Les profits « hors norme » de l´industrie pharmaceutique font débat

La Mutuelle générale des cheminots (MGC) publie une « Enquête sur l’industrie pharmaceutique ». Elle y dénonce comme « tout simplement spoliatrice » la marge moyenne de 31% sur les produits de cette industrie. Des profits « hors norme » qui devraient continuer à augmenter dans les années à venir.

L’enquête fait suite à « un mouvement d’étonnement » de son auteur, André Wencker, directeur de la MGC, à la lecture des résultats économiques et financiers 2009 d’un acteur majeur de l’économie française, la société Sanofi-Aventis.

Née en 2004 de l’OPA (offre publique d’achat) de Sanofi sur Aventis, la société s´était alors endettée pour devenir rapidement leader de la pharmacie en France. Cinq ans à peine plus tard, la nouvelle structure réalisait un chiffre d’affaires de 28 MD€ et près de 9 MD€ de résultat net, soit plus de 30% de marge nette !

Une telle progression a stupéfait André Wencker qui s’est demandé si ce niveau de résultats était le fait de Sanofi-Aventis ou la marque de tout le secteur.

La mutuelle a donc vérifié le premier point à l’aide d’un échantillon de 14 entreprises leaders du secteur1 et l’a confirmé à l’aide des données contenues dans le rapport de l’enquête sectorielle publié par la DG15 (Direction générale de la concurrence) de la Commission européenne, publié en juillet 2009. Et elle a pu voir que c´est bien tout le secteur, et non seulement l´industrie pharmaceutique française, qui connaît cet essor considérable.

La mutuelle a décortiqué les rapports annuels, les documents de référence et surtout certains comptes de la SEC (Securities and Exchange Commission, organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers) pour avoir une vision financière globale du secteur.

« La crise n’affecte pas ces acteurs »

Voici les principaux enseignements de l’étude : le taux de résultat moyen net de ce secteur industriel est de 31%, rarement inférieur à 25%. Les résultats sont en augmentation partout, « malgré la crise économique qui n’a pas semblé affecter ces acteurs ». Ils semblent d’ailleurs « devoir augmenter encore dans les années à venir ».

En outre, le coût de production des biens vendus représente en moyenne 23,4% du chiffre d’affaires : l’industrie pharmaceutique « nous » vend ses produits quatre fois plus cher que leur coût de production.

La France championne des dépenses en médicaments

La France est la championne toutes catégories de la dépense en produits pharmaceutiques. Leurs prix sont un peu inférieurs à la moyenne des pays comparables mais les volumes distribués sont nettement supérieurs.

La France consacre plus d’argent à ce domaine que la RFA, laquelle compte pourtant 27% de population en plus, une population au demeurant plus âgée et plus riche. En 2009, la France y aura consacré presque le double du budget anglais.

Elle est au premier rang pour la consommation d’antibiotiques, d’antidiabétiques oraux, d’hypocholestérolémiants (mais au second rang pour les seules statines), d’antidépresseurs et de tranquillisants. Elle est au second rang pour la consommation d’antiasthmatiques et au troisième rang pour la consommation d’antihypertenseurs.

90% des consultations réalisées en France se concluent par une prescription, contre 83% en Espagne, 72% en Allemagne et 43% aux Pays-Bas.

Concernant les psychotropes, les dépenses des Français en ce domaine demeurent, en moyenne, neuf fois plus élevées que celles des Allemands, quatre fois plus que celles des Espagnols ou encore le double de celles des Danois et Norvégiens…

Les coûts de recherche et développement (R&D) atteignent seulement 16,08% du chiffre d’affaires : l’industrie ne dépense pas autant qu’elle le dit en ce domaine ; de plus, la recherche fondamentale y tient une place peu importante, ce coût étant constitué pour l’essentiel de dépenses en essais cliniques.

Le poste de coûts en général et parfois de très loin, le plus important, est le « SGA » : « Selling, General and Administration » (vente, frais généraux et administration) qui est toujours supérieur et de loin à celui de la R&D et la plupart du temps supérieur au coût de fabrication ; il représente en moyenne 27,21% des comptes de résultats de l’échantillon. « L’industrie dépense plus pour nous faire acheter ses produits et rémunérer ses dirigeants que pour produire et en chercher de nouveaux. »

Une tendance à l’augmentation des résultats

Une tendance profonde est l’augmentation des résultats, année après année « et ce malgré la crise que toutes ces grandes entreprises ont traversée avec semble-t-il beaucoup de facilité ».

L’industrie pharmaceutique se concentre à toute allure, Américains en tête, les anciennes « grandes nations » européennes réussissant à préserver quelques leaders (le Royaume-Uni avec GSK, l’Allemagne, avec Bayer et Boehringer, mais qui a toutefois perdu Hoeschst, et la France, grâce à la fusion Aventis-Sanofi).

Pour la France, le champion local est Sanofi-Aventis, constitué en 2004, grâce au concours du ministre des finances de l’époque, Nicolas Sarkozy, qui appuya les efforts des deux actionnaires de référence, Total et l’Oréal.

Les « monstres » ainsi créés deviennent des « empires financiers, disposant de trésoreries se comptant en milliards voire en dizaines de milliards pour les plus grands, leur permettant de ne plus toujours « chercher » mais de racheter les petits qui innovent, notamment dans les biotechnologies (où se joue semble-t-il l’avenir du secteur et non plus en chimie), même si les résultats de ces derniers venus paraissent pour l’instant plutôt décevants, en tous cas très inférieurs à leurs promesses ».

Jusqu’à 80% de marge pour les blockbusters

La Commission européenne, a lancé une enquête sectorielle en janvier 2008 au sein des marchés pharmaceutiques de l’Union, « en raison d’informations relatives aux médicaments innovants et génériques suggérant que la concurrence pourrait être restreinte ou faussée »…

Paru en juillet 2009, le rapport final de la DG 15 (lire la synthèse) présente un certain nombre de résultats qui corroborent le travail mené par la MGC, au travers d’une étude beaucoup plus vaste et fouillée.

La Commission note que le nombre des salariés employés dans les secteurs du marketing et de la vente est le double, voire parfois le triple de ceux affectés à la recherche-développement. Encore faut-il préciser que les 17 % de R et D se subdivisent en 15,5 % de recherches cliniques (incluant la recherche et la rémunération de médecins et de cohortes de malades) et à peine 1,5% en recherche fondamentale. Cette dernière étant en fait menée essentiellement par le secteur hospitalo-universitaire.

