas remis en question et sera lancé en 2012. Encore une fois, les choses sont claires. Il y aura un programme CESA lancé en 2012. 

– Bernard Jégou indique que l´ANR a aussi clôturé un programme relatif à l´éco-technologie et s´indigne donc que la bio-santé et l´écotechnologie soient toutes deux touchées par des réductions budgétaires.

– Le vote du conseil d’administration de l´ANR concernait le report de 3 appels à projets, Cesa, « écotechnologies et écoservices » et « infrastructures pour la société numérique ». Comme pour Cesa, il s’agit d’un report. Nous souhaitons faire le point sur l’articulation des différents appels d’offre prévus par l’ANR, et avec les appels existants par ailleurs. Il s’agit d’adapter le périmètre des appels aux besoins de la communauté et de faire le bilan des structures mises en place dans le cadre des investissements d’avenir.

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