L’enquête participative sur l’obligation vaccinale que nous avons menée cet été avec les internautes d’Agoravox a permis de lancer publiquement le débat sur la politique française d’obligation vaccinale. Une démarche originale qui a permis au citoyen de réfléchir non plus seulement sur des croyances, fortement ancrées à propos de ce sujet sensible, mais sur des faits.
Depuis le 5 mars dernier, en France, tout refus de vaccination (pour les vaccins obligatoires) est passible de six mois de prison et de 3 750 € d’amende. Ainsi le veut la loi réformant la protection de l’enfance telle qu’elle a été promulguée au Journal Officiel le 6 mars 2007. Cette décision, qui constitue une mesure grave de restriction des libertés individuelles, a été passée sous silence par la presse généraliste d’information.
L’enquête avait notamment pour but de connaître les motifs de ce durcissement des peines contre l’insoumission vaccinale. Et de réfléchir, plus largement, sur la légitimité de l’obligation vaccinale.
Voici les principales conclusions de notre enquête, dont la plus étonnante est que cette décision fut motivée moins par des considérations sanitaires que politiques (lutte contre les sectes).
La vaccination n’apparaît pas comme cet empoisonnement généralisé dont certains l’accusent, ni comme aussi inefficace qu’ils le prétendent. Le discours virulent de certains opposants à la vaccination rend leur message quasi inaudible par la société. Ne voyant dans les vaccins que des agressions, ils dramatisent le débat, ce qui ne facilite pas la recherche de la vérité par tous ceux qui s’interrogent sincèrement.
Beaucoup d’opposants sont des médecins
Les contradicteurs ne sont ni des sectes (les groupes déconseillant la vaccination sont extrêmement rares, chiffres officiels à l’appui), ni des opposants systématiques mais des personnes qui souffrent des effets indésirables des vaccinations et qui se positionnent essentiellement pour la liberté de choix. En fait, il apparaît que beaucoup d’opposants à la vaccination sont des médecins (nombreux d’ailleurs dans les associations contestataires) !
Par ailleurs, la vaccination n’est pas un acte aussi anodin que veut bien le dire la communication des autorités et l’information des “grands” médias. En effet, non seulement les effets secondaires sont minimisés, voire tout simplement niés, dans cette communication, mais il s’avère également qu’ils sont, dans la pratique, très insuffisamment recensés. De même, contrairement à ce qui est proclamé, la vaccination n’est pas le seul moyen de lutter efficacement contre les maladies infectieuses. Son rôle dans la baisse ou la disparition de maladies est, lui, survalorisé.
Les autorités et les médias prennent généralement les Français pour des enfants immatures et irresponsables à qui on refuse l’information contradictoire sur le sujet : il faut « sensibiliser » plutôt qu’informer pour éviter à tous prix les interrogations et les réticences vis-à-vis de la vaccination. Pour « protéger la collectivité », il faut diaboliser ceux qui doutent et embastiller ceux qui refusent.
Une attitude dogmatique et paternaliste
Or, cette attitude dogmatique, paternaliste et militaire, quasi unique au monde, produit directement, à notre avis, l’effet inverse au but poursuivi : elle déstabilise et radicalise ceux qui souffrent des effets indésirables des vaccins et augmente la méfiance dans la population qui devient dès lors perméable aux propos parfois extrémistes répandus hors des circuits officiels. Cette attitude coercitive nous paraît donc injustifiée et contreproductive.
Notre conclusion : la liberté de vaccination devrait être laissée aux parents, dans des conditions de lucidité et de responsabilité à définir. De même, la perspective d’un dialogue loyal, rigoureux, transparent, contradictoire et arbitré de façon impartiale, basé sur une grande enquête scientifique indépendante, détendrait certainement les acteurs de cette controverse et nous permettrait d’y voir plus clair. Cela donnerait par la suite plus de légitimité et de force aux décisions des autorités. Et rassurerait nombre de parents soucieux de la santé de leurs enfants et qui ne veulent pas les engager malgré eux dans des voies qui pourraient leur être dommageables, parfois à vie.
Transparence, quand tu nous tiens !
L’administration française est réputée pour être l’une des plus fermée d’Europe en matière de transparence. Ainsi, nous n’avons pas réussi à obtenir d’elle qu’elle nous procure les chiffres exacts des effets secondaires par vaccins recensés par le réseau de pharmaco-vigilance. Malgré nos appels téléphoniques, notre courrier et même une visite à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), nous n’avons pas obtenu les données demandées. Il est dommage que les Français soient tenus dans l’ignorance de telles informations concernant pourtant directement leur santé.
> Voir aussi : L’obligation vaccinale est-elle justifiée ?
|