« Un accès de pudeur des rédacteurs »

Le résultat net de l’industrie est simplement évoqué en ces termes dans le document : « Sur la base des données fournies par les sociétés, les médicaments vedettes (blockbusters) fournissent des marges nettes qui peuvent atteindre 80%. En moyenne, le taux de profit déclaré s’élève à 30% du chiffre d’affaires. (…) Cette estimation nous paraît plutôt prudente, si l’on tient compte du fait que certaines sociétés ne nous ont pas fourni de chiffres concernant leur « profitabilité » et que d’autres nous ont fourni des données étonnamment faibles, si on les rapporte à celles concernant d’autres « blockbusters » ».

Ironique, la MGC note : « Il est d’ailleurs très curieux de devoir constater que dans le rapport de synthèse de la DG 15, par ailleurs seul document disponible en français, ces chiffres de résultats nets ne sont même pas mentionnés, comme si leur niveau exorbitant avait provoqué un accès de pudeur de la part des rédacteurs, à l’occasion de leur communication au grand public… »

Un discrédit dangereux pour l’ordre public sanitaire

Au plan général, les perspectives du secteur paraissent excellentes et malgré les menaces sur leurs revenus futurs, liées à la « tombée » de brevets pour un grand nombre de leurs blockbusters. A l’été 2009, les sociétés d’analyse financière affichent pour la plupart des recommandations de la catégorie “outperform” (performance exceptionnelle) pour les valeurs du secteur.

Enfin, concernant les conditions de gestion de la pandémie de grippe A en 2010, l’étude de la MGC note : « On retiendra que les comptes des sociétés pharmaceutiques qui ont pu profiter de [la] manne s’en sont bien ressentis, grâce à un « impôt » de près de 400 M€ imposé par l’Etat à nos adhérents, ce qui, rapporté aux résultats de ces sociétés d’abord, aux conditions obscures ensuite dans lesquelles toute cette opération a été initiée puis gérée, aux sacrifices enfin que l’on veut imposer pour 2011 à nos assurés, provoque chez l’observateur un écœurement profond face à ce qu’il est advenu de notre système de protection sociale, fondé initialement sur des principes d’équité et de justice ».

Et elle tire la sonnette d’alarme : « Tout ceci est très préoccupant pour l’ordre public sanitaire car le discrédit auprès du public dont souffrent aujourd’hui les Autorités sanitaires, nationales ou internationales met sans doute en péril d’autres plans de prévention d’ampleur nationale qui pourraient advenir et qui seraient cette fois justifiés… »

1 Abbott, Amgen, Astra-Zeneca, Bayer, C.H. Boehringer, BMS (Bristol-Myers-Squibb), Eli-Lilly, GSK (Glaxo-Smithline-Kline), Johnson and Johnson, Merck, Novartis, Pfizer, Roche, Sanofi-Aventis.

Un Flamand s´énerve avec bon sens et humour

Plus de 210 jours sans gouvernement ! Kris Janssens, un “Flamand anonyme”, en a marre de la crise politique belge. Et l´exprime ! Avec justesse et sans poujadisme. Une manière en tout cas d´illustrer que l´impasse politique agace. Des deux côtés de la frontière linguistique.


Pour visionner la vidéo, cliquer sur la photo.

Pour protester contre la honte de ne pas avoir de gouvernement depuis plus de 210 jours, un citoyen belge, par ailleurs journaliste à la VRT, la radio télévision flamande, s´indigne avec une bonne dose de bon sens et d´humour.

Une grande manifestation est organisée le dimanche 23 janvier à 13 h, boulevard Albert II, direction Le Cinquantenaire, à Bruxelles :

« Nous voulons un gouvernement !
Un dialogue ouvert et honnête entre tous les présidents de partis, tant flamands que francophones.
Et ce le plus vite possible!
Cette marche, cette manifestation est un mouvement pacifique qui a pour but de sensibiliser le monde politique sur nos intentions, de lui dire que nous voulons qu´il y ait une entente des deux côtés de la frontière linguistique. »

La barbe pour protester

De son côté, l´acteur Benoît Poelvoorde demande à ses compatriotes d´arrêter de se raser jusqu´à la formation d´un gouvernement :

 

Petite chronique des minorités

L´actualité concernant les minorités spirituelles est généralement passée sous silence, ou publiée sous le seul mode de la stigmatisation, notamment en France. Ouvertures évoque quelques faits significatifs pour tenter de rétablir, un minimum, la balance.

Grande Bretagne : druidisme = religion


Illustration : JP Krasny.

Le Réseau des druides (Druid Network), une organisation réunissant les adeptes du druidisme dans le monde, a reçu le statut d´œuvre de bienfaisance en tant qu´organisation religieuse, conféré par la Charity Commission (Commission des organisations caritatives).

Dans sa décision, la Commission estime que « le Druid Network a été établi dans des buts exclusivements caritatifs en vue de la promotion de la religion et dans l´intérêt public ». Le réseau pourra ainsi bénéficier d´un statut fiscal très avantageux.

Il s´agit du premier culte païen à être reconnu comme “religion” au Royaume-Uni. Les membres de la communauté druidique vénèrent des divinités, comme le tonnerre, le soleil et la terre, ainsi que des esprits, comme les montagnes et les rivières. (Source : AFP)

Le conflit Témoins de Jéhovah/État français devant la justice
européenne

Fin septembre 2010, une plainte des Témoins de Jéhovah, qui accusent la France de porter atteinte à leur liberté de culte, a été déclarée recevable par la Cour européenne des droits de l´homme. Les Témoins de Jéhovah, mouvement d´origine américaine se définissant comme église chrétienne, revendiquent 250 000 fidèles en France où ils ont été classés « secte » par un rapport parlementaire de 1995.

Leur association conteste le refus de la France de lui accorder l´exonération fiscale sur les dons et legs dont bénéficient les associations cultuelles et les congrégations religieuses, un statut qui lui est refusé. Elle se plaint en conséquence du redressement fiscal qui lui a été infligé en mai 1998 et qui porte aujourd´hui sa dette vis-à-vis du Trésor public à 57,5 millions d´euros.

(Source : Reuters)

Un « évêque raëlien » exige des explications

Kimbangu Mundele Piffer, « évêque raëlien » et leader du mouvement raëlien en France, est toujours interdit d’accès au centre nucléaire de production d’électricité de Cattenom, malgré une décision favorable du préfet de Lorraine, par ailleurs confirmée par la Cada (commission d´accès aux documents administratifs). M. Piffer souhaite obtenir des réponses et que lui soit remise une copie de l’avis de la Halde (saisie il y a plus de 4 ans) qui a servi au fondement d’une décision favorable concernant son accès à la centrale nucléaire. Par ailleurs, il attend toujours une explication des raisons pour lesquelles on lui a refusé le droit de travailler sur ces sites dits « sensibles ».

