La dixième Veggie Pride a lieu à Lyon le 15 mai 2010. Ses objectifs : introduire un débat public sur la légitimité de la consommation de viande et de poisson, inciter chaque végétarien à assumer son choix éthique et contrer la “végéphobie” qui veut l´en dissuader.
La “végéphobie” est définie par ces militants comme l’hostilité que rencontrent les végétariens quand ils affirment leur choix et remettent en question (explicitement ou par leur simple refus de consommer la viande) le traitement des animaux de boucherie. Elle prend différentes formes (moqueries, agressivité, désinformation médicale, mépris…) et a comme constante de dénigrer le végétarisme et les choix éthiques des végétariens.
La Veggie Pride vise à encourager les végétariens à exprimer ouvertement leur « fierté d´être végétariens pour les animaux et de s´opposer à l´exploitation animale ».
Elle a lieu en France tous les ans depuis 2001 et en Italie depuis 2008.
En France, expliquent les organisateurs, il y a une « vraie pression sociale pour former les enfants au carnivorisme. Sur le plan institutionnel, les guides officiels de nutrition mettent en garde contre les dangers présumés des régimes végétarien et végétalien, s´obstinant à ignorer les positions favorables exprimées par des médecins, nutritionnistes et pédiatres européens et américains. Aussi, les catalogues publicitaires proposent-ils par tonnes des jouets, peluches, livres, puzzles, albums…, autour du thème de la ferme, pullulant d´animaux colorés et souriants, occultant toujours avec le plus grand soin leur destination finale, l´abattoir ».
Les événements de la Veggie Pride – Un débat sur l´abolition de la viande vendredi 14 mai à 19h. – L´after pride : soirée festive prévue après la manifestation. Des associations tiendront des stands et proposeront de la documentation ou des produits vegans. – Une réunion bilan sur l´édition 2010 de la Veggie Pride aura lieu le lendemain. Ces trois événements annexes auront lieu à l´Atelier des canulars, 91 rue Montesquieu, Lyon 7ème (Métro Saxe-Gambetta). |
Les militants, protestent : « L´idée que l´on puisse être végétarien ou végétalien depuis sa naissance et grandir en considérant le respect des animaux comme quelque chose de naturel et d´évident, apparaît encore indigeste pour le sens commun et pour les institutions. D´un côté, les parents qui proposent une alimentation sans cruauté à leurs enfants sont accusés d´intransigeance et d´autoritarisme : du simple fait de s´écarter de ce qui est considéré comme une éducation “normale”, leur démarche est vue comme une imposition aberrante. D´autre part, les enfants qui refusent de manger la viande parce qu´ils ont compris que cela vient d´un animal tué, y sont forcés, voire punis pour leur insubordination : imposition acceptée, celle-ci, car visant à leur faire adopter un comportement “normal” – et tant pis si le ressenti de l´enfant est complètement écrasé ».
Pour les organisateurs de cette marche, le végétarisme est un « choix politique et non purement personnel » car manger la viande implique la mort d´un autre « individu ». C´est ainsi un « changement profond de société » que réclame la manifestation.
Une pétition contre le lobby de la viande dans les écoles
De son côté, le collectif viande.info avait recueilli près de 4 000 signatures pour sa pétition demandant à tous les acteurs impliqués dans le système scolaire (des élèves au ministère de l´Education) de s´opposer aux interventions du Centre d´information des Viandes (CIV) à l´intérieur des établissements scolaires. Après l´opération « Les toqués de la viande » en 2009, le CIV a en effet lancé une nouvelle opération « Bien manger, c´est ton choix ! » dans des collèges et lycées du 22 février au 16 avril de cette année. Avec « le pack itinérant jeunesse », il a mené pour la quatrième année consécutive une tournée dans les écoles primaires.
>> Voir également notre article sur la « douleur animale ».
► Dommage que cette manifestation concentre son argumentation sur la seule “souffrance animale”, celle-ci étant en outre sujette à controverse. Il y a pourtant bien d´autres raisons pouvant nous inciter à consommer moins ou pas de viande et plus de végétaux : des raisons environnementales (agriculture durable, réchauffement climatique, économies d´énergie, etc.), mais aussi éthiques (équité avec les pays en développement et les petits producteurs), sanitaires (effets nocifs des graisses cuites) ou spirituelles (respect des formes de vie, diminution de l´agressivité, etc.).