Déterminé à connaître la vérité, il a entamé, fin novembre 2010, une action de protestation (“free hugs“) illimitée devant la préfecture de Lorraine : « Cela fait 5 ans que je vis un discrédit professionnel pour lequel j´attends des réponses ; 5 ans pour que la préfecture daigne se pencher sur le dossier pour rendre une décision favorable après maintes actions et réclamations, 4 ans pour que la Halde rende une décision que je n´ai toujours par reçue officiellement. »

Discriminations « anti-sectes » : la France pointée du doigt

Le secrétariat d’Etat américain a rendu public son rapport annuel (2010) sur la liberté de religion dans le monde.

Certains gouvernements, comme la France, font preuve de discrimination à l´encontre de groupes spécifiques en alléguant qu´ils sont illégitimes et dangereux pour les individus ou l´ordre social. Ils décrivent ces groupes comme des « cultes » ou des « sectes », ce qui a pour effet de perpétuer la stigmatisation de ces groupes et d´encourager ou d´approuver implicitement les actes de violence contre eux. Cette pratique se révèle relativement courante même dans les pays qui respectent la liberté religieuse à d´autres égards.

En France, si la liberté religieuse est globalement respectée, « la discrimination contre les témoins de Jéhovah, les scientologues et d’autres groupes que la Miviludes considère comme des sectes dangereuses reste une préoccupation. Ces groupes craignent que les rapports de la Miviludes aient contribué à la méfiance du public envers des groupes religieux minoritaires et contribué à des actes de discrimination envers eux ».

Le film Lumière et la question « sectaire »

Le réalisateur Peter-Arthur Straubinger et le distributeur du film Lumière, la société Jupiter Communications, ont réagi au communiqué du président de la Miviludes du 16 décembre 2010.

Affirmant qu’ils « soutiennent l’action de la Miviludes contre les dérives sectaires, et en particulier celles qui utilisent le respirianisme à mauvais escient », ils dénient, dans un communiqué, faire la promotion du respirianisme : « Le film cherche à analyser et comprendre scientifiquement l’absence d’alimentation physique, phénomène dont il existe des indices médicaux et scientifiques forts. Doit-on condamner un film ou un documentaire simplement parce qu’il s’intéresse à un sujet ou un mouvement qualifié par certains de “sectaire” ? (…) Nier l’existence de ce phénomène rare relèverait du déni scientifique ».

Le réalisateur et le distributeur du documentaire soulignent que « le film n’a été financé par aucun groupe, aucune association, aucun mouvement ou autre institution privée ou publique rattachée au respirianisme ou à tout autre organisation désignée comme sectaire ou dangereuse par la Miviludes, mais par des partenaires autrichiens, et notamment l’ORF, qui est l’équivalent de France Télévisions en Autriche. L’intention du réalisateur est claire : confronter la science à ce phénomène et déclencher un débat sur ce phénomène d’inédie, car il suffit d’un seul cas avéré pour bouleverser le dogme scientifique mécaniste-matérialiste et libérer la recherche d’un carcan qui montre ses limites pour expliquer notre monde ».

Vers une nouvelle politique agricole commune (Pac) plus verte?

L’agriculture européenne a engagé un processus de réforme qui doit entrer en vigueur en janvier 2014. L’environnement et l’équité devraient y gagner, à condition que les orientations se traduisent bien en textes législatifs d’ici l´été 2011.


Dacian Ciolos, commissaire européen à l´agriculture, lors de son intervention à Bruxelles.
Il présente les premières orientations de la future Pac. Document : touteleurope.eu.

Une Pac plus verte et plus juste verra-t-elle prochainement le jour ? Dacian Ciolos, commissaire européen à l’Agriculture, le pense. Il a publié ce 18 novembre 2010 « La Pac [politique agricole commune] à l´horizon 2020 : alimentation, ressources naturelles et territoires – relever les défis de l´avenir ». Ce document marque le début d´un processus de consultation qui va durer jusqu´au printemps prochain et qui permettra à la Commission de préparer des propositions législatives d´ici à l´été 2011. La Pac réformée doit entrer en vigueur le 1er janvier 2014.

Dans un condensé à destination des citoyens, la Commission résume ce qui va changer concrètement :
Les paiements directs en faveur des agriculteurs :
– reflèteront mieux la mission de service public rendue par les agriculteurs (leurs efforts pour protéger l´environnement, p. ex.) ;
– contribueront à soutenir l´agriculture, même dans les régions les plus défavorisées ;
– seront plus équitablement alloués et destinés aux agriculteurs actifs. Les instruments de gestion des marchés seront simplifiés. La politique de développement rural mettra l´accent sur le renforcement de la compétitivité et la promotion de l´innovation.

Un vrai changement de cap ?

Des organisations françaises de défense de l´environnement, d´agriculture et de développement durable, de solidarité internationale et des mouvements ruraux, réunies sous l’appellation Groupe PAC 2013, saluent « la volonté de la Commission d´encourager les pratiques et les systèmes de production durables pour assurer la fourniture de services environnementaux, ainsi que l´intégration de l´environnement et de la lutte contre le changement climatique comme principes directeurs dans la future politique de développement rural ».

Elles restent cependant prudentes face à des orientations « encore trop générales pour anticiper un changement de cap ». Elles attendent de pouvoir étudier les propositions législatives (attendues mi-2011) pour juger si ce verdissement sera réel ou trompeur.

> Les réactions de tous bords après la communication de Dacian Ciolos sur terre-net.

Vaccination : quelques nouvelles du front

Après les déboires de la vaccination contre la grippe H1N1, la confiance dans ce mode de prévention s’émousse. Les autorités ne semblent pas encore avoir pris conscience que leur approche de la vaccination doit fortement évoluer si elles veulent retrouver un minimum de crédibilité auprès des populations.

Royaume-Uni – Grippe saisonnière : des patients en colère


Katherine Murphy, directrice
de l´Association des patients.

Photo : dailymail

Des groupes de patients ont manifesté leur colère à propos du programme de vaccinations de cette année contre la grippe saisonnière parce que de nombreuses personnes ne pourront échapper au vaccin contre la grippe porcine  (qui sera inclus dans ce nouveau vaccin). Parmi les 3 valences du vaccin, le H1N1 sera la valence dominante. Ce qui veut dire que des millions de personnes âgées, ainsi que des patients plus vulnérables le recevront automatiquement.

Katherine Murphy, directrice de l’Association des patients a déclaré : « Cela va complètement à l’encontre de la nouvelle initiative du gouvernement qui stipule que, dans le NHS (National Health Service, le système de santé public du Royaume-Uni), il n’y aura “aucune décision sur moi sans moi” pour les patients et qu’une importance particulière sera accordée au choix du patient. »

> Source : dailymail

Royaume-Uni – Vaccin grippe porcine et risque de maladie neurologique

Des responsables de la santé ont pour la première fois reconnu que la vaccination contre la grippe porcine pouvait exposer à un risque accru de développer une maladie neurologique mortelle. Des experts se penchent actuellement sur une association possible avec le syndrome de Guillain-Barré, selon un rapport de l’Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA).

> Source : dailymail

Des assurés sociaux qui se font désirer

« Nous vous avons invité à bénéficier gratuitement du vaccin contre la grippe saisonnière. A notre connaissance, vous n´en avez pas encore profité. Il n´est pas trop tard pour vous faire vacciner. L´assurance maladie vous adresse de nouveau une prise en charge pour un vaccin gratuit. N´attendez pas, parlez-en à votre médecin. »

Tel est le message de relance que nombre d´assurés sociaux français ont reçu dernièrement. Apparemment, ils tardent à présenter leur bras à l’inoculation…

Vaccin hépatite B : des personnes s´estimant victimes déplorent la propagande officielle

Selon Lucienne Foucras, auteure d’un livre sur ce dossier, des centaines, voire des milliers de personnes s´estiment victimes du vaccin contre l’hépatite B et attendent la reconnaissance de leur souffrance et la réparation des dommages subis. Le problème est que la justice montre peu de bonne volonté et que, pendant ce temps, la propagande officielle (« le vaccin est sans danger ») continue à être diffusée dans les médias sans recul.

Dans une lettre adressée au Dr Bourlière, qui répond « non » à la question d’un éventuel risque dans un article paru dans le Figaro du 8 novembre, elle s’insurge contre la cécité des autorités et des médecins : « L’approche réaliste consiste à seulement ouvrir les yeux : des victimes de ce vaccin, encore vivantes ou déjà  décédées, vous pouvez en voir partout. Il n’y a pas que la sclérose en plaques. Les maladies sont innombrables. Même des hépatites, un comble ! (…) J’ai lu avec quelle désinvolture vous écartiez l’étude du Dr Hernan ou celle du Pr Tardieu, toutes deux portant sur les scléroses en plaques. Je crains que vous ne vous attaquiez maintenant à celles des Pr Gherardi et Cherin qui démontrent clairement, par des expériences qu’ils ont faites sur des souris, la neurotoxicité importante de l’aluminium ».

Mme Foucras interpelle également le praticien sur ses affirmations péremptoires en lui présentant ses propres arguments et en posant cette question : « Sur quelles bases pouvez-vous affirmer que le rapport bénéfice/ risque est en faveur du vaccin ? ».

>> Nous serions, nous aussi, très intéressés à connaître précisément ces bases…

>> A ce jour, le Figaro n’a pas publié le « droit de réponse » de Lucienne Foucras.

Sophie Chevry a succède à Patricia Baslé à la tête de Entraide aux malades de la Myofascite à macrophages (E3M), l´association fondée pour les victimes du vaccin hépatite B atteintes de myofasciite, maladie qui n’existait pas avant.

La filière équine se porte bien mais pourrait être menacée

La France est aujourd’hui le 4ème exportateur mondial de chevaux. Survol d’un marché qui progresse d’environ 10 % en valeur chaque année. Toutes les données de cet article sont tirées du rapport de Jacky Lebrun « Les enjeux et les perspectives de la filière équine en France », publié cet été par le Conseil économique, social et environnemental (CES). Le CES, en conclusion, se dit, au nom de la sauvegarde de la filière équine, contre la proposition parlementaire de classement du cheval en « animal de compagnie »


Pénélope Leprévost aux Jeux équestres mondiaux de Lexington (octobre 2010).
Photo :
FFE/PSV.

Aujourd’hui, l’image et la place du cheval en France ont beaucoup évolué. On l’utilise essentiellement pour les loisirs, l’équitation et les courses hippiques. Mais on observe aussi l’émergence ou le retour de l’usage du cheval pour le travail ou encore à des fins thérapeutiques ou de réinsertion sociale.

Faire ainsi appel au cheval permet de répondre à des objectifs de développement durable et aux souhaits de certains de nos concitoyens de réhabiliter des modes de vie oubliés.

La filière équine

La filière équine représente environ 75 000 emplois en équivalent temps plein (ETP), dont près de 50 % liés aux courses. On recensait ainsi en 2008, 44 200 emplois directs :
– 38 900 emplois agricoles dans les élevages, les écuries d’entraînement et les centres équestres. Ce nombre augmente régulièrement depuis 10 ans (+ 4 % en un an) ;
– 5 300 emplois non agricoles, au contact du cheval : vétérinaires, maréchaux-ferrants, marchands…

Les 29 050 emplois indirects se répartissent de la manière suivante :
– 22 800 non spécifiques au cheval (enregistrement des paris, fabrication des matériels et d’aliments…) ;
– 6 250 au sein des organismes publics et socioprofessionnels (Haras nationaux, PMU, fédérations sportives…).

Selon une estimation de 2009 réalisée par les observatoires économiques des conseils régionaux des équidés, la filière regroupe 55 000 entreprises souvent de très petite taille (1,3 ETP en moyenne). Elle génère environ 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont près de 10 milliards pour les courses et 350 millions pour la boucherie chevaline (exportations et consommation française).

Elle comprend au moins quatre secteurs. Le premier, l’élevage, est composé majoritairement d’amateurs. Le deuxième, les centres équestres, regroupe des structures associatives et privées. Enfin, les troisième et quatrième, constitués par les courses et la boucherie chevaline, ne comprennent que des entreprises.

Le cheptel et l’élevage

On estime entre 900 000 et 1 000 000 le nombre d’équidés en France dont 10% dans la seule région Basse-Normandie. La plupart d’entre eux sont des chevaux de selle qui représentent 82 % du total, contre seulement 18% pour les races de trait. L’effectif des chevaux reproducteurs se décomposait en 2008 entre 95 900 poulinières et 7 450 étalons.

45 000 éleveurs étaient recensés en 2008 contre 42 368 en 1998 (+ 6 %). Les élevages d’équidés sont de petite taille : 81 % des éleveurs détiennent une ou deux juments.

Le secteur des courses


Chute sur un obstacle en Grande-Bretagne.

Photo : Anthony Chappel-Ross.

On compte en France environ 6 500 000 parieurs qui misent au total plus de 10 milliards d’euros chaque année, ce qui représente près de 1,5 milliard d’€ de recettes pour le budget de l’État et environ 750 millions d’euros pour le financement de la filière. Plus de 17 000 courses dont un peu plus de 10 000 pour le trot et 6 800 pour le galop, sont organisées dans les quelque 250 hippodromes en activité par plus de 200 sociétés de courses réunies au sein d’une fédération nationale. Les deux principales sociétés de courses, France galop et le Cheval français, assument des fonctions juridictionnelles et disciplinaires.

En parallèle, le PMU conçoit et assure la promotion et le traitement des paris sur les courses de chevaux organisées dans une cinquantaine d’hippodromes parmi les plus importants. De son côté, le Pari mutuel hippodrome propose de parier sur toutes les courses mais seulement sur place, c’est-à-dire dans les hippodromes. Ce sont deux groupements d’intérêt économique, créés par les sociétés de courses pour collecter et gérer les paris hippiques pour leur compte.

Ils assurent également le financement de la filière équine française. En 2008, le PMU a réalisé un chiffre d’affaires de 9,26 milliards d’euros en hausse de 5 % par rapport à 2007 et en progression de 69 % de 1998 à 2008.

Globalement, sur 100 euros pariés, 75 retournent aux parieurs, 13 sont destinés aux sociétés de courses, qui disposent ainsi des ressources pour organiser et doter les courses, entretenir les hippodromes, les centres d’entraînement… enfin, 12 sont perçus par l’État sous forme d’impôts.

En 2008, on dénombrait ainsi 4 500 propriétaires de galopeurs et 5 300 propriétaires de trotteurs.

La viande chevaline

Le marché français est principalement alimenté par les importations (80 % de la consommation) en provenance notamment du Canada et d’Amérique Latine, et l’abattage de chevaux de réforme.

En 2008, la France a importé pour 140 millions d’€ de viande chevaline et de chevaux de boucherie, alors qu’elle n’en a exporté qu’à hauteur de 71,5 millions d’€. Le déficit commercial en la matière s’élève donc à près de 70 millions par an. En 2008, 16 100 équidés ont été abattus contre 33 824 en 1999. Depuis 2001, le nombre d’animaux abattus est en baisse constante.

Actuellement, seuls 18% des foyers français (quand même environ 10 millions de consommateurs), sont acheteurs de viande chevaline, commercialisée pour moitié chez les 800 bouchers spécialisés qui subsistent, l’autre moitié provenant des grandes surfaces, alors que nos concitoyens sont 94 % à consommer du bœuf dont 70 % proviennent de la  grande distribution. La consommation de viande chevaline par habitant ne s’élève qu’à 0,3 kg, soit la moitié de celle des Italiens, contre 25,8 kg pour la viande bovine, 24,5 kg pour la volaille et 35,2 kg pour le porc.

La filière hippophagique française est actuellement dans une situation extrêmement délicate. Celle-ci est due simultanément à la baisse régulière de la consommation et à l’inadéquation de sa production par rapport à ses débouchés nationaux. Les récentes campagnes anti-hippophagie et la récente proposition de loi visant à donner au cheval le statut d’animal de compagnie pourraient conforter les évolutions actuelles.

Les sports équestres


Numéro de voltige par Nicolas Andréani.
Photos FFE/PSV.

Les sports équestres dans lesquels les Français se sont souvent illustrés au plus haut niveau, regroupent des disciplines variées : le dressage, le saut d’obstacles, le concours complet, l’endurance, ou encore l’attelage qui comprend des épreuves de marathon, de dressage et de maniabilité.

La France, premier organisateur mondial de compétitions (plus de 27 000 par an) va accueillir prochainement un grand évènement car la Fédération équestre internationale (FEI) a attribué les Jeux équestres mondiaux 2014 à la Normandie. Cette manifestation est le plus grand rendez-vous équestre au monde.

L’équitation de loisirs

La France compte plus d’un million de cavaliers dont une large moitié sont licenciés de la Fédération française d’équitation (FFE). Ils sont maintenant ainsi plus de 650 000, dont près de 80% de femmes, ce qui fait de la FFE la 3ème fédération sportive nationale et de l’équitation le premier employeur du secteur sportif.

Ils pratiquent ce qui est pour eux tout autant un loisir, un sport et une passion, dans les 7 000 établissements équestres.

Les spectacles équestres

Aujourd’hui, on compte de plus en plus de troupes qui proposent des spectacles entièrement consacrés à cet animal. Depuis les années 1980, le cirque Gruss, le Cadre noir de Saumur, Bartabas et le Musée vivant du Cheval de Chantilly ont, par exemple, contribué à populariser ce type de spectacles. Dans le cinéma également, les chevaux jouent un rôle important. Mario Luraschi, basé dans l’Oise, est intervenu depuis 45 ans dans plus de 400 long-métrages français et étrangers célèbres, pour lesquels il a fourni de véritables « acteurs à quatre pattes ». Il est actuellement en train de créer une école de cascades équestres dans les locaux d’une ancienne caserne désaffectée.

La valorisation du cheval dans le domaine social et médical

Le cheval, animal à la fois doux et imposant, intervient de plus en plus dans des actions menées en matière d’éducation, d’insertion ou même de thérapie. En matière de sécurité ou de prévention de la délinquance, les experts considèrent que deux cavaliers sont aussi efficaces que dix policiers à pied.

Il est aussi un excellent médiateur pour sensibiliser les plus jeunes à différents thèmes comme la protection de l’environnement et le respect de la nature, de la faune et de la flore. Le cheval permet également à des personnes en difficultés physiques ou psychiques de se réinsérer dans la vie professionnelle en leur donnant la possibilité d’exercer une activité dans des structures équestres.

De même, on l’utilise en milieu carcéral auprès des détenus pour qui l’entretien de chevaux constitue une préparation efficace pour leur vie future après leur libération.

Enfin, des études médicales ont démontré que son contact facilite notamment l’apprentissage de la communication dans certaines pathologies comme l’autisme et que l’équitation permet d’améliorer l’équilibre et la locomotion pour remédier à certains handicaps physiques.

La création, le 1er février 2010, de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) résultant du regroupement des Haras nationaux et de l’École nationale d’équitation va contribuer à prolonger les profondes mutations engagées depuis plus d’une décennie en matière d’intervention de l’État dans le secteur du cheval.

L’avenir des courses et du PMU

La loi du 12 mai dernier ouvre le marché des courses et des jeux d’argent sur internet à tous les opérateurs privés qui, pour la plupart d’entre eux, sont basés à l’étranger. Ce ne sont donc, au moins pour le moment, ni des contribuables ni des financeurs des sociétés de courses ce qui leur permet d’offrir aux parieurs un taux de retour, part des mises totales reversée aux gagnants, supérieur à 90 % alors que celui du PMU est actuellement de 75 %.

Pour faire face à cette nouvelle donne, le PMU a mis en place une stratégie offensive. Elle passe par l’augmentation du nombre et de la fréquence des courses ouvertes aux paris, des efforts pour fidéliser les turfistes qui fréquentent ses points de vente, le développement des possibilités de jeu en ligne qui représente déjà un peu plus de 10 % de son chiffre d’affaires, et le futur élargissement de son offre à des activités extérieures aux courses (poker, football et autres sports), grâce notamment à des partenariats conclus avec des sociétés étrangères privées : Paddy Power, premier bookmaker irlandais et PartyGaming, spécialiste du poker.

Cette véritable mutation risque cependant de brouiller l’image traditionnelle du PMU et de créer d
s problèmes de positionnements respectifs avec sa « cousine » La Française des jeux. De plus, compte tenu de l’évolution des modes de vie, caractérisée par une progression ra
ide de l’utilisation d’internet, et des atouts dont disposent ses concurrents non soumis aux mêmes contraintes que lui, on peut s’interroger sur la capacité du PMU à ne pas perdre des parts de marché après la fin du monopole dont il bénéficiait précédemment.

De plus, le PMU affiche sa volonté de promouvoir le « jeu responsable », c’est-à-dire de lutter, en soutenant des programmes de recherche, contre les risques d’addiction qui peut avoir des conséquences dramatiques pour les parieurs dépendants, ce qui n’est pas, bien au contraire, une préoccupation pour les autres opérateurs de jeux en ligne.

Les chevaux de trait : un patrimoine génétique en danger ?


Percheron.
Photo : france-trait.

Avec ses 9 races, la France dispose aujourd’hui dans ce domaine d’un patrimoine génétique unique au monde. Celui-ci a été construit et entretenu grâce à deux facteurs : le rôle des Haras nationaux qui ont sélectionné et amélioré progressivement ces races et l’existence de nombreux éleveurs produisant des animaux originaires de leurs terroirs respectifs (Percherons, Boulonnais, Postiers Bretons, Traits Comtois, Ardennais, Traits du Nord, Cobs Normands, Poitevins Mulassiers et Traits Auxois). Ces élevages étaient initialement destinés à la fois à fournir de la force de travail et de la viande, puis, avec l’essor de la mécanisation, seul le second objectif a perduré.

C’est pourquoi, si la boucherie chevaline cessait en France, il apparaît peu probable que l’élevage des chevaux de trait demeure en tant qu’activité économique car ce ne sont pas les autres utilisations de ces animaux, encore marginales, qui justifieraient le maintien de leur production par des professionnels. Dans ces conditions, on peut redouter à brève échéance la disparition définitive de ces races dont les effectifs pour certaines d’entre elles ont déjà commencé à fondre ; on ne compte ainsi actuellement plus qu’une centaine d’Auxois et de Traits du Nord immatriculés en France.

Contre le classement en animal de compagnie

En conclusion de son rapport, le CES se positionne contre le « classement juridique du cheval comme animal de compagnie, pour empêcher l’interdiction de commercialiser et d’exporter sa viande et peut-être même à terme de l’utiliser comme force motrice ainsi que pour les courses, au nom de la défense du bien-être animal. Il ne s’agit pas là d’une position dogmatique mais seulement de prendre en compte des réalités socioéconomiques indiscutables ». Le Conseil souhaite que soit assurée « une meilleure communication auprès du grand public, et notamment les plus jeunes, quant aux véritables enjeux de la filière, pour dépassionner et rationnaliser les débats lancés dans le cadre de campagnes anti hippophagies menées par certaines associations qui ne se fondent que sur des considérations purement affectives ».

Les derniers chiffres de l’eau potable et de l’assainissement

Chaque Français consomme chaque jour 137 litres d’eau potable dont 56 % sont affectés à  des usages alimentaires et corporels. Un point sur les données les plus récentes dans les domaines de l’eau potable et de l’assainissement en France.


La station d´épuration d´Achères traite les eaux usées des Franciliens. Au nord, on aperçoit le panache des rejets de l´eau traitée dans la Seine.

La France ne manque pas d’eau. Le stock de ses ressources (nappes souterraines) est estimé à 2000 milliards de m3. L’eau de pluie apporte chaque année 480 milliards de m3.

Sur ces réserves, nous puisons 33,5 milliards de m3 (27,5 milliards pour les eaux de surface et 6 milliards pour les eaux souterraines). La plus grande partie de cette eau prélevée est destinée à la consommation domestique (33%) ; 31 % vont à l’agriculture (essentiellement l’irrigation) et 27 % à l’industrie.

On recense 15 250 stations de traitement de potabilisation dont l’eau distribuée (4,1 milliards de m3) respecte à 99,61% les critères bactériologiques et à 98,65% les valeurs physico-chimiques (plomb, nitrates, etc.).

Cinq ouvrages prélèvent l´eau de mer pour produire de l´eau potable.

La France compte 850 000 km de canalisations d’eau potable (deux fois la distance de la Terre à la Lune !). Changer 1 km de réseau coûte 150 000€. La réparation d’une fuite, 1 000€.

En France, chaque habitant consomme environ 137 litres d’eau par jour. 39% de cette masse sont mobilisés par les bains/douches, 20% par les sanitaires, 12% pour le linge et 10% pour la vaisselle.

L’eau consommée comme boisson ne représente que 1%…

Le prix de l’eau moyen en France s´élève à 3,09€ par mètre cube, selon l´édition 2009 du Baromètre Nus Consulting. Il est inférieur de plus de 10% à la moyenne européenne (3,44€/m3). Mais le prix progresse de 2,7% en 2009, correspondant à la hausse moyenne observée en Europe.


Renouvellement sans tranchée d´une canalisation.
Photo : Aquae.

L’eau et l’assainissement représentent 0,8% du budget général moyen des ménages (319€ sur 40 900€ en 2008), contre 2,4% consacrés aux dépenses de télécommunications et 3,9% à celles d’énergie. Ce ratio est stable depuis 15 ans.

En France, le rendement des stations d´épuration est, en moyenne, de 70 %, c´est-à-dire que l´on n´enlève que 70 % de la pollution. Si on considère que l´on collecte les deux tiers des eaux usées, le taux de dépollution pour la France est moins de 50 %. La loi, pourtant, obligeait d´atteindre un taux de dépollution de 65 % en 2005 (mais ceci est une autre histoire, sur laquelle nous reviendrons ultérieurement).

Sur les 12,3 milliards d’euros que rapportent les factures d’eau et d’assainissement, les collectivités locales empochent 41 %, les délégataires privés 40% et l’État 19%.

Les opérateurs privés ont réalisé un chiffre d’affaires de 5,2 milliards d’euros dans le domaine de l’eau et de l’assainissement en 2008, soit environ 1% du chiffre d’affaires des services aux entreprises et aux particuliers en France (contre 22,9%, par exemple pour l’audiovisuel et la presse ou 54,6% pour l’informatique).

Les sociétés privés gèrent 71% des services d’eau potable (essentiellement Veolia 39%, Lyonnaise des eaux 19% et Saur 11%) et 56% des services d’assainissement (Veolia 28%, Lyonnaise 18% et Saur 9%)..

>> Les services publics d´eau et d´assainissement en France : télécharger le rapport Bipe/FP2E, 4e édition, 2010.

Une fonctionnaire exclue pour un pamphlet sur l’administration

Aurélie Boullet, une fonctionnaire auteure d´un pamphlet dénonçant les dysfonctionnements du conseil régional d´Aquitaine, a écopé de dix mois d´exclusion, dont six avec sursis.

Aurélie Boullet interviewée sur BFM TV.

Il est bel et bien interdit de critiquer l’administration quand on y travaille.

Aurélie Boullet, alias Zoé Shepard, a été exclue dix mois, dont quatre ferme, « pour manquement à l’obligation de discrétion, manquement à l’obligation de réserve et comportement fautif à l’égard de sa hiérarchie »

Cette haut fonctionnaire, auteure du livre Absolument dé-bord-dée ! ou Le paradoxe du fonctionnaire, y faisait la satire acerbe de la fonction publique territoriale.

La recommandation du conseil de discipline, dont cinq des sept membres avaient avoué ne pas avoir lu le livre, était plus sévère : deux ans d’exclusion. Cette clémence du président du conseil régional d’Aquitaine, Alain Rousset, est néanmoins toute relative : douce ou pas, la sanction reste injuste, aucun des chefs d’accusation n’étant recevable. Le récit d’Aurélie Boullet a lieu dans une mairie imaginaire de la région parisienne, et tous les personnages sont fictifs.

La jeune femme, cadre A+ trentenaire, dénonce entre autres, dans son livre, le fait que l’on fasse les 35 heures en Aquitaine, comme partout ailleurs, certes… mais en un mois ! Le conseil régional d’Aquitaine avait été remplacé dans son récit par une mairie fictive de la région parisienne, et tous les noms des protagonistes, bien qu’inspirés de personnes réelles, avaient été changés. Rien ne violait le « devoir de réserve » imposant à chaque fonctionnaire de ne pas divulguer d’informations pouvant compromettre son service. Après lui avoir attribué une note de 14,4/20 et salué sa « compétence », sa « culture », sa « prudence » et sa « réflexion », le conseil régional lui reproche à présent publiquement son inadaptation à son poste.

Alors qu´elle devait partir prochainement dans une autre région, Aurélie explique que la décision la gêne d´abord parce que son traitement sera suspendu pendant quatre mois, mais surtout « parce que la sanction sera inscrite dans son dossier pendant dix ans ».

Un succès de librairie

En attendant, son livre est un succès de librairie : sorti en mars 2010, il s’en est déjà vendu environ 40.000 exemplaires.

Si l’affaire déchaine l’indignation sur le Net, quelques voix apportent une note discordante, comme celle émise par aqui.fr, un média d’information régional créé par un ancien directeur de la rédaction de Sud-Ouest : « Succès certes mais qui consacre, en quelque sorte, son échec professionnel au sein du Conseil régional d´Aquitaine. Car c´en est un que d´avoir recours au genre du pamphlet, sous un pseudonyme et selon un scénario masqué qui ne le reste pas longtemps, pour faire passer ses idées. Cette jeune haut fonctionnaire dont quelques uns des ses condisciples rappellent la qualité de ses études au sein de l´INET, l´Institut National des Etudes Territoriales, a choisi en effet de débiner le service du Conseil régional en charge de la coopération internationale… et ceux qui y travaillent, en s´abritant derrière un scénario acrobatique, pointant du doigt des collègues et une organisation où, d´évidence, elle s´ennuyait suffisamment pour avoir le temps de concevoir un ouvrage. Un parfum de populisme dont l´auteur se serait sans doute passée mais qui a indiscutablement concouru à son succès d´édition. »

En attendant, la jeune femme a demandé à bénéficier d’une mesure de détachement, pour quitter temporairement l’administration. « Je ne pense pas que ce soit extrêmement agréable que je revienne » au conseil régional d´Aquitaine, a-t-elle reconnu. Elle a annoncé qu’elle en ferait appel devant le tribunal administratif.

>> Sources : lecri.fr, europe1.fr, aqui.fr.

>> Voir aussi notre rubrique Lu pour vous.

A Lyon, le 15 mai, ils militent pour le végétarisme

La dixième Veggie Pride a lieu à Lyon le 15 mai 2010. Ses objectifs : introduire un débat public sur la légitimité de la consommation de viande et de poisson, inciter chaque végétarien à assumer son choix éthique et contrer la “végéphobie” qui veut l´en dissuader.

La “végéphobie” est définie par ces militants comme l’hostilité que rencontrent les végétariens quand ils affirment leur choix et remettent en question (explicitement ou par leur simple refus de consommer la viande) le traitement des animaux de boucherie. Elle prend différentes formes (moqueries, agressivité, désinformation médicale, mépris…) et a comme constante de dénigrer le végétarisme et les choix éthiques des végétariens.

La Veggie Pride vise à encourager les végétariens à exprimer ouvertement leur « fierté d´être végétariens pour les animaux et de s´opposer à l´exploitation animale ».

Elle a lieu en France tous les ans depuis 2001 et en Italie depuis 2008.

En France, expliquent les organisateurs, il y a une « vraie pression sociale pour former les enfants au carnivorisme. Sur le plan institutionnel, les guides officiels de nutrition mettent en garde contre les dangers présumés des régimes végétarien et végétalien, s´obstinant à ignorer les positions favorables exprimées par des médecins, nutritionnistes et pédiatres européens et américains. Aussi, les catalogues publicitaires proposent-ils par tonnes des jouets, peluches, livres, puzzles, albums…, autour du thème de la ferme, pullulant d´animaux colorés et souriants, occultant toujours avec le plus grand soin leur destination finale, l´abattoir ».

Les événements de la Veggie Pride

– Un débat sur l´abolition de la viande vendredi 14 mai à 19h.

– L´after pride : soirée festive prévue après la manifestation. Des associations tiendront des stands et proposeront de la documentation ou des produits vegans.

– Une réunion bilan sur l´édition 2010 de la Veggie Pride aura lieu le lendemain.

Ces trois événements annexes auront lieu à l´Atelier des canulars, 91 rue Montesquieu, Lyon 7ème (Métro Saxe-Gambetta).

Les militants, protestent : « L´idée que l´on puisse être végétarien ou végétalien depuis sa naissance et grandir en considérant le respect des animaux comme quelque chose de naturel et d´évident, apparaît encore indigeste pour le sens commun et pour les institutions. D´un côté, les parents qui proposent une alimentation sans cruauté à leurs enfants sont accusés d´intransigeance et d´autoritarisme : du simple fait de s´écarter de ce qui est considéré comme une éducation “normale”, leur démarche est vue comme une imposition aberrante. D´autre part, les enfants qui refusent de manger la viande parce qu´ils ont compris que cela vient d´un animal tué, y sont forcés, voire punis pour leur insubordination : imposition acceptée, celle-ci, car visant à leur faire adopter un comportement “normal” – et tant pis si le ressenti de l´enfant est complètement écrasé ».

Pour les organisateurs de cette marche, le végétarisme est un « choix politique et non purement personnel » car manger la viande implique la mort d´un autre « individu ». C´est ainsi un « changement profond de société » que réclame la manifestation.

Une pétition contre le lobby de la viande dans les écoles

De son côté, le collectif viande.info avait recueilli près de 4 000 signatures pour sa pétition demandant à tous les acteurs impliqués dans le système scolaire (des élèves au ministère de l´Education) de s´opposer aux interventions du Centre d´information des Viandes (CIV) à l´intérieur des établissements scolaires. Après l´opération « Les toqués de la viande » en 2009, le CIV a en effet lancé une nouvelle opération « Bien manger, c´est ton choix ! » dans des collèges et lycées du 22 février au 16 avril de cette année. Avec « le pack itinérant jeunesse », il a mené pour la quatrième année consécutive une tournée dans les écoles primaires.

>> Voir également notre article sur la « douleur animale ».

► Dommage que cette manifestation concentre son argumentation sur la seule “souffrance animale”, celle-ci étant en outre sujette à controverse. Il y a pourtant bien d´autres raisons pouvant nous inciter à consommer moins ou pas de viande et plus de végétaux : des raisons environnementales (agriculture durable, réchauffement climatique, économies d´énergie, etc.), mais aussi éthiques (équité avec les pays en développement et les petits producteurs), sanitaires (effets nocifs des graisses cuites) ou spirituelles (respect des formes de vie, diminution de l´agressivité, etc.).

Habiter, travailler, se former autrement et durable

Petit à petit, les villes et les entreprises de toutes tailles se mettent à intégrer la réflexion environnementale et à long terme dans leurs projets immobiliers ou d’urbanisme. Et une formation existe désormais pour la réalisation d´éco-villages.

Le projet de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). Label BBC : Bâtiment
Basse Consommation.

 A Limeil-Brevannes (Val-de-Marne), par exemple, les élus ont décidé la création d’un éco-quartier baptisé Les Temps durables

L’opération est originale sur plusieurs plans. Financier : les promoteurs assurent le financement sans risque pour la ville. Social : l´ensemble des logements sera pour 50% en accession et 50% en location. La mixité sera également respectée en terme de logements privés et sociaux (50% chacun). Énergie : chaudière au bois (pour 55% des besoins annuels de chaleur) et chaudière à l’huile végétale (20% des besoins) pour la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire ; panneaux solaires thermiques pour la production d’eau chaude sanitaire ; pompes à chaleur air/eau branchées sur les systèmes de VMC pour la production d’eau chaude sanitaire. Production d’électricité grâce à un champ de cellules photovoltaïques disposées en toiture des bâtiments (300 MWh/an). Gestion de l´eau : noues urbaines et bassins d´infiltration sur la place centrale ; récupération et réutilisation des eaux de pluie.

 Autre éco-quartier, en province cette fois-ci, celui des “Trois fées” qui se construit à Cébazat (Puy-de-Dôme), à travers 900 logements favorisant mixité sociale et intergénérationnelle, transports doux et logements basse consommation ou passifs (de type Passivhaus), eaux pluviales maîtrisées par noues et bassins et récupération pour arrosage, etc.

Une formation à l’éco-village à Nîmes

 Vous êtes demandeurs d’emploi en parcours de formation qualifiante ou en perfectionnement et vous souhaitez compléter votre qualification d’installateur thermique et sanitaire, d’électricien, de maçon couvreur, de maintenicien en chauffage ou dans le domaine du second œuvre ; vous êtes professionnel et vous recherchez une habilitation Qualit’ENR (Qualisol, QualiPac, QualiBois, QualiPV, QualiBat) : vous disposez désormais d’un lieu d’apprentissage entièrement dédié aux éco-énergies et de nouveaux moyens destinés à la construction de bâtiments à haute performance énergétique.

L’Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes) de Nîmes offre à ses stagiaires l’opportunité de se former aux métiers du bâtiment, gros œuvre et second œuvre dans le cadre et les conditions d’un éco-village. Composé de maisons modèles en matière de développement durable, le village a été inauguré le 2 décembre dernier. Il abrite notamment des pavillons avec des panneaux solaires en toiture, une maison paille et bois ou encore des pompes à chaleur. Avec ce dispositif pédagogique, les différents corps de métier du secteur travaillent de concert pour réaliser des bâtiments respectant les normes environnementales HQE, RT 2005, norme BBC et THPE.

 Par ailleurs, l´agence Coste Architecture, qui a réalisé « la bonne maison » de Yann Arthus-Bertrand, présente les bureaux à énergie positive (Natural Positive Builiding) : zéro carbone, zéro chauffage, zéro climatisation, fort excédent d’énergie renouvelable autoproduite (surproduction de 470 kWh par mois) et nouvelle approche architecturale au coût de construction amorti par les économies générées.

 Enfin, huit opérations de bâtiments de bureaux et d´activités ont été certifiées, pour la première fois, en décembre dernier, NF Bâtiments tertiaires en exploitation – démarche HQE (haute qualité environnementale). Une étape opérationnelle pour répondre aux objectifs du Plan Bâtiment Grenelle. Ces premiers certificats ont été délivrés par Certivéa, filiale du Cstb, à huit exploitants, propriétaires ou utilisateurs selon les cas. Sept de ces opérations ont pour cadre la région parisienne, une seule la province (Bourges). Cette certification atteste à la fois la qualité intrinsèque des bâtiments, la qualité environnementale de leur exploitation et des pratiques des occupants.